Note de Synthèse

 

Penser la réparation

Mon projet à pour objectif de sensibiliser à des comportements plus soutenables à travers la prolongation de la durée de vie de nos objets. J’ai décidé de travailler sur la thématique de la réparation, et plus particulièrement comment permettre aux utilisateurs de pouvoir inventer eux même leur réparation et apprendre à faire par eux même.

C’est pour cela que j’ai décidé de focaliser mon projet sur l’accompagnement de la démarche de réflexion avant une réparation : penser la réparation. Je suis partie du principe que si l’on prend le temps de réfléchir à l’usage de l’objet, on pourrait faire des réparations qui ne se contente pas d’essayer de reproduire les formes standards industrielles mais des réparations qui soient réellement pensées pour et par leur propriétaire et l’usage qu’il en fait.

Cette démarche s’ispire notamment du projet Recyclab de Faubourg 132, un laboratoire d’expérimentation où les designers ont inventé des réparation qui ajoutent une fonction à l’objet sans dénaturer son usage premier.

Recyclab, Faubourg 132

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J’ai décidé de mener ce projet en partenariat avec La Fabrique, un fablab de Strasbourg. J’ai réalisé une enquête de terrain et participé au conseil d’administration pour échanger avec les bénévoles à partir de mes premières idées.

entretien avec une bénévole, observation et prise de notes

premier outil d’échange sur la réparation : le jeu de carte “oups”, découvrir les possibilités qui existent pour remplacer ou réparer un objet de manière plus soutenable.

 

Déroulement de l’atelier

L’atelier s’est déroulé à La Fabrique, avec 4 participants. Au début de l’atelier, chaque participant a reçu un carnet de suivi afin de garder trace de sa réflexion tout au long des différentes étapes, et également pour les encourager à réitérer la démarche. Cette dernière se découpait en 4 parties : rencontrer l’objet, l’adopter, lui prescrire des soins et enfin le soigner.

Rencontrer

Rencontrer l’objet, une première étape essentielle pour voir l’objet non pas comme un simple mobilier mais comme une entité complexe avec ses particularités et ses fragilités. Lors de cette étape, les participants devaient d’abord faire la rencontre de tous les objets, de leurs histoires puis réalisaient un diagnostic de l’état de l’objet par observation et par annotation d’un dessin.

 

Adopter

Adopter l’objet, l’intérêt de cette étape était de permettre de nouer un lien entre le propriétaire et l’objet, afin que les participants réparent l’objet pour eux, selon leurs besoins et non juste parce que je leur ai demandé. Ils devaient donc l’imaginer dans une pièce de chez eux, lui donner des rôles, puis modéliser leur corps utilisant l’objet selon les rôles donnés. C’est une étape que j’ai ajouté lorsque je me suis rendue compte que les participants avaient tendance à imaginer une réparation seulement parce qu’ils trouvaient cela beau et ne pensaient pas la forme de la réparation selon les rôles donnés auparavant.

Prescrire

Prescrire, l’étape lors de laquelle les participants ont donné forme à leur réparation à travers un photocollage.

Pour réaliser ce photocollage ils avaient à leur disposition des feuilles imprimées avec des matériaux. Afin de faire émerger des idées, des formes et des possibles auxquels on ne pense pas forcément, j’ai réalisé un jeu de cartes montrant les différentes techniques disponibles à La Fabrique et ce qu’elles pouvaient permettre de faire. Les matériaux proposés pour le photocollage était donc tous les matériaux contenus dans les propositions de ces cartes.

Cependant ce dispositif était mal présenté et les participants ont feuilleté rapidement les cartes puis les ont laissées de côté.

Pour leur permettre d’avoir une meilleur vision d’ensemble j’ai donc réalisé un tableau sur lequel sont accrochées les cartes et qu’ils peuvent venir décrocher puis replacer une fois le verso consulté. Sur ce verso sont inscrites des informations plus précises sur la mise en œuvre de la technique : matériaux nécessaires, machines et formations nécessaires, disponibilité de tutoriels etc. J’ai ensuite mis en lien, par un code couleur, ces cartes à différentes fiches que j’ai réalisées pour guider les utilisateurs : tutoriels, fiches bénévoles (pour savoir vers qui se tourner selon son projet) et fiches outils.

Soigner

Soigner, dernière étape de la démarche lors de laquelle les utilisateurs fabriquent vraiment la réparation. Une étape que j’ai peu accompagnée et qui n’a donc pas aboutie. Le reste de la démarche en elle même a fonctionné, puisqu’elle a permis de faire émerger de nouvelles formes, de nouvelle possibilités et des envies de réparer. Cependant, je n’avais pas proposé un réel accompagnement pour la fabrication de la réparation et donc aucun des participants n’a décidé de prolonger la démarche. Si j’avais pu bénéficier d’un réel partenariat avec la fabrique, qui m’aurait permis de bénéficier du soutien et de la disponibilité des bénévoles, j’aurais aimé que le projet prenne la forme d’un évènement sur deux jours.

scénario de projet

Lors du premier jour, les participants seraient accompagnés par le designer pour mener la démarche de réflexion. Ensuite ils pourront s’entretenir avec les bénévoles qui maîtrise les techniques et les matériaux dont ils ont besoin pour leur réparation, afin de pouvoir adapter la réparation envisagée pour que sa fabrication soit réalisable. Ils s’inscriraient alors sur un planning pour les machines et les formations dont ils ont besoin. Le lendemain serait consacré à la fabrication des réparations avec la présence de tous les bénévoles, qui dispenseraient des formations en groupe ou individuelles, et un accompagnement personnalisé sur les projets de chacun.