La rédaction de mon mémoire “{Dé} Naturaliser l’école” sur le thème de l’école du dehors, les communs, l’éducation et le design, m’a mené à la formulation d’une problématique : “Comment en tant que designer, utiliser un milieu naturel pour créer du savoir commun en classe ?”. Lien vers le mémoire. Cette problématique est aussi fortement conditionnée par les entretiens sociologiques avec des enseignants qui pratiquent l’école du dehors, et les associations des Vosges du Nord qui ont insufflé ce mouvement dans la région Grand-Est. Après une discussion avec Julie Charpentier, enseignante en école élémentaire à Baerenthal, le projet connais déjà ses convictions : outiller la documentation en école du dehors. C’est donc définitivement l’envie qui se dégage du projet.
L’école du dehors
Qu’est ce que l’école du dehors ? C’est simplement emmener sa classe une demi-journée par semaine dehors (parc, forêt, verger…), autant que possible tout le long de l’année. L’enjeu de cette pédagogie est de remettre au centre de l’apprentissage l’enfant et la nature. De ce fait, les élèves développent leurs sens mais aussi leur intelligence. La nature est aussi une source d’apaisement. Évidemment, sortir toute les semaines dehors permet d’entretenir un lien avec la nature et ainsi de la connaitre et de l’aimer, pour la protéger.
Ce mouvement prends de l’ampleur dans les Vosges du nord depuis ces dernières années grâce aux association d’éducation à l’environnement.
Partenaire du projet
Déjà en phase de recherche, lors de l’outil exploratoire, Julie Charpentier m’avais fait part de sa motivation pour l’école du dehors. Cependant, pour toucher un maximum de classe, le projet devait se loger chez une association. Effectivement, les associations forment les enseignants pour pratiquer l’école dehors, puis les accompagnent la première année. C’est pendant cette première année que l’outil de documentation peut s’utiliser d’école en école. La Maison de l’Eau et de la Rivière (M. E. R.) est une association d’éducation à l’environnement basé à Frohmuhl. Elle forme des enseignants à cette pratique. C’est pourquoi c’est devenu le premier partenaire du projet.
Le projet
L’idée et les inspirations
Avec la M. E. R., l’envie est de penser une presse qui serait fixe, dans l’espace classe de leur établissement (photo ci-dessus). L’association reçoit aussi des classes au fils de l’année et cette presse serait ici pour conclure des activités ou des séjours. L’enfant reviendrais avec son livret de souvenirs et connaissances. Pour enrichir l’idée mais aussi guider les enfants, des modules pour créer la grille de mise en page est envisagé.
Après investigations, l’idée évolue. Voulant une démarche commune, l’inspiration viens de la station des savoirs du collectif BAM. Cette installation est mobile et permet d’élargir la documentation faite sur le lieu. Ensuite, le projet T Y P O, prouve que la presse, même dans sa forme la plus simple est fonctionnelle. De plus, cette caractéristique sert aussi la mobilité. Enfin, le collectif Ne rougissez pas ! utilise pour son atelier, des trames fixes de mise en pages. De cette manière, les participant n’ont besoin de se focaliser uniquement sur le contenu.
Terrain du projet
La Maison de l’Eau et de la Rivière se rends à Burbach pour animer avec l’enseignant une séance dehors. Le projet avait donc initialement ce terrain et cette classe de CM1 et CM2 pour prendre vie. Une sortie comme celle-ci remet en contexte le projet déjà pensé. C’est une phase obligatoire et bienvenue avant la réalisation.
Réalisation
Grâce aux inspiration et à cette acculturation, la presse prends vie. D’abord en voulant réutiliser le principe de modules, puis en prenant le problème dans l’autre sens. En usinant les gouttières, les élèves peuvent créer simplement leurs mises en page.
Les baguettes qui se glissent dans les gouttières sont des tasseau en quart de cercle, avec des joints de portes collés sur le dessus qui font office de tampons. L’utilisation des tampons requiert de l’encre. Étant dans une démarche au plus naturelle, l’encre se doit d’être de même nature. S’est au bout de plusieurs tests que la texture voulue est atteinte, avec du jaune d’œuf et du pigment naturel.
Ensuite, comme cette presse à maintenant vocation à se déplacer, il lui faut un sac. Ce sac contiendra tous les éléments qui se rattachent à la presse pour son fonctionnement. L’élaboration de son patron est primordial.
Ce sac d’épaule est pensé ainsi puisque l’enseignant ou l’animateur porte toujours sur le dos un sac. Il est donc plus judicieux que celui-ci se porte sur l’épaule. L’intérieur du sac est fait d’un tissu 100% coton teinté bleu. Le bleu contraste en qualité avec la couleur envers du sac, beige de lin. De plus, le sac posé au sol contraste de complémentarité avec la litière de feuilles orangées.
Test In Situ
Comme énoncé plus haut, le test n’a pas eu lieu avec la Maison de l’Eau et de la Rivière et l’école de Burbach, à cause du Covid-19. Cependant, Julie Charpentier a accepté de tester le projet dans “son” école du dehors. Elle qui a connaissance des recherches et du mémoire, cela l’intéresse. Pendant alors un jeudi après-midi, la presse fût à l’épreuve.
Retours
Les enfants prennent vite en main l’outil. Ici, pendant 2 heures, les quatre groupes de cinq et six enfants avaient chacun 30 minutes pour cet atelier. C’était trop peu pour avoir du contenu de qualité. À l’inverse, la fonctionnalité de l’outil est prouvé. Certes des ajustements sont nécessaire, mais le principe fonctionne bien. L’enseignante s’est projetée sur l’utilisation de la presse et la voit comme un moyen de conclure ses modules thématiques. Par exemple, pendant une séance d’école dehors, un groupe monopolise la presse et produit des fiches personnelles sur un thème choisi (insecte, arbre précis, faune…). À la fin d’un trimestre ou de l’année, chaque enfant relie ses pages pour former un livret et ainsi obtenir une synthèse de l’école du dehors de cette année.