ecole insitu : Premières visites, premières impressions

Illkirch-Graffenstaden.

Rien qu’avec son nom, cette ville paraît peu accueillante. En côtoyant ses frontières, je découvre une ville parfois industrielle, un peu résidentielle et très forestière. J’arpente ainsi un dégradé de gris et de vert.
Je me perds dans ses immensités vertes et sombres où le vide de cet espace se fait ressentir.
Ce dernier est tellement vaste qu’il offre un sentiment de liberté tout en déployant une atmosphère oppressante. En parcourant les chemins forestiers, je sens cette humidité ambiante qui traverse mes vêtements et qui embaume l’air. Celle-ci, accompagnée du grincement des arbres, du bruissement des feuilles, et de l’obscurité des bois crée un environnement écrasant. Même en croisant quelques chiens
et leurs maîtres, j’éprouve un sentiment de solitude, la ville est vaste, rares sont les passants.
Les étendues grises sont plus bruyantes, plus circulatoires, aussi oppressantes que les étendues vertes. Elles sont aussi plus organisées, et lumineuses, mais pas plus attrayantes. Je sens d’autres odeurs,
plus chimiques, moins naturelles et agréables.

Les différents milieux s’entrelacent pour former un ensemble, les odeurs se mélangent, les couleurs
se confrontent. Ces rencontres se multiplient pour créer une ville, Illkirch-Graffenstaden.

ecole insitu : Premières visites, premières impressions

Illkirch-Graffenstaden, compliqué par sa prononciation (Je mets au défi toutes personnes non Alsacienne à le prononcer du premier coup), est une petite ville située en périphérie de Strasbourg où nous avons passé une bonne partie de la journée à arpenter ses différents paysages et différentes ambiances, avec un moyen de transport bien commun par ici : Le vélo !

Au fur et à mesure de ce parcours de nombreuses choses s’offrent à nous : Une diversité incroyable de paysages mais tout de même communs . Je citerai par exemple de vastes champs de maïs, de denses forêts humides, d’immenses plans d’eau et des petits chemins de campagnes plutôt bien entretenus . Tous ces vastes espaces bordés bien évidemment par de belles interventions humaines … D’énormes exploitations agricoles, des résidences pavillonnaires, des voies routières, des zones commerciales et j’en passe .

Il est vrai que grâce à cette magnifique météo propice aux promenades des odeurs d’humus demeurent bien présentes. On y ajoute une sensation d’humidité permanente et de nombreuses images qui demeurent grisées . Ce qu’il y a de déconcertant c’est que nous passons en un rien de temps d’une nature omniprésente à des odeurs de « pots d’échappement », des bâtiments posés côte à côte avec comme supplément un petit bruit d’autoroute en musique d’ambiance .

Ce que je retiens mis à part ces diversités de paysages, d’odeurs et de bruits c’est par dessus tout le sentiment d’oppression et de solitude constante … Une ville fantôme .

ecole insitu : Premières visites, premières impressions

Parcourir la ville d’Illkirch Graffenstaden, c’est comme passer d’espaces en espaces, de sensation en sensation.

C’est partir à vélo, un mercredi brumeux, pour 22 kilomètres qui s’annoncent difficiles et douloureux.

C’est avoir froid et continuer d’avancer.

C’est découvrir une périphérie construite par divers paysages qui passent de naturels à industriels puis résidentiels.

C’est se retrouver devant un lac où l’atmosphère pourrait être paisible mais où le bruit de l’autoroute déroute.

C’est se retrouver dans une forêt verte, en friche, au milieu d’un chemin où l’odeur de champignon et de bois humide vous pique le nez.

C’est passer près d’usine où les odeurs chimiques sucrées ou salés dénotent avec un paysage grisâtre.

C’est terminer le parcours dans un quartier résidentiel comme laissé à l’abandon où il semble n’y avoir aucune âme qui vive.

Et finir par rentrer, exténuée.

ecole insitu : Premières visites, premières impressions

DS, DEAMBULATIONS SENSIBLES

D’innombrables sensations s’offrent à nous, mais elles nous paraissent si banales que nous les ignorons. L’odeur du bitume, celle de la menthe, le vent qui souffle violemment, toutes survolées.

Nous dessinons, nous photographions, nous observons, le visuel prend le dessus et écrase les autres sensations.

Alors à quoi ressemble un paysage invisible, invisible mais non insensible…

On peut parfois avoir tendance à penser que certains espaces ont moins d’intérêts que d’autres, mais chaque espace a ses qualités, lorsqu’on je ne les voient pas, je les aborde sans a priori, et ainsi dans illkirch, je me suis engagée à travailler chaque lieu, avec la même règle fermer les yeux et sentir le lieu.

Les odeurs d’Illkirch étaient nombreuses:

Menthe, Humus,odeurs chimiques…

Les sonorités aussi mais il restait toujours en fond le bruit de la route, du mouvement incessant, parfois loin, parfois plus près, on pouvait se repérer par rapport aux voies de circulation.

Plusieurs ambiances, cette ville composite est faite de différents types d’espaces par lesquels je suis passée, des espaces entre lesquels il n’y a pas de transitions, on passe de la ville à la forêt en passant par la zone industrielle sans être prévenus mais à travers la pluie ou le vent un lien se créé.

Sur la carte…