Suite à des recherches et enquêtes, nous avons réalisé le projet Relief sonore, un projet actif sur l’ensemble de la Presqu’île André Malraux. Relief sonore a pour objectif de faire (re)découvrir l’environnement de la Presqu’île mais également les différentes collections de la médiathèque.
Pour cela nous avons fait un site, un support d’échange anonyme pour les utilisateurs, où ils peuvent à leur tour suggérer des sons, qui viendront créer des thématiques pour d’éventuelles futures playlists. On retrouve de nombreux QR code répartis sur toute la Presqu’île qu’au fil d’une promenade ou d’une déambulation nous pouvons rencontrer ; ce qui va ainsi nous inviter à une découverte sonore, visuelle et littéraire, et peut nous conduire à un emprunt.
Chaque QR code renvois à une playlist différente,qui sont placé sur des lieux en rapport avec leurs thématiques. Chaques playlist est introduite par un ou plusieurs sons que nous avons nous même collectés. Ces playlists sont regroupés sur le site http://ssensound.wixsite.com/malraux, sur lequel nous retrouvons également de nombreuses informations propre à Relief sonore ainsi qu’une version téléchargeable du portefolio. Ce site sera également une plateforme de collecte de sons soumis à une licence creative commons.
Les portfolios sont des “passeports culturels” qui accompagnent l’utilisateur de Relief sonore dans leur découverte. En effet à l’intérieur de ce dernier se trouve un CD amovible destiné à recueillir les suggestions et les commentaires des usagers. Ces CD seront à remettre dans une borne située au premier étage de la médiathèque. Une QR map, reprenant l’ensemble des emplacements des QR code, se trouve au dessus de la borne.
Relief sonore est présenté de manière ponctuelle, sous la forme d’un événement nomade ayant pour support le CD qui est en réalité la vitrine nomade de relief sonore. Il s’agit de réaliser un travail de médiation et communication autour de relief sonore auprès des usagers de la presqu’île. Des portfolios sont également distribué à cette occasion. On peut également en retrouver dans la médiathèque.
Comment faire venir les usagers ? Comment les informer des trésors de la collection ? Et surtout comment les amener à interagir avec elle, pour la faire vivre grâce à eux. Ces questions nous ont donné matière à réfléchir. De fil en aiguille, nous sont venues des idées et des bribes d’intentions à explorer. Évoquer les trésors sonores fut pour nous la première des priorités. Comment présenter une si vaste collection de 55809 CD et DVDs tout en restant ludiques et attrayants ?
Nous nous sommes penchés sur la problématique suivante: comment permettre aux habitants de participer à la vie de la collection? Tout d’abord, nous souhaitons définir notre vision de l’habitant dans ce cadre. Pour nous, l’habitant est ici à la fois l’usager et l’employé de la médiathèque. D’autre part la définition Larousse nous dit qu’une collection est une réunion d’objets rassemblés et classés ainsi qu’une quantité de personnes réunies ayant certaines caractéristiques. Ces deux définitions nous ont convaincus de l’importance des deux types d’habitants de la médiathèque et de l’évolution de leurs rôles dans la structure.
Au début de nos expérimentations, le vélo NTM était un outil de test d’écoute de la musique dans l’espace public. Il était assumé comme un dispositif de provocation, au travers d’une écoute musicale imposée dans la rue. Nous en avons finalement fait un outil de médiation et de partage.
À quoi ça sert ? Le vélo NTM (Nos Territoires Musicaux) c’est un diffuseur mobile de son dans la ville relié au triporteur de la médiathèque. Il diffuse les ateliers et les événements de celle-ci en direct (conférences, lectures, concerts…) mettant en lumière le paysage culturel et événementiel de la ville. Un questionnement autour des droits d’auteur et de la diffusion de la musique nous a amené à prendre le parti de la création sonore. En produisant notre propre contenu, nous devenons indépendants. Cela nous a donné envie de faire participer les usagers en les invitant à créer leur propre musique mais aussi de promouvoir des scènes locales et de mettre en lumière des événements culturels.
Pourquoi ? Le vélo NTM se mêle à tous les autres cyclistes de Strasbourg et à la manière des crieurs publics, il invite à se rendre à la médiathèque pour participere ou être spectateur d’un événement.
