Nous avons dans un premier temps conçu et utilisé deux outils de contact : une Pocket Library et un Questionnaire de rue. Ce travail s’est déroulé sur différent temps d’expérimentation.
   La Pocket Library et le Questionnaire de rue proposaient de connaître les habitudes des usagers dans leur rapport avec les bibliothèques et cela sous différentes formes : l’alimentation de la Pocket Library par des livres de poches en fonction des usages de chacun et l’utilisation d’un cure dents comme outils de marquage et de réponse aux questions posées.

CONSTAT : À l’aide de questions simples sur le rapport qu’entretiennent les usagers à la bibliothèque, et en proposant des réponses à la fois conventionnelles et loufoques, nous avons pu constater que pour l’ensemble des personnes questionnées la bibliothèque est un lieu d’emprunt de livres et destiné à la lecture.
   Parallèlement, il ressort que d’autres tâches pourraient être proposées comme un accès internet depuis son ordinateur personnel, le visionnage de films ou de vidéos, la proposition d’activités manuelles et même des espaces de détente et de restauration pour partager un café, un thé ou un goûter.

   Un troisième objet, prénommé Bibliothèque Loufoque et considéré comme outils de projection, nous a permis de tester une nouvelle manière de représenter la bibliothèque. C’est donc muni d’un panneau “Bibliothèque” et d’un bac de livres que nous nous sommes postés aux abords d’une école primaire et d’une place publique afin d’observer les attitudes de chacun face à ce nouveau dispositif.

   CONSTAT : A la vue de cette nouvelle installation mise en place, dans un premier temps sur une place publique, nous avons noté que cette bibliothèque suscitait la curiosité des passants. Leur statut d’adultes ou de jeunes adultes prudents et timides les bridaient dans leur intérêt face à l’objet. Quelques uns ont tenté une approche furtive mais n’ont pas osé se libéré au point de prendre un livre et le lire en pleine rue.
   Dans un second temps, aux abords d’une école primaire, nous avons observé l’intérêt des enfants face à cette mise en scène. Un échange avec leurs parents et eux nous a permis de relever que ce dispositif et son but pouvait séduire un jeune public qui semble manquer d’un accès libre et régulier aux livres, notamment dans leur école. De plus, le principe de pouvoir prendre un livre dans un espace de rue et de pouvoir le ramener quand on le souhaite ou de l’échanger contre un de leurs livres en a ravi plus d’un.

   A l’issue de l’utilisation de nos différents outils nous nous sommes davantage penché sur l’idée que les usagers se faisaient de “la bibliothèque de demain”. L’idée consistait à interroger des personnes de tout âges dans le but de les laisser s’imaginer une bibliothèque idéale et sans défaut, une bibliothèque utopique et à leur image.
   Certains ont émis leur envie de pouvoir s’adonner à différentes activités comme le bricolage, la cuisine ou des jeux de société au sein même de la bibliothèque. On retrouve alors souvent la notion de partage et d’échange. Plusieurs d’entre eux, nous ont indiqué qu’ils souhaiteraient “échanger des avis sur des livres, des avis sur des recettes, des techniques de jardinage…”.
Certains habitués du point lecture d’Imbsheim souhaiteraient “mettre les pieds dans une vraie bibliothèque », qu’elle soit plus aérée, plus grande et surtout plus confortable. Que celle-ci propose un coin de détente pour enfants mais aussi un coin détente pour adultes avec du mobilier adapté à chacun. Ils ont évoqué la volonté de partager un moment de dégustation autour d’un thé ou d’un café accompagné de pâtisseries maison.
Autre point important qui nous a également été évoqué, la nécessité d’une connexion wi-fi. Cette connexion donnerait accès aux uns et aux autres à internet et pourquoi pas à un forum interne à la bibliothèque où l’on échangerait les avis sur les livres lus.
Enfin, d’autres se sont tout simplement exprimés sur le fait de vouloir plus de livres, plus de diversité et plus de choix. L’architecture, la mode, l’histoire et la géographie, parfois propre à leur région, ont souvent été évoqués et réclamés.