L’Atelier Éco-logic / Note de synthèse

Lors de la première partie de la construction de mon projet, j’ai formulé une question de recherche qui m’a permis d‘aboutir à une problématique. Pour rappel ma question de recherche était la suivante :

 « Comment sensibiliser les étudiants de L’Eurométropole de Strasbourg à une démarche écocitoyenne, par une conscientisation de leur surconsommation quotidienne d’énergie »

 Celle-ci m’a emmené à ma problématique au fil de mes recherches, mes entretiens et la réalisation d’un atelier exploratoire outillé par le design que j’ai détaillé dans les annexes de mon mémoire disponible dans mon article précédent :

Lien vers l’article de mon mémoire

 La problématique qui a guidé la réalisation de mon projet dans cette dernière phase de conception, de réalisation et de prototypage de mon projet est la suivante :

 « Comment changer, par le design, la volonté écocitoyenne des étudiant de l’Eurométropole de Strasbourg en actions concrètes et nouvelles habitudes, par le biais d’une initiation à la sobriété énergétique »

 J’ai évoqué à la fin de mon mémoire deux pistes principales que suivrait potentiellement mon projet. D’abord celle d‘un atelier pédagogique et informatif en partenariat avec l’association Alter Alsace Énergie, puis en second lieu un atelier de cocréation de solutions alternatives et écoresponsables avec une association de quartier comme la Fabrique ou Campus vert.

Je suis finalement parti sur un atelier pédagogique car j’ai pu remarquer au fil de mes recherches et de mes entretiens que les étudiants manquaient grandement d’informations au sujet de la sobriété énergétique. Et bien qu’ils aient la volonté d’agir pour l’environnement, ils ne savent comment, pourquoi et où agir.

 

MES PREMIÈRES INTENTIONS D’IDÉES :

Pour commencer la phase de conception nous avions créé des agences de 3 à 4 élèves. Pour ma part on m’a proposé de partir sur l’idée d’un escape Game de plateau. Une sorte de jeu de rôle à but informatif. L’idée était séduisante, cependant j’ai pu remarquer lors de ma première rencontre avec mes partenaires qu’ils avaient déjà conçu un tel outil. Je suis donc parti sur l’idée d’un jeu d’équilibre collectif qui reprend la mécanique du Jenga. Ce dernier étant inspiré d’un outil que j’ai pu coconcevoir avec l’agence Indivisible à Nîmes lors de mon stage de découverte. Il s’appelait « Équilibre urbain » et avait pour but de libérer la parole lors d’un atelier focus groupe, où le débat est parfois difficile à froid.

 

Après quelques discussions et réflexions je suis parti sur un jeu de prise de parole qui reprend la mécanique du SOS ouistiti plutôt que celle du Jenga. Nous avons également eu l’occasion de peaufiner le parcours usagers de l’étudiant en créant plusieurs phases à l’atelier. Une première phase d’information et de prise de parole. Une deuxième phase d’intervalle ou de test in situ afin qu’il puisse tester en conditions réelles (ici leur appartement respectif) les acquis de la première phase. Puis enfin une phase destinée à l’autonomisation de l’élève avec une séance de débriefing et de mise en commun des données récoltées durant la semaine d’intervalle.

Schéma des différentes phase de mon atelier

Intention d’idée phase 1

Prise de note outillé pour la phase d’intervalle

Intention d’idée phase 2

 

Pour l’idée d’un kit pédagogique sensibilisant des élèves aux questions écologiques, ainsi que l’aspect esthétique de mon projet je me suis inspiré d’un projet de fin d ‘étude en design d’objet de Fleur Moreau, intitulé « Écofab ». Cette dernière propose un kit complet informatif et pédagogique avec un univers graphique évoquant le respect de l’environnement. Forte présence de matériaux brut et une grande utilisation du bois, contraster avec des couleurs vives et dynamique qui éveille l’envie de manipuler l’outil.

Lien vers son site

 

CONTEXTUALISATION DU PROJET :

J’ai pu au cours de ces derniers mois assister à une intervention, au sein du lycée Robert Schuman à Haguenau, avec l’association Alter Alsace Énergie avec qui je collabore pour créer un atelier qui convient à leurs attentes et objectifs. Ils sensibilisaient ici un groupe d’éco délégués. Ce fut très enrichissant pour mon projet car j’ai pu voir dans quel contexte il s’inscrira.

Je me suis posé certaines questions comme la place de l’animatrice, le temps dont elle disposait, ainsi que la manière dont elle transporte, déploie et range son atelier. J’ai remarqué qu’elle manquait de temps et qu’il était difficile pour elle de maintenir une concentration de tout le groupe. J’ai donc essayé de prendre en compte au mieux ces différentes contraintes lors de la conception de mon atelier.

 

COMMENT FONCTIONNE MON ATELIER :

Mon atelier se présente donc en trois phases distinctes : La première phase est une phase d’information et de prise de parole qui durera 1 heure et demie. La deuxième phase est une phase de test in situ qui durera, elle, 1 semaine. Enfin, la dernière phase elle aussi de 1 heure et demie permet de faire un débriefing des problèmes rencontrés sur le terrain et de coconcevoir des solutions adaptées aux freins rencontrés par l’élève sur le terrain. Cette technique permet un suivi personnel et propre aux différents freins de chaque élève.

 

PHASE 1 : Information comparaison et quantification

La première phase se divise en deux parties. D’abord la phase 1 partie 1 qui se présente sous la forme d’un jeu d’estimation en groupe de 4. Il y aura 4 groupes de 4. Le groupe pollution numérique, le groupe chauffage et isolation, le groupe appareils électriques domestiques et enfin le groupe éclairage et eau chaude. En 15 min ils devront estimer la quantité de CO2e rejetée par chaque action inscrite sur les plaquettes. Ils partiront avec un élément de comparaison qui est la consommation d’un litre d’essence et estimeront à l’aide de jetons de 200g et 1 kilogramme chaque action. Une fois le temps écoulé ils prendront connaissance des réponses et l’animatrice se chargera de placer des jetons blanc marquant la différence entre leurs réponses et les réponses attendues.