Nous avons imaginé quelques petits scénarios pour montrer les différentes manières dont Relief sonore peut être exploité.
Aujourd’hui deux employés de la médiathèque ont prévus de changer leur décor de travail, en effet aujourd’hui ils vont travailler en extérieur à la promotion du Relief Sonore. Ils se rendent dans la réserve de la médiathèque afin de récupérer le CD. Ils ne sont que deux mais c’est bien suffisant pour transporter le CD car sa structure légère et pliable est vraiment très facile à déplacer et à installer. Aujourd’hui il fait beau et beaucoup de personnes sont installés sur le mobilier urbain de la presqu’île, ils décident donc d’aller s’installer près de l’eau non loin des personnes qui profitent du soleil. La présence du CD suscite l’intérêt et la curiosité chez certains passants qui n’hésitent pas à s’approcher et à s’informer sur Relief sonore au travers des éléments de communication présent sur les faces de CD. Les deux employés s’approchent donc des personnes qui consultent les faces de la structure afin de les informer davantage et de répondre à leur questions. Ils leur transmettent aussi les portfolios, (est-ce nécessaire? On a déjà le nom de passeport…) « passeports culturel » et leur explique le fonctionnement. Suite à cet entretien avec nos deux amis de la médiathèque, chacun repart ainsi à ses occupations n’hésitant pas à flasher les QR code qu’ils rencontrent sur leur chemin pour ainsi plonger dans différents univers propre à chacune de ces playlists et peut être par la suite se rendre à la médiathèque André Malraux afin d’aller y emprunter un ouvrage, CD et/ou DVD présent dans la playlist qu’ils ont découvert. Certains iront même jusqu’à suggérer d’autre livres, CD ou DVD. Tandis que d’autre n’hésiterons pas à venir partager des sons qu’ils ont collectés sur la presqu’île et télécharger d’autre sons pour les modifier.
Matthias marche le long de l’eau sur la presqu’île André Malraux, il passe tous les jours ici car il doit se rendre à son travail. Il est serveur « Au bureau » non loin du Shadok, tous les jours il passe ici, tous les jours il frôle la médiathèque sans pour autant y rentrer car pour lui la presqu’île n’est rien d’autre que son lieu de travail. Mais aujourd’hui Matthias passe devant un QR code le long de l’eau. Il n’y a aucune indication particulière sur ce QR code si ce n’est un lien pour un site internet qu’il ne connaît pas. Il décide de s’arrêter et de flasher le QR code et d’écouter le son qui lui est proposé, il n’arrive pas à définir ce qu’il entend mais ce son l’intrigue et le fascine, est ce un son réel ou créer de toute pièce ?! Il n’arrive pas à reconnaître avec exactitude ce qu’il entend. Pour essayer dans savoir un peu plus il se rend sur le site et découvre la playlist affilié au son qu’il vient d’écouter, il s’accorde quelques minutes pour lire la description de relief sonore. Il trouve également un portfolio ( on peut dire directement PASSEPORT CULTUREL) en pdf disponible sur le site. Mais Matthias n’a pas le temps, donc il part travailler. Le soir venus, Matthias rentre chez lui et décide d’imprimer son passeport mais il décide également de se renseigner un peu plus sur la playlist qu’il a découvert un peu plus tôt dans la journée grâce au QR code. Un album retient son attention, le lendemain Matthias décide de partir un peu plus tôt de chez lui pour se rendre à la médiathèque. En l’espace d’une journée Matthias a découvert la médiathèque, et aussi un nouvel artiste qui lui rappelle un autre album qu’il a déjà écouté. Matthias décide de remplir le CD de son passeport culturel et d’y inscrire le nom de l’album qu’il avait en mémoire afin de le faire découvrir à d’autres « usagers curieux ».
Jour de présentation du projet, notre installation est prête à être investie par les usagers et le personnel de la médiathèque.
Nous lançons la musique et l’effet est immédiat, en cinq minutes d’écoute, nos cobayes ont réussi à s’endormir ou du moins à réellement se détendre et somnoler.
Chacun à trouvé sa place sur notre sol moelleux et vallonné.
Notre sieste est une réussite en vue des retours et des discussions qui ont suivies.
