L’objectif de l’atelier outillé a été d’observer et de comprendre quelles sont les conditions nécessaires (et favorables) à la coopération, en choisissant le biais du jeu. J’ai ainsi fabriqué deux jeux coopératifs et outillé la récolte de données. Pendant l’atelier, j’ai été attentive à la relation entre les joueurs (Y avait-un leader, s’en est-il déterminé un ? Jouaient-ils entre amis ? ; Comment a fonctionné le groupe ? ; Quel a été le comportement de chacun?). Cela a aussi été l’occasion de vérifier quelles techniques et qualités ont été mises en place pendant le jeu ; et voir alors l’évolution entre le début et la fin de l’expérience.
Matériel :
- 2 jeux coopératifs en bois : la bille et le stylo coopératifs
- deux billes et un rouleau de nappe en papier
- un panneau (installation brise-glace dans la rue avec la question : « C’est quoi vos techniques pour gagner à plusieurs ? » )
- les règles du jeu
- les fiches de récolte prévu pour les joueurs (en rose : des questions ne requérant pas d’avoir joué pour répondre : « Sans trop réfléchir ») et en vert, intitulées « Débrief de jeu »).Celles-ci étaient destinées à être remplies par les usagers en autonomie et à les suspendre aux cordes grâce aux pinces à linge présentes sur l’installation. J’ai pu reconduire cet atelier cinq fois et obtenir des retours d’usagers multiples : enfants, étudiants étrangers, adultes, familiers des jeux coopératifs ou non…
Les règles du jeu :
Sur place… (Place d’Austerlitz, Cité Universitaire, Ludothèque, Collège, Bar à Jeux) :
Retours et observations :
Ce que je peux souligner de l’ensemble de ces tests est qu’au vu de mes observations, et des retours qu’il m’a été fait : c’est que tout le monde peut mener à un moment
donné, personne n’a la totale primeur du lead. Ma posture d’initiatrice et participante au jeu (lors des premiers tests) m’a mise dans un premier temps dans cette situation où j’ai chapeauté le tout. Mais cela dépend surtout de facteurs divers : comme la compréhension du jeu, le caractère du joueur (affirmé, passif, qui délègue, etc.), ainsi que le rapport et l’interaction avec les autres. C’est pourquoi il est important au début de l’expérience, de se présenter. En effet techniquement, il est plus facile de communiquer en connaissant le prénom de la personne à qui on s’adresse pour établir un premier lien de proximité. Face à une situation nouvelle et donc de fait où on ne sait pas : ce qui marche est d’expérimenter plusieurs fois et échouer plusieurs fois si c’est nécessaire.
Le jeu permet cela : il n’y a pas d’enjeu, si on perd on continue, on apprend, on persévère, entraînés par une dynamique collective. Il est aussi (non nécessaire, mais plus favorable) d’évoluer dans un cadre bienveillant et encourageant. Aussi le groupe devient une équipe, sachant s’adapter à l’autre, à ses difficultés individuelles et donc capables de s’entraider. Tout le monde doit avoir la même légitimité de s’exprimer : proposer des idées, et plus important encore : communiquer ses intentions pour pouvoir être compris. Se connaître n’est pas nécessaire mais permet de pouvoir s’appuyer sur les points forts et prévoir les difficultés de chacun, comme peut se révéler à double tranchant lors de désaccord…
Autre chose à noter : l’adaptation du jeu : il n’y a pas une seule façon de faire : ainsi on peut jouer avec la longueur des cordes, ne pas remettre la bille à son point de départ à chaque sortie de piste… C’est l’expérimentation, l’appropriation de l’outil et de ses règles qui permet à chaque groupe de trouver sa dynamique et de fonctionner ! Pour conclure, à la hauteur des observations réalisées, voici les conditions favorables à la coopération entre pairs se connaissant ou non : la communication et la compréhension ; l’expérience et l’appropriation ; l’entraide, la bienveillance et la persévérance ;
l’adaptabilité à l’autre (ou l’empathie) et la bonne volonté (qui peut se traduire par un moteur comme par exemple le jeu).