Jour de présentation du projet, notre installation est prête à être investie par les usagers et le personnel de la médiathèque.
Nous lançons la musique et l’effet est immédiat, en cinq minutes d’écoute, nos cobayes ont réussi à s’endormir ou du moins à réellement se détendre et somnoler.
Chacun à trouvé sa place sur notre sol moelleux et vallonné.
Notre sieste est une réussite en vue des retours et des discussions qui ont suivies.
Il est enfin temps de tester notre atelier sur les usagers de la médiathèque… Vont-ils être réceptifs ? Notre jeu et notre discours vont-ils être suffisamment clairs ?
[…]
Les usagers intrigués se sont volontiers prêté au jeu, apportant des réponses variées et inattendues.
Il a été très intéressant de voir les différents rapports qu’entretiennent les gens avec les espaces publics et privés.
Pour certains, le fait d’écouter de la musique sur soundsystem chez soi, fenêtre ouverte, le voisinage subissant cette écoute, reste malgré tout une écoute pleinement privée de la musique. Alors que pour d’autres le fait d’écouter la radio en voiture fenêtre ouverte, place cette écoute de la musique dans le domaine du public.
Nous avons pu remarquer que certains s’attachent plus au lieu qu’au moyen d’écoute et inversement, et donc recueillir un panel de réponses et de situations larges nous aiguillant et faisant émerger des idées pour la suite de notre projet…
Après avoir débattu et cherché quelle serait la meilleure manière d’aborder le sujet et de créer un contact avec les usagers de la médiathèque et de la presqu’île, nous entrons dans la phase de réalisation. Du carton, de la bombe de peinture, une touche d’Illustrator et nous voila parti dans la réalisation d’un jeu qui nous permettra de questionner et d’obtenir des réponses précises de façon ludique.
Un ponton, deux grues, un imposant bâtiment en forme de paquebot géant. Des vitres de tous les côtés, ce doit être lumineux dedans. Voici la médiathèque Malraux. De l’eau la borde de part et d’autre, elle est là, au milieu de ce quartier moderne, reine de la presqu’île, incarnation d’un dynamisme florissant, symbole de cet archipel culturel. On notera un contraste architectural saisissant avec le cœur de Strasbourg, les maisonnettes à colombage ont laissé place à des blocs de béton.
Puis, passé le sas, un silence agréable nous immerge dans une ambiance studieuse, il y a des étagères à perte de vue, des lignes rouges qui nous guident au travers des collections. Aussi, une cafétéria, lieu de convivialité, à l’image de cet endroit, donne naissance à des discussions autour d’un verre. Enfin, rendez-vous au 6ème ciel, lieu privilégié, bureaux de ceux qui la font vivre, il donne accès à une vue plongeante qui donnerait presque le vertige.
Après avoir fait la découverte de cette médiathèque, nous allons devoir y œuvrer, au travers cet élément qu’est le son.
Deux ateliers, deux professionnels pour deux sons de cloches. Dans un premier temps, avec Martial Denis, nous abordons le son d’une manière émotionnelle puis sensitive. Définir l’objet sonore n’est pas chose aisée : entre le son, le bruit et la musique, le sens varie en fonction des affinités et des cultures. On lui confère ainsi des attributs plastiques qui peuvent être modifiés par l’usage des nouvelles technologies, influant ainsi sur notre perception. Se centrer sur l’écoute est également la mission de Pauline Desgrandchamp, designer sonore Strasbourgeoise, autour de la conception de paysages sonores. La prise en compte des sources sonores dans l’espace et l’application à la cartographie nous permet de mettre en lumière l’importance du son et ses répercussions sur le bâti. Par des dispositifs simples la technicité du son apparaît (création d’échos, sons étonnants, bruits de fond) et les balades sonores s’enrichissent.
Ces ateliers ont été l’occasion de découvrir des technologies sonores largement exploitables, permettant de redécouvrir le son avec les micros Binauraux ou les platines par exemple.