Petite ville médiévale nichée en haut de la colline, Wasselonne nous transporte dès notre arrivée dans cette ambiance chaleureuse. Perdue dans le village, la bibliothèque se distingue difficilement par son manque de visibilité. Néanmoins ses petits volets bleus font le charme de ce lieu. L’ensemble conviviale en fait un lieu intimiste qui nous donne l’impression d’être « comme à la maison ». Un petit espace divisé en plusieurs thématiques qui crée alors des coins lectures. Une envie de hiérarchisation des genres littéraires mais qui manque de visibilité également, une signalétique plus présente et forte serait judicieuse pour éclairer davantage les usagers. La bibliothèque de Wasselonne s’impose comme le petit cocon de ce village.
Parcourir Illkirch à Vélo, c’était l’occasion rêvée d’explorer un peu plus cet environnement qui nous encadre et nous enveloppe chaque jour, d’en découvrir les spécificités, les recoins et les ambiances … Car je ne me mentirai pas là dessus, l’initiative même de la balade autour de la ville ne me serait pas venue à l’esprit, si elle n’avait pas été initiée par un projet de cartographie sensible dans le cadre du cours de pratique plastique…
Au final, je me retrouve particulièrement marquée par la cohabitation établie entre la végétation et de manière plus large la nature, et les espaces et structures créés de toutes pièces par l’Homme.
Parfois, la première reprend ses droits, vient chahuter la platitude parfaite d’un chemin goudronné en y enfonçant ses racines. A d’autres moments, dans un espace boisé où le bruit incessant de l’autoroute malgré son éloignement est toujours présent, les arbres menés par le vent viennent y ajouter leurs sonorités par de grand grincements de troncs et de branches.
Et même si on finit toujours par sortir de ces grands espaces verts pour revenir dans les méandres d’une petite ville alsacienne, un passage par un cimetière entièrement végétalisé me rappelle que l’Homme, au delà de sa vie semble ressentir le besoin de retrouver son petit espace de nature.
Parcourir la périphérie de la ville, c’est rencontrer des lieux que l’on ne trouve pas au centre de celle-ci. C’est le parcours que nous avons effectué en vélo, à Illkirch, entre les zones industrielles fréquentées par les poids lourds, les rues bordées de maisons habitées, les forêts désertes, les sentiers plus calmes et paisibles. Ou encore entre les nombreux cours d’eau et lacs, les routes et carrefours goudronnés, empruntés par les voitures seulement.
Nous avons aussi traversé des lieux qui se suivent et s’entremêlent, se complètent.
Voir un paysage naturel empreint de la trace humaine, ses aménagements voués au passage où à l’arrêt. Entendre le bruit incessant et agaçant de la circulation des voitures qui crée alors un important contraste entre ce que l’on voit et ce que l’on entend. Ou de manière plus subtile, un sentier marqué par les passages, entouré d’une forêt, comme un dôme, dont la profondeur et le bruit du vent sur les feuilles et les branches laissent place à l’imagination.
Nous sommes directement partis en exploration à l’aide de vélos et de différents outils de capture afin de découvrir le terrain. N’allant jamais au delà de l’école, ma connaissance d’Illkirch était très limitée. Cette balade en périphérie m’a permis d’explorer davantage cette commune. Partis pour une promenade de 22km avec des arrêts fréquents, nous avons pu découvrir des environnements très différents. La proximité avec la route ne m’a pas laissé indifférente ainsi que la fréquentation quasiment inexistante de ces chemins, ces deux éléments sont-ils à rapprocher ? De plus le manque d’indications et d’informations sur la direction, sur l’environnement (faune et flore) ainsi que sur l’histoire et le patrimoine de certains lieux m’ont manqué. J’en arrive au constat que tout est à créer au sein de cette périphérie sous-exploitée.
Perrine JUGÉ
Parcourir la ville d’Illkirch Graffenstaden, c’est comme passer d’espaces en espaces, de sensation en sensation.
C’est partir à vélo, un mercredi brumeux, pour 22 kilomètres qui s’annoncent difficiles et douloureux.
C’est avoir froid et continuer d’avancer.
C’est découvrir une périphérie construite par divers paysages qui passent de naturels à industriels puis résidentiels.
C’est se retrouver devant un lac où l’atmosphère pourrait être paisible mais où le bruit de l’autoroute déroute.
C’est se retrouver dans une forêt verte, en friche, au milieu d’un chemin où l’odeur de champignon et de bois humide vous pique le nez.
C’est passer près d’usine où les odeurs chimiques sucrées ou salés dénotent avec un paysage grisâtre.
C’est terminer le parcours dans un quartier résidentiel comme laissé à l’abandon où il semble n’y avoir aucune âme qui vive.
Et finir par rentrer, exténuée.
DS, DEAMBULATIONS SENSIBLES
D’innombrables sensations s’offrent à nous, mais elles nous paraissent si banales que nous les ignorons. L’odeur du bitume, celle de la menthe, le vent qui souffle violemment, toutes survolées.
Nous dessinons, nous photographions, nous observons, le visuel prend le dessus et écrase les autres sensations.
Alors à quoi ressemble un paysage invisible, invisible mais non insensible…
On peut parfois avoir tendance à penser que certains espaces ont moins d’intérêts que d’autres, mais chaque espace a ses qualités, lorsqu’on je ne les voient pas, je les aborde sans a priori, et ainsi dans illkirch, je me suis engagée à travailler chaque lieu, avec la même règle fermer les yeux et sentir le lieu.
Les odeurs d’Illkirch étaient nombreuses:
Menthe, Humus,odeurs chimiques…
Les sonorités aussi mais il restait toujours en fond le bruit de la route, du mouvement incessant, parfois loin, parfois plus près, on pouvait se repérer par rapport aux voies de circulation.
Plusieurs ambiances, cette ville composite est faite de différents types d’espaces par lesquels je suis passée, des espaces entre lesquels il n’y a pas de transitions, on passe de la ville à la forêt en passant par la zone industrielle sans être prévenus mais à travers la pluie ou le vent un lien se créé.