Échantillon des questions que les sons de cloches se posent :
Quelles sont les formes de musique déjà existantes dans l’espace public ? Prenez-vous plaisir à écouter de la musique dans l’espace public et de quelle façon ? Pourquoi dit-on que la musique jouée sur un téléphone dérange quand celle des centres commerciaux, aussi imposée, ne semble pas gêner ? Finalement, dans quels contextes acceptons-nous ou non que la musique soit audible de tous ?
// Nous avons testé le vélo NTM !
Ayant rapidement constaté que le vélo était le moyen de transport de prédilection des strasbourgeois, celui-ci s’est imposé comme une évidence. Édouard et Cécilia ont donc enfourché le vélo NTM pour la première fois et les réactions ont été nombreuses. Tandis qu’Édouard roule tranquillement sur le son des Bee Gees, il récolte bon nombre de sourires, une personne retire son casque pour l’écouter passer et d’autres s’arrêtent pour engager la discussion. Mais peut-on en dire autant lorsque Cécilia prend le relais et balance NTM & Cut Killer | Nique la police ? Eh bien non ! Beaucoup la dévisagent et semblent s’écarter d’elle. Est-ce un décalage entre son look et la musique qui créer les réactions d’étonnements et d’agacements ? Elle diffère certainement de stéréotypes. Amusés par cet essai, nous décidons de pousser l’idée et de customiser le Vélo NTM (cf Sons de cloches | Le vélo NTM)
Pour ce premier questionnaire nous sommes allées à la rencontre des passants et usagers de la presqu’île André Malraux. Nous les avons questionné sur leurs habitudes et la fréquence de leur venue sur la presqu’île. Ensuite, nous leurs avons posé des questions un peu plus axées sur la médiathèque, afin de nous renseigner sur leurs préférences, leurs goûts mais également s’ils se rendent ou pas à la médiathèque. Une personne interrogée nous a fait part de son envie de se fixer l’objectif d’aller à la médiathèque au moins une fois par mois pour y emprunter des livres et aussi des CD et DVD. L’écoute des sons de manière individuelle et aléatoire nous a confirmé dans notre choix de créer des playlists à thématiques différentes.
Pour le second questionnaire, nous avons mis à profit les sons que nous avons nous même collectés sur la presqu’île. Nous avons proposé une écoute de nos sons aux passants. Au terme de cette écoute nous leurs avons demandé d’essayer de situer sur la presqu’île le son qu’ils venaient d’entendre. Puis, ils devaient assigner une couleur, un motif, une émotion et un matériau au son qu’ils venaient d’entendre.
Nous avons remarqué qu’un grand nombre des personnes interrogés sur la presqu’île s’y rendent pour se distraire ou pour rejoindre des amis. Mais ils sont aussi attirés par le cadre naturel qu’offre le lieu, c’est un espace qui leur semble plus vivable et non plus vivant, une “ville dans la ville”. Nous avons été confronté à un certains nombre de personnes qui ne connaissaient pas la médiathèque ou qui avaient cessé de fréquenter la médiathèque (entrée dans la vie active, scolarité trop prenante,…) ou tout simplement par manque de temps.
De nombreuses personnes n’avaient pas non plus connaissance de l’existence d’un étage consacré aux médias numérique. Suite à l’écoute, une majorité de personnes était déboussolée ou tout simplement surprise, ils avaient l’impression qu’on leur avait soumis l’écoute d’un son créé de toute pièce alors qu’il s’agissait en réalité de sons pris sur les différents lieux de la presqu’île. Des sons auxquels ils sont confrontés au quotidien. Une partie des sons urbains était souvent associée à l’angoisse, à l’interrogation. En revanche, lorsque nous proposions l’écoute de sons plus doux, comme les sons ambiant du fleuve, le chant d’oiseaux, etc… Les gens étaient comme apaisés, détendus, c’est sons venaient même quelques fois susciter des envies de voyages ou d’aventures.
Ces différentes impressions nous ont orientées vers la création de playlists autour de différentes thématiques et atmosphères sonores. Ces questionnaires nous ont aussi permis de nous diriger vers la notion d’objectif culturel, à la manière d’un objectif sportif.
