Un herbier pédagogique
14 Novembre 2019
On a décidé de mener l’atelier sur le thème de l’herbier afin de fictionner ce que pourrait être le collège végétal de demain. Audrey, Camille, Valentine et Nathan ont chacun prévu une intervention selon les valeurs qui les animent pour leur futur projet. On vous raconte tout ça !
AUDREY
Aujourd’hui, c’était l’atelier Herbier. Chacun de notre côté, nous avons imaginé quel lien nous pourrions imaginer entre nos projets personnels respectifs et les plantes. Le bien-être à l’école et l’herbier… Les idées fusent. J’ai décidé d’inviter les collégiens à créer leur propre herbier sensible. Dans un premier temps, j’ai créé des pochoirs en forme de plante, chacune étant associée à une émotion. Lors de l’atelier réalisé pendant un d’un cours de S.V.T, chaque élève a été invité à créer son propre herbier afin d’exprimer, via les pochoirs, comment il se sent au collège: entouré ou seul; heureux ou triste; angoissé ou déterminé; etc. J’ai été agréablement surprise de voir que les élèves étaient très coopératifs et demandeurs, autant dire que c’était un bel atelier!
CAMILLE
L’herbier c’est l’idée de cueillir, collecter, collectionner les plantes et les étudier. A quelques mètres du collège Solignac il y a un grand parc dans lequel on peut trouver des tas de végétaux. J’en cueille quelques uns et décide de proposer un atelier qui traitera de leurs formes. Pour cela, je me mets à imaginer des palettes formelles qui seront découpées dans du papier autocollant et pourront être manipulés facilement par les collégiens. Il s’agira d’interpréter, d’imaginer, de construire des images singulières; le but étant de créer une bibliothèque de plantes. Par la suite, je créé des éditions aux formats variables afin d’observer si la taille du support a un impact sur la création formelle. Quelques plantes sont disposées sur la table, cinq carnets et des tas d’autocollants bleus, verts et oranges. Les enfants choisissent un végétal qu’il souhaite représenter, l’analyse et commence le collage. Ils se prennent rapidement au jeu et se mettent à remplir peu à peu les pages. Des formes étranges naissent, on se met à créer des plantes imaginaires et on échange entre copains. Ce travail expérimental permet de constituer une forme de langage sensible qui s’établit dans un rapport de diversité et de singularité.
VALENTINE
L’idée de cet atelier était de questionner la place de la nature au Neuhof ainsi que le lien qu’entretiennent les jeunes citadins avec le végétal. En faisant intervenir une plante très présente près du collège et également mal perçue par le plus grand nombre, l’ortie, j’ai souhaité montrer de façon ludique aux collégiens qu’il est possible de prêter d’autres fonctions que celles que l’on connaît aux plantes et ainsi changer la vision qu’ils en ont pour leur donner envie de la respecter et de s’y intéresser. En amont de l’atelier, j’ai découpé et cousu du tissu en coton naturel dans l’optique d’en faire un cartable et une trousse réalisé à partir de matériaux naturels et de pouvoir ainsi s’interroger sur ce que pourrait être un collège autonome dans le Neuhof. J’ai par la suite récolté des feuilles d’orties dans le parc joint à Solignac afin de suivre une recette de coloration de tissu à partir de ceux-ci. L’atelier s’est donc déroulé avec la participation de 3 élèves, qui ont suivi le protocole établi, qui était de faire tremper les matrices du sac et de la trousse dans du vinaigre blanc, puis de trier, hacher et faire mijoter les orties dans de l’eau. J’ai ensuite rincé à l’eau et fait tremper le tissu pendant quelques heures afin d’obtenir une légère coloration naturelle verte et pouvoir leur présenter le résultat après couture la semaine suivante. Les élèves ont été très réceptives puisqu’elles confiaient ressentir du bien-être, de l’apaisement lors de l’activité, évoquant le souhait de faire une soupe aux orties avec leur maman. Lorsque je les ai requestionnées sur leur vision des orties à la fin de l’atelier, elles me confiaient non plus qu’il s’agissait d’une “plante qui pique” mais d’une plante “qui a plusieurs fonctions intéressantes”. Pari gagné!
NATHAN
Autour du thème de l’herbier et des plantes, je suis allé me perdre du côté des pollinisateurs. Vous connaissez surement la méthode de reproduction d’une plante (ici les fleurs) ? Elles doivent mélanger leur pollen avec une autre plante afin que l’étamine soit en contact avec le pistil, et paf ça fait une graine ! Mais pour ce faire les fleurs doivent draguer. Oui vu avez bien lu, par leurs formes, couleurs et odeur, les fleurs se parent au mieux, afin d’attirer les pollinisateurs. Des fleurs qui draguent. Voilà un moyen d’aborder le sujet avec les plus jeunes. Qu’es que la drague ? Comment vous draguez ? Les enfants ont coloriés des dessins de fleurs, pollen et pollinisateurs afin de se les approprier, puis nous avons créer une bande dessinée d’un papillon qui draguait une marguerite.
Pendant ce temps là, notre chère Morgane, restée au lycée à Illkirch, n’a pas chômée. Munie de sa fidèle visseuse, elle a continué à œuvrer dans la construction d’un outil d’information pour les professeurs du collège. La structure évoquée plus tôt, qui sera mise en place prochainement dans la salle des professeurs, a pour but de donner à voir la programmation des prochains ateliers et de donner la possibilité aux personnes intéressées de s’inscrire et de prendre contact avec le labo. Le labo se presse déjà de préparer le prochain atelier qui aura lieu dans le quartier… On vous en dit plus dans les jours à venir !