Fin septembre 2014 les étudiants de DSAA2 rédigent un article journalistique sur le projet qu’ils présenteront en juin 2015. Exercice d’écriture de journalisme fiction, une bonne occasion de rêver son projet entre désirs et utopies.
Design graphique
Mikaël Buch
L’open data, la décentralisation ou l’indépendance dans un monde hyper technologique sont autant de thématiques qui auront amené Mikael Buch à aborder la question du « Do it Yourself » et du « Do it Together » à l’ère du numérique et de l’électronique.
Entre didactique et ateliers pratiques, il permet aux usagers de maîtriser les possibles du numérique à travers les enjeux du DIY. S’appuyant sur les technologies existantes comme Arduino, Makey Makey, Littlebits, Processing… et se basant sur le modèle des HackerSpace, MediaLab ou encore FabLab, il imagine un espace dédié à la collaboration et à l’échange, fer de lance de son projet, pour faire découvrir de nouvelles pratiques afin de se réapproprier l’outil numérique.
En plus d’un Atelier InSitu il conçoit une application smartphone ou encore un kit d’expérimentation qui permet d’ouvrir les technologies et la collaboration à un public plus large, allant du préadolescent avide de savoir au sexagénaire curieux.
Cléo Cosnier
La déficience intellectuelle chez les personnes atteintes de handicaps mentaux se traduit principalement par des troubles de la communication. Cléo Cosnier, étudiante en DSAA mention graphisme au lycée Le Corbusier s’intéresse à la relation handicapé mental / accompagnant et plus précisément à la manière d’établir une communication entre ces acteurs. Il s’agit de penser et concevoir des dispositifs permettant de pallier le manque de communication tant au sein des instituts spécialisés qu’au domicile. Généralement bien pris en charge en institut, l’accompagnement est plus souvent délaissé à domicile. À partir d’observations in situ, l’étudiante imagine des kits d’outils graphiques qui encouragent et traduisent les sensations et émotions des personnes handicapées. Ces outils proposent d’aborder la communication autrement que par le langage complexe. Faire appel aux sens rend la communication plus intuitive et naturelle. À la fois vecteur de communication et d’échange ce dispositif permet d’appréhender plus facilement les besoins à la maison comme en institut. Outil d’aide et d’accompagnement, le projet n’a en rien une visée thérapeutique.
Jeanne Dufief
La vie quotidienne des enfants est aujourd’hui encore encombrée de nombreux stéréotypes sexistes. Malgré les avancées historiques, sociétales et législatives en France, il reste du chemin à parcourir pour que l’égalité des chances entre les filles et les garçons devienne une réalité.
Jeanne Dufief travaille sur l’égalité-mixité, question complexe qui implique de modifier les stéréotypes profondément ancrés en nous. Les archaïsmes sexistes restent présents dans la vie quotidienne des enfants dans les médias, la culture, le système éducatif et la société dans son ensemble.
Elle pense que prendre en compte la dimension de l’égalité entre les sexes implique de modifier profondément notre façon de penser et de voir le monde et de le structurer; car l’égalité interroge nos croyances, nos représentations et nos valeurs.
Elle s’est rendu compte que l’enfant associe jour après jour, des traits de caractère, des compétences, des attitudes à un sexe plutôt qu’à un autre ce qui forge sa vision de la place qu’il ou elle prendra dans la société.
C’est pourquoi elle a décidé de travailler sur l’aide à l’application du programme proposé par le gouvernement « l’abcd de l’égalité » dans des régions et des écoles pilotes.
Son intervention est expérimentale et prospective. Elle a commencé par observer le terrain en collaborant avec des enseignants afin de leur proposer des outils qui investissent le programme de manière subtile afin d’éduquer le regard critique des enfants.
Elle propose une séquence numérique pour l’étude des stéréotypes dans l’existant, un petit jeu vidéo mixte et des supports de cours interactifs qui investissent également le quotidien numérique des enfants. Si ces outils questionnent les pratiques de l’enseignant, ils investissent le quotidien hors école et deviennent des déclencheurs pour les parents, sur la façon de transmettre les stéréotypes et, éventuellement, changent certains comportements vis-à-vis de leur enfant.
Les outils qu’elle propose permettent de montrer aux enfants que les différences entre les hommes et les femmes ne sont pas fondées sur la nature, mais sont historiquement construites et socialement reproduites.
