Projet « Réparons la ville ! »

Au moment de la recherche-mémoire, mon intention était d’accompagner des projets collectifs citoyens dans le contexte d’une assemblée de quartier. Je n’ai en fin de compte pas poursuivi cette piste, car le projet envisagé se révélait trop complexe à réaliser dans le délai imposé par le diplôme.

 

Je me suis alors intéressée à un public adolescent de centre socioculturel avec l’hypothèse de construire (toujours dans cet esprit coopératif) un projet sur la réparation dans la ville comme moyen de leur prise de conscience politique et les éveiller à devenir des usagers-acteurs et citoyens de leur quartier !

 

 

Partenaires

Le partenaire principal de ce projet est le Centre socioculturel du Fossé-des-Treize, côté Gare (Quartier Laiterie). J’ai également eu l’occasion d’animer mes ateliers à la Maison du jeune citoyen à Schiltigheim.

 

Expérimentations

C’est au quartier Esplanade de Strasbourg que j’ai entrepris un travail de classification de ce que j’ai appelé les « défauts urbains » de voirie et de mobilier urbain (trou, fissure, pavé manquant du trottoir, lattes de banc ou de rambarde non fixées ou manquantes, etc.) J’ai ensuite cherché des moyens d’en garder trace avec la photographie, le décalquage, la prise de textures et moulage à la pâte à modeler.

   

 

Ensuite, en m’inspirant du travail préparatoire de l’artiste Emmanuel Bayon, j’ai exploré différentes façons de « réparer » en dessinant au marqueur sur les photos. Beaucoup de possibilités en sont ressorties : combler un trou ou le recouvrir, décorer, signaler par la couleur ou un objet (obstacle), détourner l’usage en se servant de la « blessure »…

 

Tests de réparation (Tissus tressés, Enduit coloré, Paillage peint)

 

 

 

Le projet en trois étapes

Atelier 1. Déambulation urbaine (Repérer des défauts urbains)
Deux objectifs :

  • Prendre conscience et porter un nouveau regard sur son environnement proche.
    Prise d’informations réparties en cinq rôles, outillée par la fabrication de carnets de récolte en bandoulière, d’une cartographie du quartier Laiterie et une ardoise transparente pour imaginer spontanément des idées de réparation.

    

 

  • Prendre soin de l’espace public et de ses usagers en signalant les défauts urbains.
    Autocollants, signalétique au sol à la craie, et Réparation « provisoire » en pâte à sel sur laquelle on appose le sceau du projet. (Vous pouvez retrouver les photos prises par les jeunes de Laiterie et Schilick sur ce tableau : https://padlet.com/laetpeiffer/les-rep-reurs-89sud1iybeox24z6).

  

 

Atelier 2. Restitution des données (photographies et cartographie)

  • Trier les photographies et les associer à une localisation.
  • Classer les défauts urbains par critères afin de choisir ceux sur lesquels intervenir en premier. 

      

 

  • Imaginer ensemble des solutions de réparation.
  

 

Atelier 3. Retour In Situ – Réparations

  • Outiller l’intervention
    Fabrication de panneaux en carton, d’un catalogue-guide (mode d’emploi) de réparations.
  • Améliorer ce qui a été fait lors du premier atelier notamment dans la signalétique.
    Fabrication de pochoirs carton à bomber à la peinture, ou à la craie, marquage au sol à la peinture.

 

 

Quelles réparations ? Que contient notre chariot ?

Ma volonté par ce projet a été d’utiliser au maximum des matériaux récupérés et récupérables facilement, non polluants : pâte à sel, tissus, bois peints à la peinture à la craie, cartons.

 

 

Catalogue de réparation

Livrable de projet au partenaire
Outil d’accompagnement des ateliers 2 et 3 présentant des techniques de réparation artistiques éphémères (
pour la voirie majoritairement) et leur mode d’emploi illustré.

Catalogue de réparation illustré

 

 

Suites à donner au projet

J’imagine la suite (après le troisième atelier) comme un moment de rencontre entre les services techniques de la ville de Strasbourg, les habitants du quartier et les jeunes, afin de communiquer la démarche artistique et citoyenne que nous avons entreprise. Cela pourrait prendre la forme d’une exposition photographique exposant les différentes étapes du projet.

Ce qui m’intéresse aussi, c’est que les adolescents puissent avoir connaissance des méthodes utilisées par les « pros » pour réparer ; mais aussi connaissance des personnes et des services de la ville « ressources » à contacter pour signaler de nouveaux défauts urbains, et ainsi asseoir leur posture de citoyens !

Enfin, au-delà d’un public adolescent de centre socioculturel (dont la participation peut être aléatoire), mes ateliers peuvent trouver leur place dans un centre de jeunes comme la Maison du jeune citoyen à Schiltigheim. Ce projet pourrait également être pertinent dans le cadre scolaire en interdisciplinaire (EMC-arts plastiques), au collège pour « sensibiliser » de manière coopérative et concrète à la citoyenneté !

 

Laetitia Peiffer