Intentions de projets
Ce qui m’a permis de définir l’axe de ma recherche a été l’entretien que j’ai pu mener avec une conseillère conjugale et animatrice du planning familial, Mathilde T. En effet, le sujet de la “prévention primaire” (terme utilisé par le planning familial pour la sensibilisation d’un public pré-adolescent à des thèmes comme le respect de soi, le respect des autres, le respect du corps, le consentement, la prise de risque, les émotions, etc.) a été abordé durant l’entretien sociologique avec Mathilde T : “Ça simplifierait beaucoup les choses pour ensuite pouvoir parler de sexualité, parce que les gens peuvent en parler, parce qu’ils n’ont pas de problèmes entre les jambes. Et ça se travaille avant la puberté, parce qu’après tout est chamboulé”. Il m’a paru intéressant de travailler avec un public pré-adolescent sur certaines notions pouvant être liées à l’éducation à la sexualité. Il semble essentiel que les enfants puissent avoir l’occasion de parler de certaines notions avant l’éducation à la sexualité enseignée au collège.
Le consentement
Différentes notions étaient envisageables, le rapport au corps, le rapport aux autres, etc. J’ai choisi d’aborder la notion de consentement, car elle est pour moi fondamentale dans la construction d’un enfant pré-adolescent. Le consentement est présent dans toutes les relations que nous avons, amicales, professionnelles, amoureuses, mais également dans les interactions avec des personnes que nous ne connaissons pas.
Dans ma recherche, j’ai essayé de comprendre comment aborder cette notion de façon sensible, en essayant de créer de la discussion, des interactions entre les enfants, autour du respect, de l’intimité et des préjugés. Quelles sont les limites des personnes qui nous entourent ? Et les nôtres ?
Il me semble important de créer des moments où les jeunes vont être amenés à parler de certaines situations et/ou thématiques, entre eux, liés à leurs relations avec les autres.
Les partenaires
J’ai commencé ma recherche avec comme partenaire le Vaisseau, accompagnée des médiateurs-concepteurs qui m’avaient auparavant permis de mener mon atelier outillé dans le cadre de mon mémoire. Après quelques propositions d’ateliers, je me suis aperçue que le contexte n’était pas favorable à ma recherche. J’ai par conséquent contacté des centres socioculturels, dont deux d’entres eux ont répondu positivement, le centre Au Delà des ponts et celui de la Meinau. J’ai pu travailler auprès d’animateurs qui m’ont permis d’affirmer l’importance des enjeux liés à l’expression des émotions et par la suite à la notion de consentement que je voulais aborder.
Les ateliers
Mes ateliers ont tous été menés de la même façon, en deux étapes, la première consistant à dessiner des émotions, l’autre à créer une histoire.
Au fur et à mesure de mes expérimentations, le matériel que j’ai conçu a évolué afin d’être le plus intuitif possible pour les enfants, mais aussi afin d’aider la compréhension de celui-ci. Beaucoup d’aspects de mon atelier ont également changé afin de répondre au mieux à mes objectifs.
1er atelier
2e atelier
3e atelier
Déroulé
Dessiner les émotions
La première étape est de dessiner des émotions, l’objectif est de créer de la discussion autour de celles-ci. Savoir les exprimer, les comprendre, les expliquer, les dessiner, poser des mots, etc.
Créer une histoire avec ces deux variables
Des variables sont données aux enfants afin qu’ils puissent écrire une histoire : une émotion (la colère), une situation (tomber amoureux de quelqu’un) et un contexte (à l’école). Ces variables doivent être présentes dans les différentes histoires inventées. Les enfants dessinent leur histoire.
Raconter
Ils racontent leur histoire, montrent leurs dessins, discutent entre eux.
Posture
Durant mes recherches, j’ai tenu à animer les ateliers moi-même, dans un premier temps car il était difficile pour moi de demander à des professionnels de le faire à ma place pour une question de temps, et dans un second temps pour réellement me mettre à la place de la personne qui mène l’atelier et ressentir tous les moments de difficultés.
L’idée en créant mon atelier était de tester mon outil plusieurs fois afin de le faire évoluer et qu’il réponde au mieux aux besoins. Le but est par la suite de le laisser aux mains des professionnels afin qu’ils puissent mener l’atelier sans mon intervention.
Observations
Ce qui m’a manqué durant mes recherches aura été de ne pas être ancrée dans une structure, d’avoir une proximité avec les enfants et les professionnels. Il aurait également été bénéfique dans ma recherche d’avoir des retours d’animateurs tout au long de mon travail, ce qui aurait sûrement joué sur la façon de penser mon atelier (par exemple, faire l’atelier en deux parties ou sur plusieurs semaines) et permis de comprendre certains aspects pédagogiques plus rapidement.
Recherche en design
Cette recherche m’a permis de comprendre la place que peut prendre un designer dans un projet, notamment éducatif. J’ai réalisé qu’il était plus qu’essentiel de travailler auprès de professionnels pour pouvoir créer du projet ou encore outiller des personnes de façon pertinente. Les savoirs, la pédagogie et le vécu des animateurs que j’ai pu rencontrer sont des éléments essentiels et riches sans lesquels le designer ne peut travailler.
Merci
Les rencontres faites durant mes recherches m’ont beaucoup appris, je tiens à remercier les animateurs des différents centres socioculturels qui m’ont aidée à comprendre la réalité du terrain et fait découvrir leur métier passionnant.
Je remercie l’animatrice Irène du centre socioculturel Au Delà des Ponts, Hamed et son équipe du centre socioculturel de la Meinau, ainsi que ma professeure Mme Buteau, sans qui je n’aurais pu réaliser mes ateliers.
Scénographie d’exposition – soutenance