Les foyers de Hautepierre
En 2026, après des révélations de chiffres importants sur l’épuisement des ressources énergétiques de la terre, des manifestations contre les entreprises énergivores, les dangers que provoquent les travaux d’exploitation de ces matières sur la population, une prise de conscience nationale et mondiale a été exprimée. Nos ressources d’énergie, gaz, pétrole, eau s’écoulent à une vitesse effrayante. Plusieurs villes et villages de France s’aperçoivent enfin de l’impact de ces usages conséquents, sur la dégradation de la terre et les risques pour les hommes. Le souhait des habitants de diminuer l’emploi de ces ressources est désormais incontestable. Le quartier de Hautepierre a décidé, à la suite de regroupements de discussion sur leurs attitudes de vie, de réduire considérablement leurs utilisations de leurs ressources. Alors, pendant les mois suivant, ils recherchent des alternatives pour vivre autrement. L’utilisation du feu se répand, et les habitants se rendent compte que revenir à des techniques traditionnelles serait un moyen de freiner l’épuisement total. Dans les années qui suivent, le feu devient leur moyen de cuisson, de chauffage, de séchage, et même de fabrication. Cette prise de conscience réunit les habitants et les incite alors à s’entraider pour partager leurs connaissances et leur savoir-faire. Une nouvelle vie de quartier s’installe peu à peu.
Cette carte dévoile l’ensemble des dispositifs implantés dans le quartier. Chaque activité à comme élément central le feu ou la chaleur des braises. Les pôles sont complémentaires et un éco-système se développe dans le Hautepierre.
Collage et intégration des maquettes en terre dans le quartier de Hautepierre
- Le jardin cendré
- L’entrepôt du feu
- Les fours partagés
- Les dômes de feu
Et si le feu devenait source de vie à Hautepierre ?
Le projet prend racine dans un contexte fictionnel. Les ressources énergétiques de la terre sont très faibles et les humains ont pris conscience de l’impact et les risques écologiques de leurs modes de vie. Comment, dans ce cadre, le feu, élément vital peut devenir la source de nombreuses activités au sein d’un quartier tel que Hautepierre ?
Le projet a débuté par des visites et la découverte du quartier de Hautepierre, en rencontrant plusieurs acteurs du terrain tels que l’association Horizome, le TJA, le CSC, un brigadier de police et un pompier. Grâce à l’ensemble de ses rencontres, nous avons pu constater que la vision du feu au sein du quartier demeure majoritairement négative. C’est un élément destructeur et gênant. Néanmoins d’autres habitants perçoivent certaines pratiques comme les pétard du 31 décembre comme un rituel, un divertissement et offre au feu une vision passionnel. Ces observations m’ont amenées à me questionner sur la manière dont le feu pourrait devenir un élément positif. Comment le feu peut-il réunir et augmenter la vie de quartier, assez faible actuellement ? Comment le feu peut-il devenir élément fédérateur de liens ?
Je me suis alors questionnée sur la façon dont le feu pouvait prendre place à Hautepierre. La mixité culturelle est importante et dévoile de nombreux savoir-faire personnels, intéressants à mutualiser. Il me semble important de valoriser ses savoir-faire et ainsi favoriser le partage et l’échange autour de réalisations communes pour leur quartier. Je me suis alors basée sur un contexte fictionnel en 2026 afin d’imaginer la place du feu et ses influences sur la vie sociale à travers de nouveaux scénarios, objets et dispositifs dans le quartier.
La démarche
Atelier Feu et Flam’s
Pour commencer le projet, nous avons décidés de réaliser un atelier Feu et Flam’s au TJA. Celui ni nous a permis, avec un grand groupe d’enfants, de faire des tartes flambées au four à bois. Ces instants nous ont laisser observer comment l’entraide et le partage prenaient place autour d’une activité commune. Nous avons en effet remarqué, que certain d’entre eux, notamment les plus âgés au plus jeunes, partageaient leurs connaissances.
Raconte ton histoire
Ensuite, j’ai réaliser un foyer mobile afin rencontrer des habitants et ainsi récolter leurs souvenirs, leur visions, et observer leur réactions à l’égard du feu.
J‘ai ainsi pu noté que pour donner aux habitants l’envie de se retrouver autour d’un feu, il était nécessaire de lui livrer une fonction, le rendre utile. De nombreux retours s’orientaient vers le thème de la nourriture et la convivialité que procurait un foyer.
Les enjeux du projet
Le projet prend racine dans un contexte fictionnel. Les ressources énergétiques de la terre sont très faibles et les humains ont pris conscience de l’impact et les risques écologiques de leurs modes de vie. Comment, dans ce cadre, le feu, élément vital peut devenir la source de nombreuses activités au sein d’un quartier tel que Hautepierre ?
En effet, le feu dans le quartier de Hautepierre est actuellement souvent synonyme de problèmes. L’enjeu est ainsi de donner une vision positive de cet élément, pouvant être à l’origine d’activités quotidiennes comme se réchauffer, cuire, jardiner, ou encore créer. J’ai donc pensé, à travers le design fiction, à de nouveaux scénarios autour du feu et ainsi imaginé les dispositifs, les objets, qui s’articulent dans une nouvelle vie de quartier : fours partagés, séchoir végétal, bouilloire au feu, baluchon de feu.
De plus, en tant que designer, il est intéressant de développer quelle relation sociale le contexte entraîne t-il. C’est-à-dire, définir l’impact que ces alternatives auront sur la vie des habitants, leurs déplacements, les échanges, les liens entre eux.
Ces propositions ont pour ambition d’augmenter la vie de quartier et d’inciter à la participation collective des habitants en valorisant les savoir-faire de chaque personne afin de mettre en commun les connaissances et ainsi travailler ensemble et coopérer pour le quartier. Projeté en 2026, ce projet vise également à rendre compte des conséquences causées par l’utilisation excessive des ressources naturelles. J’ai alors esquissé pour Hautepierre un futur en autosuffisance, en cherchant comment les dispositifs pouvaient être construits à partir des matériaux locaux.
En tant que designer, je souhaite valoriser les liens sociaux afin de favoriser l’entraide et le partage des savoirs-faire autour d’un même projet. Il me semble important de développer les savoir-faire personnel ou plus généraux comme tous les métiers d’artisanat afin de les rendre complémentaires. Mettre en valeur l’artisanat, c’est également prêter attention à l’impact environnemental qu’un objet produit lors de sa réalisation.
Ensuite, par le design fiction, je trouve intéressant d’avoir la possibilité d’imaginer de nouvelles alternatives de vie au sein d’un quartier, d’un lieu.
En tant que designer, j’aimerais développer cette méthode comme un outil de médiation entre designer et usagers, afin d’échanger en ayant la liberté de débattre sur les futurs possibles. De plus, je souhaite employer la fiction comme outil personnel afin de me projeter dans l’avenir et ainsi créer à partir de celle-ci.
Voici le lien pour télécharger le dossier de synthèse de mon projet Les foyers de Hautepierre