Le 12 mars 2024, a eu lieu, au lycée Le Corbusier à Illkirch, une représentation centrée autour d’extraits d’une tragédie quechua intitulée
Le Chant de la fin d’Ataw Wallpa. La pièce originale a été conçue entre le milieu du XVIe siècle et la seconde moitié du XIXe siècle. Elle constitue, jusqu’à nos jours, un « lieu de mémoire » de l’Empire inca, et a véhiculé, au cours de cérémonies au sein des communautés andines, une protestation contre l’ordre colonial espagnol. Elle témoigne d’une culture métissée intégrant des apports incas mais aussi espagnols.
Comme telle, la représentation s’adressait à des élèves de Seconde générale, pour qui elle entrait en résonnance avec leur programme d’Histoire, et à des élèves qui suivent l’enseignement de spécialité Histoire-Géographie-Géopolitique-Sciences-Politiques en Première et Terminale.
En regard de la déclamation des extraits, le concepteur du spectacle a proposé l’audition d’œuvres musicales de la période baroque, toutes composées dans la région d’élaboration et de diffusion de la tragédie, à cheval sur l’actuelle Bolivie et l’actuelle Colombie. Ces pièces musicales de natures variées, dont certaines sont extraites du Codex Martinez Companon collationné à la fin du XVIIIe siècle par l’évêque de Trujillo, et reprennent des mélodies et rythmes utilisés par les populations andines dans leurs musiques, ont été interprétées, sur instrument anciens, par la cornettiste Marie Garnier, la gambiste Laurine Righyni, le théorbiste Ronaldo Lopes et l’organiste Francis Jacob. La soprano Hélène Le Corre interprétait les parties chantées.
En prélude à la représentation, le professeur Jean-Philippe Husson, qui a réalisé l’édition-traduction de la pièce, a donné une courte conférence à l’intention des élèves
Paul Steib, professeur d’Histoire-Géographie