Vendredi 8 octobre 2016, nous vous avons présenté les projets ‘Meumeume’ et ‘Déambulation Sonore’. Le premier concerne le public interne de la médiathèque quant au second, il est une volonté d’amener les collections au public extérieur.
‘Déambulation Sonore’ est présenté comme un projet qui relève de l’évènementiel. Les parcours sont constitués selon une thématique afin de promouvoir des collections précises. Par exemple, pour la semaine du festival du cinéma fantastique, la déambulation se fera autour des musiques de cinéma. Une borne, qui se place sur le lieu de l’anamorphose, permet de diffuser le titre ainsi que de retrouver la carte des différents points du parcours. Une flèche est apposée au sol afin de marquer le point de vue de l’anamorphose qui permet de découvrir la référence de l’artiste du titre écouté. Le projet est conçu afin que les bibliothécaires volontaires puissent installer les différents dispositifs de façon autonome.
Le dispositif ‘Meumeume’ est un jeu de construction qui te permet de fredonner un titre qui te trotte en tête afin de le retrouver dans le service musique et cinéma grâce au ticket ‘meume’ ! L’installation est construite de sorte à ce que tu puisses fredonner à l’abri des regards avec un jeu de pleins et de vides. Différents modules pour différentes utilisations sont disposés: l’écran permet de voir les différents titres meumeumé, les haut-parleurs pour écouter les collections des meumeumages, le micro pour enregistrer, le mode d’emploi. Différents pictogrammes sont disposés afin te fournir l’information pour que tu puisses te repérer.
Le collectif So(m)nambule est ravi de vous avoir rencontré. Nous vous remercions de nous avoir suivi tout au long de cette aventure !
Après une série d’enquêtes auprès du public de la Presqu’île Malraux, deux directions de projet prennent le dessus.
La première concerne une balade sonore dans la ville de Strasbourg à travers laquelle tu pourras découvrir des sons de la médiathèque, liés aux quartiers. Des anamorphoses te permettront d’identifier le son écouté grâce à la référence. Cette balade sonore prend la forme d’évènements ponctuels animés par les bibliothécaires de la médiathèque.
La seconde intention de projet porte sur un totem de meumeumage placé au rez-de-chaussée de la médiathèque. Il s’agit de retrouver des titres de musique que tu as en tête mais dont tu as oublié le nom. La référence donnée te permettra d’aller chercher le disque au rayon multimédia de la médiathèque Malraux. De plus, tu pourras entendre les meumeumages de tes voisins au travers d’une playlist qui pourra te donner des idées d’autres musiques à écouter.
Ces deux projets s’adressent respectivement aux publics externes et internes de la médiathèque, dans un souci d’amener les collections à l’extérieur de son lieu de prédilection, et de toucher un public plus large en son sein.
Installé sur le parvis de la médiathèque Malraux, nous avons installé une piste de danse. Nous proposions de venir danser un peu sur des titres de la médiathèque afin de permettre aux gens de pouvoir se défouler à la sortie du travail, entre deux bouquins ou même deux révisions…
L’atelier reste un échec, quelques curieux timides qui ne s’approchent pas mais se dandinent au loin. L’invitation à venir danser ne prend pas et le défouloir musical reste vide.
Disposées dans la médiathèque, les formes se dissocient et s’associent. L’anamorphose prend forme, intrigue, attire. Quelques curieux s’adonnent à l’expérience. Ils écoutent la musique qu’on leur propose puis vont s’asseoir sur le fauteuil placé volontairement face à ces formes dissociées. La magie de l’anamorphose fait alors son chemin. Les usagers peuvent ainsi lire la référence du disque qui contient le titre qu’ils viennent d’écouter. Ils n’ont plus qu’à le trouver et l’écouter dans le rayon multimédia.
Nous expliquons ensuite que c’est un projet destiné à se répartir dans différents endroits de la ville. L’accueil est plutôt réceptif pour le côté ludique plaisant.
L’application “Meumeumer” propose de retrouver la musique dont vous avez oublié le nom parmi les collections de la médiathèque.
Différentes réactions sont observées chez l’utilisateur. Ils sont enthousiastes à l’idée de pouvoir retrouver un titre au meumeumage de son air mais sur le système de l’application les avis divergent.
