Ce jeudi matin, nous profitons de la présence des enfants au point lecture dans le cadre d’un échange de livres pour leur proposer des activités, récolter leurs avis et leurs envie afin de nous orienter dans le choix des sujets pour nos points thématiques mais aussi de leurs plausibles positions dans le village. Pour cela nous avons préparé deux activités :
– Une immense fresque/coloriage du village de Donnenheim en dessin, que les enfants viennent compléter en y dessinant des activités, des lieux, des personnages qu’ils aimeraient avoir ou faire dans leur village.
– Un carnet à univers personnel à compléter. À chaque enfant est attribué un livret, il y écrit son prénom sur la première de couverture, et grâce à des tampons, feutres, post-it et autres médiums que nous lui fournissons, consigne tous ce qu’il aime et aimerait trouver idéalement dans une bibliothèque.
Les enfants, timides au premier abord, se prêtent finalement très vite au jeu, inventent, réinventent le village et nous dévoilent leurs personnalités et leurs envies. Ils sont tous attirés par les divertissements, ils rêvent de jeux, d’installations à partager avec leurs copains. Beaucoup de dessins concernent le sport, les animaux, des activités autour de point d’eau, des jeux en équipes, la cuisine, la nature ou encore le bricolage. Ces petites envies exprimées par les enfants nous aiderons par la suite dans l’établissement de thématiques pour nos coins de lectures hors les murs. Leurs expressions plastiques induisent non seulement ce que l’usager fera dans ce lieu mais aussi la forme que peut prendre le lieu.
Vendredi 13, nous retournons à Neuwiller pour rencontrer les usagers et plus particulièrement les écoliers du village. Nous avons rendez-vous avec les classes de maternelles, CP, CE1/CE2 et CM1/CM2. Pour se faire, nous avons imaginé et réalisé plusieurs outils de contacts adapté à l’âge de chacun afin questionner les enfants, mais aussi les adultes, sur leur rapport à la bibliothèque.
Quoi de plus naturel pour les enfants que de s’exprimer en dessinant ? Nous leur avons donc proposé de réaliser plusieurs grandes fresques avec les dessins de chacun. Dans un premier temps il s’agissait de dessiner la bibliothèque de Neuwiller tel qu’ils s’en souviennent, puis ensuite de dessiner la bibliothèque de leurs rêves. Quels constats allons-nous tirer de leur imagination débordante ? A suivre !
Lire, écouter une histoire, être avec ses copains, goûter, rigoler, se reposer, etc… Chaque pièce du puzzle correspond à une activité que l’on pourrait faire dans une bibliothèque. Les enfants choisissent celles qu’ils préfèrent le plus, nous expliquent pourquoi, et peuvent ensuite créer ensemble un grand puzzle.
Cet outil ressemble au précédent mais en plus détaillé, pour des enfants plus grand sachant lire ou des adultes. Il y a trois catégories de cartes : les activités, les documents, le mobilier. Pour chacune, il s’agit de choisir les cartes correspondant à ce qu’ils aiment ou aimeraient trouver dans une bibliothèque.
Nous cherchons ici à comprendre comment chaque usager appréhende l’espace dans une bibliothèque. Comment souhaitent-ils l’aménager ? Pour créer quels espaces et quelle circulation ? Grâce à des personnages, les enfants peuvent ensuite jouer et nous raconter leur histoire à l’intérieur de la bibliothèque.
La nouvelle école intercommunale de la rose des vents a ouvert ses portes en septembre 2015 dans la commune de Donnenheim. Elle regroupe les enfants des communes de Bilwisheim, Donnenheim, Mittelschaeffolsheim et Olwisheim. Ainsi nous percevons cette nouvelle école comme un acteur central dans le projet du nouveau souffle pour le point de lecture de Donnenheim. Sur ce, nous sommes partis à la rencontre de Thomas RUCH, le directeur de la rose des vents, qui nous a présenté les liens entre l’école et la bibliothèque.
Sa philosophie est la suivante : amener les enfants chercher leurs livres au seins d’une bibliothèque permet de changer la connotation scolaire d’un livre et lui apporter un sens plus ludique et personnel. Ainsi, des plages horaires sont mises en place pour l’accueil des enfants au point lecture. Lors de cet accueil, la moitié de la classe se consacre à l’emprunt des livres tandis que l’autre moitié se livre à un moment d’écoute de contes. Nous avons ensuite rencontré Céline NEVEUX, la directrice des activités périscolaires de l’école de Donnenheim, qui nous a affirmé son intérêt dans le fait lier le périscolaire et le point lecture lors d’activités.
Outils de médiation
Dans l’intention d’en savoir plus sur le rapport entre les usagers des communes environnantes et le point lecture, nous nous sommes rapprochés des parents d’élèves pour recueillir leurs témoignages grâce à des outils de médiations s’établissant en deux parties. Dans un premier temps, nous récoltons leurs témoignages à propos de leurs habitudes grâce à un plateau et des pièces triangulaires que l’ont vient assembler afin de recréer un profil d’usager. Ce plateau nous donne des indices sur la fréquentation ou non d’une bibliothèque par les usagers, quand est-ce qu’il y vont, où, et enfin ce qu’ils y font. Ces outils nous permettent notamment de constater que toutes les personnes interrogées fréquentent une bibliothèque, mais vont à celle de Brumath au lieu de Donnenheim qui est pourtant plus proche. Le second outil, construit sur la base d’un cadavre exquis nous permet de récolter plusieurs informations concernant leur point lecture idéal : le lieu, le moment où il est investi, les activités qui s’y trouvent, et les personnes avec qui il est partagé. Ce cadavre exquis construit alors une phrase qui rassemble les utopies de plusieurs personnes et permet de créer une bibliothèque idéale collective. Ces outils nous ont permis une première rencontre avec les usagers et ont également ouvert des pistes de travail sur lesquelles nous cogiterons ultérieurement, lors de la mise au point de notre projet.
– Le manque d’usagers/bénévoles, ce qui nous a été le plus rapporté par les acteurs du point lecture.
-L’existence d’une nouvelle grande médiathèque toute proche : Brumath attire les potentiels intéressés par le point lecture, ils proposent les mêmes services et plus, dans un espace plus grand et neuf.
-Le manque d’un point de rencontre au sein de la commune nous a tous personnellement interpellé. Ce manque de lieux collectifs induit peut être le manque de communication entre les habitants.
Grâce à nos outils mis en place rapidement pour communiquer et interpeller les usagers nous avons aussi pu récolter leurs désirs et envies à propos d’une bibliothèque idéale, nous notons :
-Un désir global de partager le moment de la bibliothèque avec les enfants est assez unanime, la bibliothèque est d’abord pour les enfants et ensuite pour les parents, mais c’est avant tout un moment agréable à passer ensemble.
-Le désir de la part de l’école d’entretenir une réelle relation avec le point lecture, en considérant que c’est un lieu autre, les enfants ne l’identifie pas à trivialité de l’école. Cependant l’école va très prochainement obtenir un point bibliothèque en ses lieux, il n ‘y aura donc plus de réelles raisons d’aller au point lecture.