Inscrit dans le cadre de la semaine de l’innovation, Amandine et Yosra avec le thème du patrimoine en commun pour leur projet de diplôme sont allées à la rencontre des usagers dans un premier temps à Rive Étoile et dans un second temps à la gare centrale de Strasbourg. Le patrimoine est un thème complexe, une notion à la fois vague et intellectuelle. C’est pourquoi, elles se sont armées d’un outil qu’elles ont créé : un plateau, des blasons, des tampons et des feutres. L’objectif était que chacun des usagers représente avec les éléments mis à disposition, leurs postures, leurs visions personnelles du patrimoine, tout en mettant l’accent sur ce qui symbolise en priorité le patrimoine pour eux. Cet outil a permis de faire surgir des points de vue ancrés dans le vécu et l’histoire des personnes et de les amener à se remettre en question. Ces échanges ont fait surgir des idées pour le moins étonnantes et différentes selon les âges :
« Je ne sais même pas ce que c’est que le patrimoine. » Elena, 22 ans
« Le patrimoine, c’est une relecture du vécu. » Carmen, la quarantaine
« Il faut la notion de passé et d’obsolescence pour faire du patrimoine. » Martine
« J’ai mis mes deux cultures, celle de mon père et ma mère, car je n’ai pas envi de choisir entre les deux. » Sami, la vingtaine
« […] Mon patrimoine dépend du cadre, du moment. Je ne peux pas dire que j’ai un patrimoine, car je suis une citoyenne du monde […] je n’ai pas de patrimoine, mon patrimoine c’est le monde, le patrimoine c’est l’univers, c’est organique. On est une poussière dans l’univers […] on est le passé de quelque part. Tout est tellement provisoire, éphémère, les étoiles qu’on voit, c’est le patrimoine […]. C’est comme, la citation » Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » de Lavoisier. » Madame 15h15, la quarantaine
« […] Je pense que c’est la langue en générale qui fait le patrimoine, mais en y réfléchissant, je pense aussi au patrimoine du monde, c’est formidable, c’est beau toutes ces cultures différentes, ces modes de vies différents, ces visions du monde différentes. […] Il y a Rudy Riciotti qui va rénover un bâtiment à Sélestat, ce bâtiment, il faut le voir par tous les temps, soleil, pluie, neige, mais ce sera intéressant de voir ce qu’il va faire avec de l’ancien. » Francine, la soixantaine
Aussi, pendant que Yosra tenait la discussion avec l’usager qui s’employait à remplir graphiquement le blason de son patrimoine, Amandine prenait des notes et des photos et vice-versa. Évidemment, les usagers n’en sont pas restés là, ils ont cherché à comprendre dans quel cadre Yosra et Amandine faisaient cette étude, ceux qui ont participé à cet échange se sont donc vraiment intéressés, appliqués et investis afin de répondre au mieux aux attentes de nos jeunes designers.