Certains se disent trop flemmard pour aller jusqu’au bout, référence en main, et découvrir quels album et artiste se cachent derrière cette côte en se rendant directement à la médiathèque pour obtenir la réponse. Ils préfèrent abandonner et espérer retrouver le titre ultérieurement.
D’autres pensent que l’application serait une bonne idée dans l’enceinte même de la médiathèque. Mais reste toujours présent le problème de l’intimité lors du meumeumage en lui même. Certains utilisateurs ne se voient pas le faire aux alentours d’un public qui pourrait entendre leurs vocalises.
Les habitués de la médiathèque apprécient davantage cette idée que ceux qui ne la fréquentent pas et ne changeraient pas leurs habitudes grâce à cette application.
Au cours de la première semaine du projet, nous avons pu découvrir la médiathèque et la presqu’île Malraux à travers des ateliers sonores.
La mesure de l’espace sonore qui nous entoure a été la posture portée par Pauline Desgrandchamp, designer global. Tout d’abord, lorsque tu écoutes l’espace alentour à la presqu’île et la médiathèque, ton ouïe sélectionne les sons qui vont lui permettre de modéliser le lieu.
Les sons les plus signifiants sont ceux des travaux, des ouvriers, du métal retentissant. Ils sont à l’image de la naissance de ce nouveau quartier qu’est Rive Etoile, en ébullition. A contrario, les vents mouvant les feuilles des arbres, les oiseaux ou encore les passants deviennent passifs dans l’appréciation du territoire.
Nous nous sommes ensuite intéressés à la réverbération des sons et à l’écho qui entoure ces lieux, et qui en modifient leurs formes ressenties. Le silence de la salle des archives est religieux, sacralisé, à l’image du sol d’or de cette pièce. L’écoute au micro-binaural a été une expérience qui déstabilise la conception de l’espace dans lequel tu te trouves.
Munis-toi d’écouteurs ou d’un casque audio et découvre par toi-même ! Pour cela, tape « chez le coiffeur binaural » dans ta barre de recherche YouTube, tu en trouveras à foison !
Au cours de l’atelier sonore présenté par Martial Daunis, artiste explorateur sonore, les différences de perception des sons et musiques étaient à l’honneur. Selon, la personnalité, le moment, le type de diffusion des sons, un même son peut te paraître entièrement étranger et en bousculer ton appréciation première. Il existe donc une infinie pluralité d’approche des sons, bruits et musiques. Leur plasticité est personnelle et immense.
Au contraire de l’environnement sonore et bruyant de la ville de Strasbourg, la presqu’île Malraux se détache par son calme ambiant, comme une bulle étrangère à son quartier. Ses espaces de vie animés jouent avec le calme que tu peux aussi y retrouver. La médiathèque est comme le microcosme de son environnement, avec un rez-de-chaussée qui se substitue à un lieu de rencontre, de partage, et le troisième étage où règne un silence religieux.
La temporalité d’une journée te permet d’observer les différents niveaux de fréquentation du site. Les abords de la presqu’île sont très animés dans la matinée, à l’opposé de la presqu’île elle-même. Lorsque sonne midi, les rôles s’inversent. Les déambulations sonores s’activent à l’approche des édifices, et se font plus discrètes sur les axes alentours.
Afin de mieux appréhender les lieux sur lesquels nous allons travailler, nous avons expérimenté une marche en aveugle, nous permettant de ressentir l’espace de la presqu’ile Malraux et de sa médiathèque de manière sensitive.
Cette balade te permet de ressentir les formes différemment, plus intensément. La cécité a cette vertu de placer l’ouïe au premier plan des sens de perception, pour capturer l’espace avec un regard autre. Ce qui est plus éloigné paraît insignifiant au regard des bruits plus proches qui peuvent représenter un danger imminent pour toi, qui a la vision tout nouvellement occultée. Les vélos semblent te frôler, les passants foncent sur toi, les parois s’approchent dangereusement de ton visage. Tout semble agression quand le niveau sonore s’élève et pénètre ta bulle de sécurité. Tes propres sens te trompent sur les distances. La confiance en ton guide est primordiale afin d’évoluer plus sereinement dans l’espace.
Outre l’ouïe, l’odorat et le toucher se décuplent et servent à leur tour de compréhension de l’espace. Malgré que tes yeux soient fermés, il te reste quand même la vue. Une vue diaphane laissant transparaître la lumière et l’ombre plus pesantes d’un bâtiment.