Expression plastique
06 Décembre 2019
Valentine : Souvenirs du Neuhof
Le savon est un élément commun à toutes les cultures. Il est présent au sein des différents foyer, quelle que soit les origines culturelles. A travers cet élément, j’ai souhaité questionner les rencontres réalisées auprès des habitants du quartier.
Inspiré de la Madeleine de Proust, chaque savon est associé à un souvenir spécifique d’un habitant vis à vis de son vécu dans le quartier. Cette série de 5 pièces, composée des savons reconstitués et de leur packaging uniforme en papier recyclé, laisse l’observateur sentir le savon, imaginer ses composants qui sont liés à ce qui est évoqué dans le souvenir.
« Je devais être âgée de 4 ou 5 ans à l’époque, ça remonte! Tous les mercredis après-midi je les passais chez ma mamie qui habitait la petite maison rouge, rue d’Altenheim. Celle avec les volets en bois percés en coeur. A chaque fois qu’on allait à la boulangerie d’à côté elle achetait un gâteau plein de saveurs. Je me rappelle des noisettes, orange et autres fruits secs qui explosaient en bouche…. On adorait en manger au goûter avec ma soeur Hélène. » Mathilde
“J’habite le quartier depuis 3 ans seulement mais c’est vrai que les sorties qu’on faisait au parc avec mes enfants m’ont marquées. J’allais les chercher à la sortie de l’école avec Roméo mon bouledogue anglais. On allait tous ensemble marcher et se défouler dans la nature, on ramassait des feuilles en automne, en été on jouait au ballon dans l’herbe. C’était un moment privilégié avec mes enfants pendant que leur maman était à son cours de yoga, maintenant ils sont grands ils préfèrent sortir avec leur copains. » Franck
“A l’époque j’étais au collège à Solignac, comme mes enfants, mais ce n’était pas comme aujourd’hui. Les enfants, maintenant, ils veulent tous les derniers habits à la mode, des baskets, nous on était fiers de porter les t-shirts avec l’inscription Solignac. On le mettait surtout pour faire du sport mais je le gardais sur moi les week ends aussi. Je l’ai porté jusqu’au jour où mon père a renversé sa tasse de café sur la table, il a eu une grosse tâche. Je lui en voulais tellement que je suis partie pendant plusieurs heures ! J’étais jeune. » Fatima
« Tu vois le marché allée Reuss? Il y a quelques mois il y avait un monsieur, Abdel, qui préparait un plat dans sa petite caravane. Il s’installait avec sa grande marmite, et quand tu passais tu avais toutes les odeurs d’épices qui circulaient dans l’air. Il me semble que c’était du Ras el Hanout qui parfumait à ce point. C’était exquis, je lui en achetait régulièrement. Depuis il est parti. Il y a un monsieur qui prépare des galettes turques maintenant, d’autres saveurs du monde. » Paola
« Ma mère faisait souvent des teintures à base de paprika. Elle adorait colorer nos taies d’oreiller, sa couleur vive lui rappelait son enfance en Inde. Je la revois souvent dans la cuisine, avec sa longue robe jaune, en train de tremper le tissu. J’aurais dû garder des traces de sa façon de faire, j’ai tout oublié. » Jordan
Morgane : Potos de classe
Raconter les histoires de la 3ème B 1982-2019 du collège Solignac par le prisme des mots envoyés par les élèves durant les cours. Fusion de deux générations en une, celle du directeur et des professeurs et celle de leurs élèves actuels.
Camille : Rue Altenheim en Correspondances
J’ai réalisé des enveloppes dans lesquelles des objets improbables, de cultures diverses, se confrontent, se mélangent. Il s’agit de rendre compte de la mixité culturelle du quartier. Et si Monsieur El Hamel décidait d’écrire sa voisine Madame Torres et de lui raconter son voyage au Japon ? C’est l’idée de laisser quelques enveloppes, là ou l’a envie, à destination d’un inconnu ou non, avec quelques objets magiques, de drôles d’alphabets, des personnes inconnues, ce que l’on veut et de le transmettre à quelqu’un.