Cet endroit à sept endroits. 

« Y’a pleins de trucs différents… »

«  Whaou ! c’est super cool, mettons ça en avant ! »

« Si ça se trouve c’est intéressant. »

« Mais oui, j’ai déjà vu ceci ici, et cela là bas. »

« Et nous en sommes loin pourtant. »

« C’est lié tu crois ? »

« Pas du tout, celui-ci à son histoire au même titre que celui-là. »

« Découvrons-là ! »

 

Ne pas toucher au lieu.

Pour faire du vélo un petit support c’est adapté. Deux mains sur un guidon c’est plus sécurisé.

En échange d’une pièce d’identité, une pochette-plan est donnée.

7 cartes postales y sont insérées.

Au recto, chaque lieu d’arrêt est répertorié par une photo…dans une photo, superposées.

C’est une image d’UN lieu sur CE lieu, une  image archétypale de l’existant par dessus l’existant photographié.

Au verso, des informations. L’histoire, la faune, la flore ou le fonctionnement y sont mentionnés.

Pour trouver les lieux, une attention particulière à l’environnement est demandée.

Remplissez la carte postale avec vos idées.

On en ressort plein de connaissance rapportées.

Une identité sous-exploitée s’est dévoilée.

 

Nous, cette promenade, on l’a vécue, on a foulé sa terre, on y a laissé s’égarer nos sens. Nous on l’a vue, telle qu’elle, nue, dépouillée de gens et d’identité. Pourtant on y  a trouvé des particularités. Ce barrage il est grillagé, il remue toute cette vase, ici, entre les arbres et la zone commerciale. À quoi sert-il ? D’où vient il ? Nous on en a déjà vu des comme ça et pourtant pas celui-là. Cherchons son histoire pour le rendre unique, pour nous, les promeneurs, pour lui donner son identité, pour signifier son existence à part entière. Faire sentir ça à ceux qui vont arpenter  notre promenade, ça pourrait être retrouver cette image archétypale, celle qu’on a tous déjà vue et que l’on voit au lieu de regarder le barrage devant nous. Mais cette image, on la connecte, on la lie, on l’attache, on la brode à son histoire, pour que plus jamais après, ce passant songe à un autre barrage en passant près de celui qui est ici, en périphérie de Illkirch-Graffenstaden. Cette histoire c’est celle qui est connue de tous, mais c’est aussi celle des gens, celle qui n’est  peut-être pas vrai, mais qui l’est pour eux parce qu’ils l’ont vécue et côtoyée. Pour faire sentir ça à ceux qui vont arpenter notre promenade, il faudrait aussi qu’on le laisse vierge ce chemin, pour qu’une fois parcouru avec notre support, il puisse être repris sans. Visuellement il serait toujours le même, mais pas dans les esprits, il aurait dorénavant une personnalité. Ce n’est pas un site touristique, notre volonté n’est pas de rendre attractif cet arpent au plus grand nombre, c’est juste d’expliquer, de montrer aux intéressés et peut-être à ceux qui se sentent concernés en quoi tout cela est unique, pour qu’à leur tour ils puissent cheminer accompagnés pour retransmettre leur savoir. Un espace de transmission entre promeneurs est né.

Perrine JUGÉ et Doëtte GAUDET