Armés de nos tréteaux, de nos caissons à matériel expérimental et de nos plans de travail de scientifiques nous avons finalement monté notre tant attendu laboratoire au sein du service Musique & Cinéma. Il est vrai que nous nous attendions à peut être plus occuper l’espace mais au final cet imprévu ne nous dessert absolument pas dans le fait que le laboratoire semble très épuré et simpliste au commencement avant de s’étoffer au fur et à mesure avec les productions des usagers. Nos trois expériences « Biphonie », « Sublimation » et « Interprétation » ont toutes les trois été réfléchies pour créer un requestionnement de la part de l’utilisateur vis à vis de son écoute de la musique. En effet, le laboratoire vise à changer la posture de l’usager en le faisant passer de simple spectateur à acteur. Nous avons donc tester ces démarches expérimentales sur des véritables cobayes lors de la présentation de projet aux gérants de la médiathèque Malraux. Les trois expériences se sont déroulées dans les meilleures conditions possibles et nous avons dès lors reçu beaucoup de retours positifs à leur propos. Le Labophonique (nom de notre atelier expérimental) s’est vu la source de nombreuses discussions dans le sens qu’il peut rendre le service Musique & Cinéma plus vivant par son côté ludique mais également peut aider à faire le lien avec les institutions de la Presqu’île Malraux. Comme exemple, nous pouvons donner le conservatoire et le Shadok qui peuvent participer à l’amélioration ou l’élaborations de nouvelles expériences scientifiques sonores en alliant leurs connaissances informatiques, leurs matériels de pointe, etc. Cette présentation nous a beaucoup apporté dans le sens où nous avons pu remettre notre projet en question et le faire évoluer. Pour le coup, le groupe Triolet est loin de se dissoudre, il nous reste encore beaucoup de travail pour métamorphoser notre laboratoire en véritable atelier crédible et pratique. Soyez à l’affut, d’autres articles seront postés au fur et à mesure de l’avancée du post – projet !
Construire un laboratoire d’expérimentations se révèle plus ardu que ce que nous pensions ! En effet, chaque détail est à penser, ce n’est pas une mince affaire. Voulant au départ s’axer sur une scénographie comportant trois pôles d’expérimentations indépendantes les unes des autres, nous avons finalement opté pour un seul point où plusieurs expériences auront lieu chacune à leur tour selon des horaires très précis. Dès lors, la scénographie changera quelque peu à chaque expérience de sorte à faire rendre le laboratoire d’une part dynamique et d’autre part lisible pour les usagers. Malgré quelques propositions de laboratoire mobile, nous avons fais le choix de créer un laboratoire statique car il semble plus pertinent selon nous de rester dans le lieu où l’identité musicale de la médiathèque est la plus forte, mais également pour ne pas trop polluer l’univers visuel des usagers avec un laboratoire qui serait sans cesse en mouvement. La grande aventure pour construire un laboratoire en une semaine est lancée ! Après quelques croquis d’intention, nous voilà partis au quatre coins de Strasbourg pour rassembler tout ce que nous avons besoin pour la conception d’un tel projet. Fioles scientifiques, matériaux bois, peinture, tout y passe ! L’idée est ainsi de créer un lieu finalement assez unique dans le sens où il ne sera pas exclusivement scientifique. En effet, nous voulons joué sur les caractéristiques industrielles et brutes de la médiathèque pour l’injecter de la même manière à notre scénographie. De même nous avons choisi de conserver notre couleur de groupe à savoir le bleu car il contraste énormément avec le rouge du bâtiment. Les expériences qui se dérouleront au sein de notre atelier viseront à créer une expérience d’écoute attrayante pour les usagers qui appréhenderont la musique de manière inhabituelle. La communication possède aussi un rôle important au sein de notre démarche, d’une part au travers de nos pictogrammes que nous déclinons dans chacune de nos investigations mais aussi au travers de la sensibilisation visuelle et sonore de notre atelier au travers de point stratégique interactif dans la médiathèque retranscrivant en direct, ou en tout cas certaines productions des usagers afin de provoquer un sentiment de curiosité. Petit à petit, le laboratoire est voué a évolué au rythme des expériences et des visites des usagers. L’expérience sera-t-elle une réussite ?