Claire Eberhardt
De-connectons, le projet de Claire Eberhardt, aborde la relation fusionnelle qu’entretiennent de plus en plus de personnes avec leur smartphone. Cette étudiante, de DSAA au Lycée Le Corbusier, interroge les conséquences de cette relation qui frôle l’addiction et qui touche en grande partie les jeunes nés avec le numérique et qui ont vu apparaître puis s’accroitre l’importance des téléphones portables. Cet objet a fait son chemin dans notre vie quotidienne d’une manière finalement bien plus discrète que cela a été le cas pour l’Internet.
Elle élabore son projet en se basant sur trois étapes de travail distinctes, mais connectées les unes aux autres. Une fois questionnées sa propre relation avec son téléphone et celle des personnes qui l’entourent (amis, passants…), une phase de travail créatif, plastique et graphique, en collaboration avec des étudiants de BTS, lui permet d’explorer les notions de brouillement de saturation visuelle voire d’overdose numérique.
À l’issue de ces phases préparatoires, elle passe à la troisième étape de son travail en analysant notre rapport au réel et notre définition de celui-ci. Notre rapport au réel est perturbé et complété par une nouvelle réalité numérique. Se référer à celle-ci de manière systématique est-il bénéfique à notre quotidien ou nous éloigne-t-il d’une réalité physique et de la conscience de ce qui nous entoure ?
Claire, à l’aide d’outils graphiques, numériques, mais aussi et surtout à l’aide d’une touche d’humour, parvient à proposer une relation plus saine et équilibrée entre l’utilisateur du smartphone et cet outil ouvrant sur un monde numérique à la fois basé sur le réel tout en en étant déconnecté.
Maelys Mangin
Le serious-game est, très souvent, présenté comme l’apanage à la sensibilisation aux grandes causes et à la formation en entreprises. Maëlys Mangin à travers son projet ProfessorEngaged en réinterroge la forme et la production afin de permettre aux experts de l’apprentissage (les enseignants) de devenir des créateurs de serious game. Par son projet elle redéfinit la notion même de serious game qui ne désigne un simple logiciel de simulation, mais un dispositif complet de formation offrant de multiples champs d’activités.
Grâce à son application, Maëlys esquisse une nouvelle forme de « jeu sérieux », où elle propose aux enseignants de lycées d’offrir à leurs élèves une expérience ludique autour de thèmes éducatifs tels que l’orientation ou la santé. Un kit de création de jeux sérieux, où langage graphique et ressorts ludiques viennent appuyer l’acquisition de savoirs, est proposé par l’étudiante de DSAA.
Ce kit met en place différentes possibilités de jeux, du jeu de cartes au jeu de plateau interactif. Le professeur peut alors suivre sur son ordinateur ou sa tablette la marche à suivre afin d’intégrer des contenus au dispositif. Un mode aléatoire permet notamment de laisser l’application piocher dans une bibliothèque de jeux pour proposer à l’enseignant en manque d’inspiration des règles existantes.
Maëlys réinterprète ainsi la question de la transmission entre professeurs et élèves.
Muriel Pont
Le projet de Muriel Pont [rendez-moi ma data ! _], portant sur la visualisation des données personnelles numériques, vise à mettre l’internaute au cœur de ses propres informations.
Partant du constat que nous fournissons continuellement des informations personnelles via nos navigations web et applications smartphone, l’étudiante se positionne en permettant aux internautes d’exploiter eux-mêmes leurs données, plutôt que de chercher à s’en protéger.
À travers différentes expérimentations de data visualisation, Muriel matérialise les données personnelles en un profil numérique, et donne ainsi la possibilité à l’internaute de synthétiser, trier, hiérarchiser ses données et de mettre en évidence certains points de sa personnalité. Le profil est évolutif et se complète au grès des navigations, actualisant les compétences acquises en lisant des articles, ou encore en visionnant des tutoriels.
De nombreuses expérimentations cherchent à rendre ces données tangibles [cartes, objets…] et à les transposer dans la vie réelle. Le Totem Informatif en est un exemple : implanté dans les espaces de co-working celui-ci permet de trouver de bons partenaires de travail, créant des équipes aux profils complémentaires. Plus qu’un CV numérique, lorsque deux totems sont mis en relation via une interface tactile, ceux-ci mettent en évidence les complémentarités et les points d’intérêts communs des deux usagers.
Ce projet de recherche nous amène à considérer le big data autrement qu’une atteinte à la vie privée mais plutôt comme un avantage personnel utile.
