Avez-vous déjà vu un ébéniste qui s’intéresse peu à la matière, peu à son odeur. Qui ne porte pas un vif intérêt pour son touché et qui ne connaît pas ou peu l’histoire du mobilier.
Et bien oui, il y a moi Morgane RATTON.
J’ai appris le métier d’ébénisterie et je possède le plus haut niveau dans ce domaine. Et pourtant, je suis loin de connaître toutes les essences de bois, leurs propriétés et leur histoire. Même si je peux relever des qualités esthétiques à une matière, vous ne m’entendrez pas vous dire que j’ai toujours aimé la matière, que j’aime la sentir, la toucher ou que je suis tombée dedans quand j’étais petite.
J’ai choisi d’apprendre l’ébénisterie pour mon intérêt pour le design de mobilier. Mais j’aurai pu tout aussi bien apprendre la tapisserie, apprendre la sculpture, apprendre la céramique. Car ce que j’aime, c’est le résultat, la forme qu’offre la matière une fois travaillée. Ce qui m’émerveille c’est cette capacité, ce don que possèdent certains de travailler de leurs mains une matière et de lui donner une forme. Une forme au sein d’une matière qui proposera finalement un usage.
Mon projet de l’année cherche à valoriser ce don que possèdent les artisans sur un territoire. Valoriser pour mieux connaître. Valoriser pour posséder d’avantage. Mon projet de l’année cherche à savoir comment moi designer, je peux aider à augmenter l’intérêt de tous pour les savoir-faire et les objets qui en découlent.
Et faute de pouvoir apprendre à maîtriser tous les savoir-faire, je tiens à les rendre plus visibles. Je souhaite collaborer avec des artisans afin créer des objets issus de ses savoir-faire.
Pour ce projet, j’ai choisi comme terrain de travail et d’expérimentation les ateliers des artisans. Mon travail reposera dans un premier temps sur la rencontre d’artisans, de designers et d’usagers.
La question de l’intérêt des uns pour les autres. La vision de leur métier, la vision de leur production et l’affection pour les objets possédés. J’étudierai les collaborations existantes et mènerai une expérimentation personnelle de la matière.
Dans un second temps et sur la base d’un cahier des charges, je proposerai à quelques artisans de mener un projet commun autour d’un usage. Je ne me limiterai pas aux artisans d’art mais je m’intéresserai également aux artisans du bâtiment.
Dans un dernier temps, je ferai le bilan de ces collaborations, des relations entretenues, des projets menés et des histoires commencées. J’irai à la rencontre de l’usager et du nouvel objet dont il se sera doté.