Pour produire des éléments de connaissance dans le cadre de ma question de recherche (ce référé à l’article “creuse ton esprit” )sur le développement de l’esprit critique, il est crucial de fournir des données qualitatives. J’ai alors chercher à mesurer l’impact de l’entourage lors de la prise de décisions chez les jeunes adolescents.
Contexte
L’atelier s’est déroulé au Centre Animation Sociale et Familiale de Bischwiller, qui comprend un tiers-lieu numérique et propose des ateliers de robotique aux adolescents âgés de 11 à 15 ans (collégiens). Ce lieu, axé sur le numérique, était idéal pour atteindre un public jeune et déjà familiarisé avec les technologies numériques. L’objectif était d’observer leurs réflexions et perceptions quant à l’influence du numérique sur leur vie physique.
Afin de visualiser les réponses de manière efficace, j’ai opté pour l’utilisation d’un support circulaire composé de cercles concentriques, permettant ainsi de créer une datavisualisation. Dans ce schéma, l’usager est situé au centre et le premier cercle représente le niveau d’influence le plus proche. Les cercles suivants, s’éloignant du centre, représentent les niveaux d’influence de moins en moins importants. Sur la périphérie de ces cercles, huit questions sont proposées :
- les baskets que tu achètes
- les vidéos que tu regardes
- le choix de ton téléphone portable
- les films que tu regardes
- tes relations amicales
- les réseaux sociaux que tu utilises
- la nourriture que tu aimes
- tes envies de voyages
Scénario
Résultats
Il est important de prendre en compte la place des parents dans beaucoup de leurs choix, car leur autorité est très importante et l’aspect financier vient également jouer un rôle. Mais j’ai aussi constater dans certains thèmes que les adolescents ne voient aucune influence dans leurs choix ou bien n’en sont pas conscients. Pour les deux derniers jeunes, chacun de leur choix leur est propre et rien ne vient influencer. J’étais assez étonnée, car au collège le regard des autres joue souvent un rôle, mais dans leurs réponses ce n’était apparemment pas le cas. Du moins, c’est ce que pensent et ressentent ces adolescents. Mais il n’est pas exclu qu’il y ait un manque de recul de leur part. Cela voudrait dire que même lorsqu’une personne proche influence leur choix de manière ponctuelle ou régulière ils ne sont pas en capacité de le relever.
Sur la question des influences à travers le numérique, le fait qu’une certaine emprise puisse être moins évidente cela la rend plus dangereuse ou du moins plus fourbe. La question est de savoir s’il y a réellement un choix propre à ses jeunes. Quelle est l’intensité d’influence qu’ils subissent, c’est le mot exact s’ils n’en ont pas conscience et donc comment le leur faire remarquer pour qu’ils puissent le savoir à l’avenir ?
Certains jeunes sont très informés sur un sujet (ici le numérique) et donc personne, selon eux, ne peut leur donner de meilleurs conseils qu’eux mêmes. Dans un autre cas, ils n’écoutent pas vraiment les conseils qu’on leur donne.
À l’issue de cet atelier initial, il semble intéressant de le proposer à des adolescents légèrement plus âgés, qui ont davantage d’autonomie dans leurs prises de décisions et qui dépendent moins de leurs parents. J’ai également constaté que les parents sont une source d’influence omniprésente dans des domaines très divers, et leur impact est très fort. Il serait peut-être intéressant d’explorer les points de désaccord avec des adolescents moins introvertis. Cela signifie étudier les différences de points de vue et peut-être les façons d’agir différemment. Dans le petit groupe de Bischwiller, leur relation avec leurs parents était très ouverte et fusionnelle. Dans le cas où l’adolescent serait plus réservé vis-à-vis de sa famille ou aurait des relations plus distantes, cela pourrait-il lui permettre de prendre plus de distance et de repérer plus facilement l’influence que certaines personnes exercent sur lui ? Idéalement, il serait judicieux de former un groupe homogène composé de différentes personnalités et caractères afin de pouvoir comparer les réponses.
Il aurait été intéressant d’obtenir un feedback de la part des participants à l’atelier en groupe, ce qui aurait facilité l’identification des points d’incompréhension et aurait peut-être permis d’ajouter des informations manquantes. Malheureusement, le temps nous a manqué pour le faire. Ci-dessous les résultats obtenus :