CACATOÈS, L’OISEAU COMMUNICANT

Ça caquette, ça siffle, ça pépie, ça chante, ça crie, ça hulule, ça roucoule et ça glougloute dans le groupe du Cacatoès ! Notre mission dans le service rhumatologique des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg est de nous pencher sur tout ce qui communique, tout ce qui se transmet, s’échange ou se donne à voir en matière de support d’information.

L’éducation thérapeutique ne peut pas se faire sans support matériel. Il nous faut du texte et des images pour expliquer et pour comprendre. Des supports, l’hôpital de jour n’en manque pas ! Affiches, flyers, livrets, dépliants, borne numérique…

Première visite, première impression : Tout cela s’entasse et se chevauche dans un joyeux brouhaha. Ces supports ne semblent parfois pas adaptés à leur emplacement ni même au patient.

Le rôle du Cacatoès est d’apporter de l’ordre et de la cohérence dans le but de proposer un système de communication qui soit apte à accompagner efficacement la volonté d’éducation thérapeutique au sein de l’hôpital de jour.


 

 

Début de l’exploration sur le terrain : TÉMOIGNAGES

 

 

Après quelques venues au sein de l’hôpital de jour nous avons pu rencontrer différents acteurs de ce lieu, du côté des patients comme des soignants. Ces rencontres ont été l’occasion d’aborder quelques points essentiels lorsque l’on parle de support d’information, mais aussi sur des sujets plus globaux qui nous ont interpellés.

B. 74 ans :
« Ne le dites à personne, mais j’ai toujours pris des anti-inflammatoires »
« J’avais mal au dos. Le médecin m’a prescrit un médicament, puis un autre. Ici on a prit le temps de chercher. Ils se sont bien occupés de moi. »

Aide-soignantes :
 » J’aimerais bien que les affiches soient interactives, que l’on puisse écrire, intervenir dessus. »
« Les patients échangent sans support. »
Marie-Odile l’ergothérapeute :
« Le livret me sert comme mise en bouche pour aborder un contenu plus précis. »

Patrick, joue sur son téléphone et écoute de la musique dans la salle d’attente :
–  Pourquoi attendre en jouant au lieu de lire ce qui vous est proposé dans la salle d’attente ?
« C’est toujours les mêmes trucs qui datent de Mathusalem. » (en parlant des magazines)
« Je n’aime pas lire les prospectus, car ils m’inquiètent. Je fais entièrement confiance à mon médecin.
Pareil pour les notices de médicaments. »
« Une affiche m’attirerait plus parce que ça parle par l’image, qu’il n’y a pas de mots qui font peur. »

Famille de M. :
« Les prospectus c’est bien parce qu’on peut les emmener chez nous. »
« Les affiches, ça ne nous apprend rien. Le médecin quand tu es dans son cabinet, s’il te parle de quelque chose, tu ne vas pas retourner en salle d’attente lire une affiche. »
« J’aime quand il y a beaucoup de texte, car comprendre la maladie me rassure. »
« Les médecins devraient informer les patients des nouveautés, notamment par courrier. »
« Les accompagnants du malade souffrent parfois plus que celui-ci. » (parlant d’Alzheimer)

À l’accueil :
« Ce n’est pas le rôle des secrétaires de participer à la vie médicale. Nous, on gère l’administratif. »

Infirmière de recherche :
« C’est ludique. Pour une fois que l’on a autre chose que du papier. » (À propos de la borne tactile)

Mme L. :
« Mon amie Poly elle ne peut plus mordre, elle a juste une muselière. Mais elle est toujours là, avec moi. »
« J’ai hâte que mon traitement sorte en auto-injection »
« La polyarthrite c’est un gros tronc d’arbre d’où jaillissent beaucoup de branches, de variétés. »

Mme F. :
« Ça use tout, même les maris ! »
« Je refuse d’avoir la carte « handicapé » ! Je ne me considère pas comme telle. »


 

Suite de l’exploration sur le terrain : CONSTATS

Les informations récoltées au cours de ces dernières semaines nous ont permis de pointer les différents manques concernant la communication au sein de l’hôpital. Les voici présentées ci-dessous.


 

On commence à créer !

Notre mission est d’accompagner le développement de l’éducation thérapeutique par le biais de différents supports de communication. Ceci concerne autant les supports imprimés que l’espace dans lequel déambulent patients et soignants, en passant par un éventuel changement du système de production de ces supports.

Maintenant que les premiers constats sont faits, nous pouvons les orienter en fonction des pistes de travail que nous commençons à dégager :

Un espace didactique – Des outils de médiation – L’hôpital à la source des documents