Pour prendre contact avec les habitants et mieux découvrir comment ils habitent le quartier, nous élaborons différents objets.
Deux cartes, l’une sur le quartier des Poteries, l’autre sur une zone plus étendue des Poteries au centre de Strasbourg, nous permettent d’interroger les résidents sur leurs déplacements quotidiens.
Une maquette du parc des Poteries constitue notre second outil. Les pions de couleurs à placer librement sur la maquette représentent des activités variées. Les habitants du quartier peuvent ainsi recréer le parc avec l’agencement et l’organisation des activités qu’ils imaginent.
Enfin, un tableau composé des rubriques « ce que vous faites ici », « ce que vous faites ailleurs » et « ce que vous aimeriez faire ici » nous apporte plus de précisions concernant les activités et les envies des résidents.
Nos questionnements autour du parc des Poteries se multiplient. Quel rapport les résidents entretiennent-ils avec ce lieu central du quartier ? Pourquoi cet endroit qui présente pourtant une grande potentialité par sa vaste surface reste si peu exploité ? Quels avantages pourrions-nous tirer de la diversification de ce terrain partagé entre eau, espaces verts et abris de béton ?
VIDE-GRENIER. Dimanche 13 septembre. Munies de nos outils, nous nous rendons au vide-grenier organisé par l’Association des Résidents des Poteries dès 9 heures. L’occasion idéale de s’immerger dans la vie de ce nouveau quartier.
Il pleut. À cet instant matinal, le vide-grenier est encore peu fréquenté. Nous nous installons à l’une des extrémités du marché. La tâche s’avère plus difficile que prévue lorsque nous tentons une première approche avec des passants. Beaucoup sont issus d’un milieu social populaire.
Certains ne comprennent pas les raisons de notre interpellation. Nous décidons de changer d’emplacement pour nous intégrer davantage au vide-grenier. L’apparition d’une éclaircie entraîne une plus grande affluence. Nous en tirons bénéfice et parvenons à échanger et mettre en oeuvre nos dispositifs. Nous devons aller à l’essentiel pour nous faire comprendre, et choisissons notamment de mettre de coté les outils cartographiques, peut-être trop complexes.
Hommes, femmes, enfants, vieillards. Autant de profils différents viennent nous rencontrer.
La maquette du parc se métamorphose au gré de chacun. Les passants, attisés par la curiosité de notre stand singulier, viennent voir ce qu’il s’y passe et tous se l’approprient à leur façon. Les enfants en particulier sont très spontanés.
« Pourquoi ne pas revaloriser l’espace de jardinage ? Quelque chose de partagé, de visible, quelque chose dont on serait fiers ! »
« Ça manque de convivialité. Moi je viendrai boire un coup après le travail s’il y avait un endroit approprié ici. Près des marches en bétons par exemple. »
« Moi, j’aimerai bien faire du poney. Et du sport, j’aimerai qu’il y ai plus d’activités sportives près de chez moi. »
« Ce serait bien qu’il y ait un pôle d’informations pour que tout le monde soit informé, parce que moi je cherche des activités extrascolaires pour les enfants. »
« L’eau de la fontaine est sale, on dirait que c’est à l’abandon. Mais en été ce serait génial d’avoir un endroit pour profiter de l’eau ! »
Nous achevons cette première journée d’immersion. Une prise de contact finalement expérimentale, qui nous permettra d’améliorer nos outils pour la suite. La faible fréquentation de lycéens au vide-grenier détermine notre prochain rendez-vous : le lycée Marcel Rudloff.
ISATIS — Juliette, Suzanne, Pétronille