OUh-Ah-OUh Nous voilà sur le terrain pour collecter les informations de vie des habitants de Hautepierre ! Armés de cartes (l’une de Strasbourg Nord-Ouest, l’autre de toutes les mailles de Hautepierre), d’une maquette simplifiée de maille avec des objets à placer dedans (végétation, bâtiments de couleur selon la fonction voulue), et d’un outil-horloge, nous nous installons près de la mairie de quartier.
L’intuition de se placer près du seul centre commercial à plusieurs kilomètres à la ronde s’avère payante : après un repas à l’association du théâtre du Maillon, nous constatons le flux incessant d’habitants de Hautepierre sur le seul itinéraire piéton. Entre deux vendeurs à la sauvette de fruits & légumes, nous intriguons les passants: rapidement, les contacts que nous créons nous livrent un constat commun. Il n’y en a que pour Auchan ! Auchan par-ci, Auchan par là, « mais il n’y a pas d’épicerie, pas un boucher, pas une pâtisserie » nous livre Rolland, 75 ans. Et Mourad (34ans) de concert : « le dernier snack qui a ouvert, le lendemain ils (les autorités) ont mis des plaques en fer pour le fermer ». Nous mesurons alors le manque cruel provoqué par l’absence de commerces de proximité, maille par maille : tout le monde doit « faire des kilomètres pour aller chercher une baguette ou du sucre » (Odette, 63ans, maille Karine).
Jacqueline, Catherine, Denise, ce ne sont pas les noms des grands-mères d’Aie Aie Aie, mais bien les noms des « mailles résidentielles » de Hautepierre. Vision d’un architecte utopiste, Pierre Vivien, des immeubles, pavillons et logements sociaux construits dans les années 70 se répartissent à l’intérieur de vastes hexagones. Nous portons d’abord une attention particulière pour la maille « Hautepierre » qui contient l’hôpital et la maille « Plaine des jeux » qui abrite un parc et différents aménagements sportifs. Interpellés par ce fonctionnement de quartier, nous nous rendons sur les lieux afin d’observer avec curiosité ces petits nids d’abeilles.
À la recherche d’explications sur ce manque crucial de lieux de vie, d’échange et beuverie, nous rencontrons de nombreuses affiches/flyers annonçant des évènements socio-culturels proposés par la Maison de Hautepierre. A l’initiative de la mairie, ce centre culturel et social offre aux habitants de Hautepierre des activités définies pour plusieurs tranches d’âge, et de différentes natures. On retrouve des ateliers théâtre et musique pour les enfants, des cours de français pour les adultes en difficulté, et autres lotos et repas de quartier. Mais c’est au contact des habitants et de l’association de quartier Horizome qu’une réalité toute autre nous est montrée sur l’impact réel de ce lieu sur l’ensemble de la vie de quartier, toutes générations confondues.
Afin de comprendre les modes de vie et les attentes des habitants sur la partie Est de la ville de Strasbourg, dans le quartier du Neudorf, jusque Kehl en Allemagne, nous nous sommes pencher sur la création d’outils brise glace afin d’attirer l’attention des passants et des habitants.
CRÉATION DES OUTILS BRISE GLACE
Le but était de récolter plusieurs informations sur les modes de vies des habitants autour de l’arrêt de tram Aristide Briand, sur l’Ile aux épis mais aussi à la frontière, dans la ville de Kehl. Nous nous sommes alors questionner sur leurs perceptions de l’Ile aux épis, savoir si ils appréciaient le quartier et même si ils en connaissaient le nom.
Pour cela, nous avons créer un outils en deux parties. Dans la première partie, on retrouve un questionnaire sur lequel les usagers pourront, pour la plupart, répondre par oui oui non. Ces questions s’interrogent sur leur mode vie, leur destination ou encore les enjeux du quartier. On retrouve des questions du types :
Ou encore – Habitez vous ce quartier pour sa proximité avec Allemagne/France ?
C’est grâce à ses questions que nous pourrons nous interroger sur la notion de lumière et de culture entre les deux pays.
Dans la deuxième partie de l’outil, nous avons créer une carte avec des emplacements sur lesquels les usagers pourront venir ajouter ce qu’il leur semble manquant dans le quartier grâce à plusieurs pictogrammes. Ils pourront alors décider, d’ajouter un bar, un restaurant, une bibliothèque ou même des commerces, où ils veulent dans le quartier, entre Aristide Briand et la frontière Franco-Allemande.
Pourrons-nous comprendre la lumière culturelle existante et souhaitée par les habitants de cette zone frontalière ?
UTILISATION ET MISE EN SITUATION
Afin d’utiliser ces outils, nous nous sommes rendu sur l’Ile aux épis ce dimanche 20 septembre. Nous avons tout d’abord été à la rencontre des usagers du nouveau quartier, qui est aussi en construction. Une grande air de jeux pour enfant est disposé devant les nouveaux bâtiments, c’est donc l’occasion de questionner les usagers. Nous nous aussi rendu dans la jardin des deux rives, où la plupart des personnes du quartier et des environs viennent passer leur dimanche après-midi.
Cependant, nous n’avons encore rencontré que très peu d’habitants de l’Ile aux épis. En effet, la plupart des personnes rencontrées étaient des voyageurs, des touristes ou alors des personnes qui habitent dans Strasbourg ou ses environs. Ils ne viennent dans ce quartier pour profiter du jardin mais sans connaître vraiment le quartier.
Nous avons pu constater que l’ensemble des personnes interroger utiliser la voiture ou le vélo pour se rendre au jardin. Mais même si ils s’y sont déjà arrêtés, la plupart ne connaissait pas le nom de cette île en développement. L’île aux épis était donc un nom inconnu pour eux avant que l’on ne leur en parle. De plus certains nous ont avoués ne pas vouloir y vivre notamment pour son passé, et ses lieux mal fréquentés en dehors de la zone fraîchement aménagée. Le nord de l’Ile reste pour eux un lieu non fréquentable. Ils ne se rendent sur l’Ile seulement pour le jardin des deux rives situé plus au sud. Pour finir, ils ne connaissent que vaguement les enjeux du quartier.
En ce qui concerne, la “Wishlist” que nous leur avons présenter sous forme de carte, certaines personnes nous ont avouées, que le quartier manquait de lieu de vie. Un ou des terrains de sport, des bars/restaurants mais aussi, et essentiellement des commerces. Nous retenterons l’opération, un autre jour, à une période de la journée, pour avoir plus d’avis d’habitants de l’Ile.
La lumière, la culture Franco-Allemande pourrait-elle être mise en avant, et valorisée afin d’être connue de tous ? Pouvons-nous les éclairer d’avantage sur les futurs enjeux du quartier ?
TAMTAM, Tristan, Audrey, Mathilde.