Au cœur de la bibliothèque humaniste de Sélestat 18 octobre 2021, les élèves de 1AA1 se sont interrogés sur ce qu’est une « bonne éducation », nous avons découvert cet idéal de la Renaissance : une éducation qui doit permettre de former l’individu et d’ouvrir son esprit aux savoirs par delà les époques et les lieux.
Dans ce lieu magnifique, justement, les époques se rencontrent : l’architecture contemporaine de Rudy Ricciotti, toute de verre et de métal, rencontre la pierre néo-gothique de cette ancienne halle aux blés. En sillonnant la grande salle, des manuscrits et des incunables si fragiles retracent les chemins de notre histoire et de notre civilisation depuis l’Antiquité et, au détour d’une allée, des écrans tactiles nous permettent de les feuilleter, découvrant les caractères et les enluminures qui se cachent sous les reliures de bois.
Alors, nous sommes là, au milieu des livres, comme dans une cathédrale, écoutant le murmure des voix qui traversent les siècles. Nous pensons à Beatus Rhenanus, ce grand humaniste alsacien passionné, qui passa sa vie à rassembler les savoirs du passé, qui a vécu la diffusion de l’imprimerie et une période d’effusion intellectuelle intense, qui a légué à sa mort toute sa bibliothèque dans l’espoir que toutes ces connsaissances se diffusent à travers l’Europe.
Aujourd’hui, c’est la diffusion des savoirs aux quatre coins du monde et en temps réel, mais aussi la dématérialisation des livres, l’instantanéité. Pourtant, malgré la révolution numérique, ou justement à cause d’elle, ce lieu du passé qui rend hommage au livres résonne étrangement avec notre présent où on peut espérer, encore, à une éducation qui nous permette d’être libre.
Laurence Sevathean, enseignante de Lettres