Après avoir visité en long, en large et en travers la médiathèque André Malraux ainsi que la presqu’île dans son ensemble, j’ai participé à deux ateliers sonores qui se sont révélés être aussi intéressants que distrayants. L’un consistait en la redécouverte et l’analyse de genres musicaux et sons d’ambiance. J’ai écouté, dans une posture très confortable différents sons qui m’ont alors évoqué des lieux et des situations, je me voyais soudainement sur une plage Cubaine à siroter un mojito. Lorsque l’intensité sonore de cette même musique a évolué, mon paysage s’est transformé et j’étais moins détendue, le volume élevé m’évoquait plus une soirée en boîte de nuit qu’une soirée sur la plage ! J’ai aussi pu découvrir qu’une même chanson interprétée de deux manières différentes pouvait perdre alors tout son sens, il faut être réaliste, en demandant aux Gypsie King de chanter du Jacques Brel la chanson devient ridicule… Ce qui m’a étonné, c’est qu’on ne ressent pas un son, une mélodie de la même manière en fonction de la position que l’on adopte. Une mélodie « lounge » n’aura pas l’effet escompté si je suis tendue en position de gainage. De nombreux paramètres comme la résonance, la tonalité ou encore l’impact émotionnel sont à prendre en compte lorsque l’on travaille avec le son.
Lors du second atelier, j’ai appris encore une fois à écouter le monde qui m’entour. Le bruit qu’émet un trousseau de clés sur le torse d’un jogger ou encore le ballet incessant des canards et autres habitants du fleuve, etc… Tous ces sons auxquels je ne prête absolument pas attention en temps normal m’ont sauté au visage grâce à cette écoute. J’étais là immobile sur mon banc à écouter le son de la vie, le son qu’émettent les choses autour de moi. Une salle de bibliothèque en apparence silencieuse, se trouve en fait bercée par le ronronnement de la climatisation. À présent, je prête attention à l’écho d’un son sur les parois des bâtiments ou bien au son émis lorsque j’effleure une plante. Tous ces sons qui nous entourent peuvent tout aussi bien nous apaiser que nous pousser à l’énervement, mais à présent, nous entrons dans un autre questionnement qui est celui de la dimension personnelle des perceptions sonores.