 

Une fois cette première étape faite, il leur sera demandé, toujours en groupes, de participer à un jeu de prise de parole. Celui-ci répondra à la question comment agir. Et il se présente comme suit. Il reprend la mécanique du SOS ouistiti. Le but du jeu, toujours en groupe, est d’empêcher la boule d’aluminium de tomber en bas de la tour, celle-ci représente la quantité d’énergie limitée que l’on a par la production d’énergie fossile. L’idée est d’exprimer le fait que l’énergie n’est pas une ressource illimitée comme on pourrait le croire.

L’idée est, en 25min, de trouver un maximum de réponses aux questions posées par les cartes. Il y a deux types de cartes les cartes leviers en vert et les cartes freins en brun, avec à chaque fois une pastille de couleur correspondante aux 4 groupes fait précédemment. Chaque tour ils tireront une carte, puis inscriront 1 réponse par plaquettes. Une verte si c’est une carte leviers et un brun si c’est une carte freins, puis les disposeront en fonction de la couleur de la pastille à un coin de la tour. Le tour s’arrête lorsqu’ils ne trouvent plus de réponses. L’idée est de faire émerger une réflexion collective.

Les règles sont les suivantes :

   –  S’ils trouvent un levier ils peuvent rajouter une baguette pour solidifier la structure

   –  En revanche s’ils trouvent un frein ils devront enlever une des trois baguettes les plus hautes, ce qui risquerait de faire tomber la boule.

Une fois, c’est 25 min écoulée, qui permettront de faire émerger une récolte de données des connaissances collectives déjà acquises de la classe. Il leur sera demandé de continuer le jeu mais cette fois avec l’aide de leur téléphone pour accéder à internet. Cette partie durera 20 min et aura pour but d’ajouter à ce qu’ils savent déjà un apport de connaissance supplémentaire. L’idée est ici de faire un listing des sources d’informations qui leurs servira pour la phase d’intervalle ainsi que d’éviter la propagation des idées reçues.

 

Après avoir « épuisé » leurs connaissances, ils mettront en commun leurs réponses en les classant par thèmes comme ici avec les leviers et les freins liées à l’éclairage et l’eau chaude. Puis chaque élève du groupe correspondant prendra une photo de sa fiche.

 

PHASE D’INTERVALLE :  Test in situ 

Vient ensuite la phase d’intervalle, ou phase de test in situ. Cette phase dure une semaine. Elle permettra à chaque élève de tester sur le terrain, ici leurs appartements respectifs, les solutions récoltés lors des phases précédentes. Ils pourront alors s’aider des photos prises et des sources d’informations notées précédemment. Ils auront à disposition un carnet de routine qui permettra de suivre leurs avancés lors de la semaine. Avec au dos les consignes pour chaque jour. La partie du haut permettra d’exprimer les actions réalisées, ou celle qu’ils auraient aimé réaliser, mais qu’ils n’ont finalement pas faites et pourquoi. Puis la partie du bas leurs permettra d’exprimer leurs ressenti au moyen d’un petit jeu. Ils pourront ainsi s’autoévaluer, voir leur évolution, ce qui les freinent et ce qui les motivent.

 

PHASE 2 : Débriefing et cocréation de solutions adaptées

Le but de cette phase est de pouvoir répondre aux questions suivantes lors de l’atelier world café qu’ils feront lors de la deuxième séance. Chaque élève se verra attribuer toujours par groupes, une carte avec la couleur de son groupe ainsi qu’une forme, en fonction de l’assiduité avec laquelle il a rempli son carnet de bord.

La séance durera donc 1h30 avec 4 changements de 8 min et deux minutes de battements. Pour ainsi mélanger au mieux tous les groupes et les niveaux de suivi du carnet de bord. Pendant ce temps les animatrices, au nombre de 2 cette fois, tourneront de table en table en fonction des besoins et des questions. Ils permettront de co-créer des solutions adaptées aux freins que l’étudiant a rencontré durant la phase de test in situ. Puis enfin pour finir, les 30 dernières minutes sont consacrées à un débrief général sur le ressenti des étudiants durant leur parcours usagers. Les choses dont ils sont fiers, les choses qu’ils referont. C’est également l’occasion de leurs lancer un petit défi à chacun, un nouveau petit éco-geste qu’il pourra intégrer dans sa routine. Le but de cette dernière phase est l’autonomisation de l’élève par la création d’une routine et la mise en commun des données récoltées lors de l’atelier.

Schéma du déroulé de l’atelier par séance (ci dessus)

Sac de rangement de l’atelier (ci dessus)

PENSER L’AVENIR DE MON PORJET :

Concernant l’avenir de mon projet je pensais proposer les plans de mon atelier en open source sous licence Creative Commons BY NC. (Partager et modifier l’œuvre à condition de créditer l’ayant droit et de ne pas en faire d’usage commercial). Afin que tout le monde puisse reproduire ou adapter l’atelier a ses besoins, en fonction du sujet de leur atelier pédagogique. Il sera également envisageable de vendre des kits déjà découpés que les différentes associations ou demandeurs en milieu scolaire pourront assembler.

La mécanique de cet atelier pédagogique peut finalement s’adapter à plusieurs domaines comme, par exemple, libérer la parole sur des débats de sociétés comme la tolérance en milieu scolaire, ou pour récolter des avis sur un sujet, ou un lieu avec un suivi via le carnet de routine et l’atelier world café.