Graines de lumière – Collecte d’utopies auprès des usagers


Equipés de nos outils brise-glace, nous sommes allés confronter notre projet à la vision des usagers. Dans notre plus beau costume, à savoir un séduisant panneau fait pour aguicher le public, nous avons arpenté les abords des rames à la recherche de passants avec qui échanger.

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Se prêtant au jeu avec amusement, ils ont pu alors rêver avec nous d’utopies vertes à partager avec leurs voisins. Notre recherche s’est concentrée sur le nord de la ligne, depuis l’arrêt Hoenheim Gare jusqu’à l’arrêt Rives de l’Aar.

Des points importants ont été soulevés pour chacun des usagers interrogés.

  • Gucluer : « J’aimerais un pommier en bas de mon immeuble, à Hoenheim. Mais juste pour ma famille et moi. »

On traduit : un besoin d’avoir un bout de nature, à elle. Que chaque bout d’espace public appartienne à un habitant ou à un groupe. Inquiétude vis à vis de la population de son quartier, quant à l’entretien des espaces et le bon déroulement des activités.

  • Pauline : « Il y a un potager en bas de chez moi. Ce sont mes voisins qui se partagent un jardin privé. Mais le voisin, le plus proche de moi, n’est pas très sympathique. Je ne pense pas pouvoir faire ce type de chose avec lui. »

On traduit : Désir d’avoir accès à un espace nourricier permettant de lier des amitiés avec les gens, à proximité.

  • Angelina : « Mon quartier, Hoenheim, prés du Lycée Marc Bloch, est complètement mort. Si je veux sortir ou me promener avec mes amis, je dois prendre le tram et aller en ville. » « Je voudrais bien un cerisier prés de mon appartement, rien que pour moi. Je cueillerai les cerises et j’irai directement chez moi, pour les manger. »

On traduit : Désir d’un coin de gourmandise. Mais elle a peur d’avoir à partager avec les autres et donc d’être confrontée à eux.

  • Lydie : « Hoenheim, c’est la cité morte. Plus de commerce, un marché ridicule, plus rien. Il y a 20 ans, c’était beau. C’était fleuri et vivant. Je n’ai pas d’espoir car la commune nous fait des promesses de futurs projets qui ne sont jamais réalisés. » « J’adore les roses. Une roserai à l’arrêt du tram. Attendre sur un joli banc prés des odeurs de rose. »On traduit : Une envie de poésie. Rendre plus agréable les espaces existants. Redonner du souffle au quartier. Attirer des commerçants, créer des évènements.
  • René : « J’ai un jardin partagé depuis 20 ans. Mais le problème c’est qu’il faut que ce soit grillagé, donc pas accessible aux autres usagés, pour que le jardin reste entretenu. » « Des fleurs à cueillir pour nos amoureuses, prés du tram, ce serait super. »

On traduit : Mettre en place un cadre autour des jardins, soit physique (barrières) ou bien humain (encadrement pédagogique, apprendre aux usagers à entretenir les lieux, à vivre ensemble). Mettre à disposition des outils ou des végétaux à cueillir. Des habitants qui jardinent pour les autres, et inversement.

  • Sarah :  » Je travaille aux parc des expositions. Mais c’est le cas des trois quarts des usagers ici. On rentre tous chez nous, le soir. Du coup, ce serait intéressant pour nous d’aménager un espace de détente pour la pause de midi. Avec un point d’eau, c’est le plus important. Car ça permet de s’évader, se perdre dans ses pensées. Et puis, ce serait bien qu’il y est des tables de pique-nique. »

On traduit : Un désir d’évasion. Sortir du cadre – tram, boulot, dodo -. Point de retrouvailles entre collègues.

  • Olivier : « Je veux bien cueillir mes fruits à la sortie du travail et les manger dans le tram. Surtout qu’après, je prends le train pour Colmar, pour rentrer chez moi. Ce serait drôle de faire la surprise à ma femme de revenir avec de la verveine pour le thé. »

On traduit : Un service rapide pour s’évader dans le tram et ramener un petit quelque chose pour chez soi. Mais il souhaite seulement bénéficier du service, pas y contribuer.

  • Pierre : « A la sortie de l’école, ce serait bien d’aller jardiner avec mes copains de CE1, plutôt que jouer aux jeux vidéos. »

On traduit : Un désir de partager un moment avec ses amis. Apprendre auprès de jardiniers confirmés. Avoir accès à des activités de quartier pour toutes les générations.

  • Jean : « Je n’ai pas de jardin mais je souhaiterais apprendre à mes petits enfants les valeurs de la terre. Partager mes petites connaissances et être en plein air avec eux. »

On traduit : Avoir accès à un espace de partage. Pouvoir partager son savoir et apprendre à son tour des autres. Un espace inter-générationnel.

Graines de Lumière murit ces pistes de réflexion…