Fraîchement débarqués sur la planète In Situ Lab, trois apprentis designers entrent en communication : Elin, Reykjavikoise, spécialiste en Produit, Solène, Graphiste autochtone aux cheveux d’azur, et Jidé, l’agenais à l’accent chantant expert en Espace. Le collectif Aie Aie Aie (eye eye eye pour les anglophones) se forme; trois visions, trois champs d’action, un seul objectif : les Lumières et la ville,
Perception et usages.
Le secteur Nord de la ligne A du tramway strasbourgeois est notre lieu d’investigation, de la station Homme de Fer jusqu’à Parc des Sports. Nous commençons notre aventure par une première expédition en tramway afin de rejoindre le point le plus éloigné du centre. Munis d’un appareil photo, de carnets et d’un micro, nous décidons de procéder à une observation méticuleuse des usagers, du tramway et de ses environs. La ligne A file à travers la ville hyperactive et s’enfonce soudainement dans un tunnel pour desservir la gare centrale. À sa sortie, un autre monde, plus calme. Le wagon défile devant plusieurs « mailles urbaines », chacune caractérisée par une activité : zone loisir, industrielle, résidentielle, commerciale, mais aussi médicale ou religieuse. Les deux lieux de passages que forment la gare routière (arrêt Rotonde) et la gare ferroviaire (arrêt gare centrale) sont de véritables marqueurs du bond entre le centre et la périphérie.
Le tramway est un lieu à la fois de transition mais aussi de connections entre ces deux univers.
Quand à la lumière ?
plus libre.
Aie aie aie décide d’entreprendre une escapade nocturne pour devenir intime avec sa zone et en connaître toutes les facettes. Nous remarquons alors qu’au sein des lieux pavillonnaires ou résidentielles, la lumière artificielle délimite les espaces et met en valeur leur fonction : parcours cyclable/piéton, habitations, commerces ou encore panneau publicitaire. Contrairement au centre-ville où la lumière est alors omniprésente, sa fonction devient plus vague, les enseignes se confondent avec les panneaux d’informations : des lampadaires nous guident dans des parkings sombres, tandis que les ruelles touristique s’effacent dans l’obscurité. N’y aurait-il pas un équilibre lumineux
à créer ?
de romans, poèmes et définitions sur du mobilier urbain de la CTS (compagnie de transport strasbourgeois).
Le savoir et la culture sont d’autres interprétations de la lumière, c’est ainsi que nous découvrons d’autres installations culturelles. La fresque « l’empathie peut sauver le monde » à l’arrêt gare centrale, la sculpture
et le mémorial de l’Ancienne Synagogue aux Halles. Pour quoi sommes-nous passé à cotés de ces aménagements culturels ? Tout simplement de jour il n’y a aucune information concernant de tel structure/sculpture, elles ne sont indiquées nul part ni même mise en valeur. Et enfin de nuit les panneaux publicitaires Decaux projette une lumière si intense, qu’ils deviennent de réels concurrents lumineux (et que nous pourrions facilement jouer à la belote). Cette pollution lumineuse ne pourrait-elle pas être remise en question ? (même si c’est cool la belote)
Comme nous nous y attendions, la périphérie Hautepierre est une partie de la ville dortoir. Il y a peu d’activités de jour et encore moins la nuit. Durant notre balade nocturne nous croisons quelques chats mais pas d’humains.
Il n’y a pas de lieux de vie noctambule, aucune lumière dans le parc et dans tout autres lieux qui serait susceptible d’accueillir de jeunes âmes allègres. La majorité des habitants dorment, certains s’adonnent à des activités qui paraissent louches dans l’obscurité et enfin les derniers fuient le quartier endormi pour la ville active et rayonnante.
« C’est cool de sortir en ville, rejoindre les potes au bar … »
Le tramway reste la seule anguille qui serpente vers la ville, l’activité, la lumière.