Objectif
Cet outil a pour objectif de produire, avec les usagers, une carte sensible1 de la place qu’a géographiquement l’entraide dans notre société. L’entrée en contact avec les usagers me permettra de comprendre leur vision de l’entraide et où est-ce qu’elle se situe en plus de créer un premier lien avec les participants.
Posture de designer
En tant que designer, mon objectif est de voir qu’elle est la posture des participants vis-à-vis de l’entraide en général. Mon outil me permet de détourner l’attention des usagers et d’installer un climat de confiance malgré le fait que je rentre dans leur intimité pour qu’ils me partagent leurs anecdotes. De plus, il représente un moyen de récolte à lui seul puisqu’il permet de relier la personne, au lieu et à l’anecdote et d’en garder une trace. J’ai choisi des couleurs et des formes assez impactantes qui sont quand même rassurantes.
Scénario d’usage
L’échange dure entre 5 et 10 minutes et idéalement individuellement. Je garde des traces de celui-ci en notant les anecdotes et en prenants des photos.
Première étape
Cette étape est une présentation de l’atelier et du contexte. Ainsi, le participant se familiarise avec le dispositif et en prend connaissance. C’est une première prise de contact.
Seconde étape
L’usager répond à la question «as-tu souvenir d’une entraide qui t’a marqué ?». Ce dernier prend le temps de répondre et l’animateur.trice essaie de faire avancer l’échange en posant des questions.,
Troisième étape
La troisième étape consiste à prendre en note l’anecdote de l’usager en précisant, si possible sont état d’esprit vis-à-vis de celle-ci.
Quatrième étape
L’usager et l’encadrant collaborent pour créer le lien entre lui dans «moi», le lieu «chez moi» ou «mon immeuble» ou «mon quartier» ou «autre» et enfin, l’anecdote rédigée avant. Les liens sont établis par des punaises et du fil.
18/12/24
Le test a eu lieu le Mercredi 18 décembre à la médiathèque du Neudorf entre 15h et 17h. Pour le réaliser, j’ai été assistée par ma camarade Juliette et soutenue par Marie, qui y travaille comme coordinatrice des partenariats et pour la diversification des publics. La médiathèque est un lieu culturel et convivial adapté au test de cet atelier. Le mercredi après-midi, la médiathèque accueille beaucoup de famille, il y a plus de monde que les autres jours. Mon public pour ce test a entre 15 et 75 ans.
Analyse des résultats
Cet atelier m’a permis de voir le lien que les usagers peuvent avoir avec l’entraide mais surtout où elle se situe. Sur 14 échanges, 2 anecdotes avaient eu lieu dans l’immeuble du participant. Alors qu’il y en avait eu 5 dans leurs quartiers et 7 ailleurs. Aucun des participants a évoqué l’entraide au sein de son foyer. Sur l’aspect géographique, je pensais que les participants aborderaient l’entraide qui avait lieu chez eux alors qu’aucun n’y a pensé. Ils se sont tous appliqués pour raconter des anecdotes originales et préféraient ne pas répondre sinon.
Durant nos échanges, je demandais aux usagers comment ils s’étaient sentis au moment de leurs anecdotes. Toutes les réactions étaient positives. En général, ils se sont sentis utiles, reconnaissant et heureux. Ces échanges n’ont pas semblé anodins pour les usagers, beaucoup semblaient nostalgiques, parfois même jusqu’aux larmes. Enfin, les participants étaient libres de raconter leur entraide mais aussi parfois simplement l’aide. Ainsi, sur ces 14 anecdotes, seulement 3 étaient sur un véritable échange. Autrement, 7 participants ont parlé de ce qu’ils ont donné en aidant et 4 ont parlé de ce qu’ils avaient reçu comme aide.
Conclusion
Cet atelier m’a permis de constater que les usagers ont du mal à parler de la simple entraide. Bien qu’elle les entoure, ils cherchent des cas précis et suffisants qui, de ce fait, méritent d’être partagés. Les «petites entraides», comme celles qu’il peut y avoir au sein d’un foyer sont entièrement banalisées et cela justifie qu’elles ne soient absolument pas ressorties dans cet atelier. Cependant, chaque anecdote qui a été racontée a représenté un élément fort pour le participant. Pour certain, nous pouvons nous apercevoir que cette entraide a fait la différence pour les usagers et ce qu’ils sont. Cet atelier a pris un tournant sur le plan émotionnel. En effet, comme les participants cherchent vraiment des anecdotes marquantes, cela leur tient à cœur. Ainsi, ils se confient, se dévoilent et partagent, à la fois, anecdotes et émotions. Enfin, selon les anecdotes, l’entraide a souvent lieu dans des contextes inhabituels (voyage, catastrophe naturelle, pandémie,…). Ces éléments permettent l’apparition d’entraide qui peut éventuellement perdurer par la suite.