Marie Slaghuis
L’enseignement et le numérique, vaste chantier qui suscite de nombreux débats au sein de l’éducation nationale. Apprendre 2.0, le projet de Marie Slaghuis propose d’envisager ce phénomène sous un autre angle en améliorant une pratique pédagogique émergente : la classe inversée. « Il s’agit pour l’enseignant de distribuer ses cours en ligne sous forme de ressources, ce qui lui permet de libérer du temps en classe. Il peut ainsi organiser des projets qui favorisent le travail en groupe et donnent un vrai sens au contenu scolaire. » Elle s’intéresse alors au fonctionnement actuel de ces enseignements ; à leurs usages et propose des solutions innovantes alliant support numérique et support papier. L’Apprendrotron, par exemple, permet aux enseignants de placer sur l’un des murs de la salle de classe des images et des textes imprimés, qui scannés par une tablette ou un téléphone, vont renvoyer vers un contenu additionnel constitué par l’enseignant. Les élèves peuvent alors compléter ce contenu au fur et à mesure de leurs recherches et en faire profiter le groupe classe. Elle crée aussi un système de blogs dont le contenu est retransmis en permanence sur un ordinateur dans chaque salle de classe du lycée. Ce système permet aux élèves de se tenir informés de ce qui est fait par les autres sections en simultané, de poser des questions, de s’informer et pourquoi pas de s’entraider.
De cette manière, Marie change la place des acteurs éducatifs, offre de nouvelles possibilités et ouvre ainsi de nouveaux champs qui mettent l’école en accord avec son temps.
Marie Thauvel
Que celui qui n’a jamais détesté faire les courses lui jette la première pierre ! Partant du constat que pour beaucoup l’expérience de consommation relève parfois du challenge, souvent d’une remise en question de ses limites et toujours d’un calvaire, l’étudiante en graphisme Marie Thauvel consacre son projet de diplôme de DSAA à la revalorisation de ce moment à l’ère du numérique. Les courses 2.0 propose ainsi une redécouverte de l’instant de consommation et du moment des courses à l’aide de différents supports numériques. Protocoles, applications, modes d’emploi et interfaces sont autant d’éléments que l’étudiante met à la disposition de l’usager pour l’accompagner et lui permettre de retrouver le plaisir de son expérience consommateur. À mi-chemin entre une mise en place de nouvelles pratiques et une expérience ludique, Les courses 2.0 est une réponse proposée à tous les consommateurs rendus dépressifs par ce fatidique moment.
Design d'espace
Yosra Aissioui / Takrouna, Terre et repère berbère »
Yosra Aissioui nous fait voyager dans le temps en traversant la Méditerranée et nous fait revivre intensément une partie de la culture et de l’histoire propre à son pays d’origine, la Tunisie. Dans un souci de sensibilisation à l’hétérogénéité des cultures de ce pays, le projet de Yosra traite de la culture berbère qui se voit dénigrée et peu considérée dans la mosaïque économique et sociale du pays. Le projet Takrouna, Terre et repère berbère s’implante dans un village se trouvant au carrefour de plusieurs grandes villes et offrant l’histoire riche d’un patrimoine berbère. Très loin du cadre habituel, hôtel, plage, soleil et balades en chameau, la Takrouna que conçoit notre designer d’espace ressemble plus à un voyage spatio-temporel dans une région que la modernité ne semble pas avoir touchée. Entre gîtes, ateliers et ruelles, tous nos sens sont imprégnés d’une douce brise qui vient raviver l’âme du village.
Les Tunisiens redécouvrent ainsi une part de leur identité, dans la pratique des savoir-faire berbères et la participation au mode de vie des villageois. Les ateliers d’artisanat où se concoctent toutes sortes de tapisseries, de vanneries et de poteries sont initiés par quelques villageois, habitués à ces pratiques, tout cela dans un cadre fidèle à l’architecture du lieu. Les gîtes retranscrivent avec un souci du détail l’ambiance propre aux maisons habitées du village, et offrent une accessibilité visuelle sur le paysage pittoresque qui s’étend à perte de vue autour de Takrouna. Par la mise en valeur du lieu et sans dénaturer la primauté architecturale des constructions, ce travail de design d’espace permet au village de pouvoir vivre de ses propres ressources et de sensibiliser les Tunisiens à une culture et une identité souvent dissimulée.
Alice De Bonnafos
Voguez Jeunesse, le projet de diplôme d’Alice de Bonnafos, invite la nouvelle génération de « jeunes » à rencontrer son patrimoine historique et culturel. Elle a choisi d’implanter son projet dans le Val de Loire, protégé par l’UNESCO depuis novembre 2000. Malgré les efforts entrepris, depuis des années, par les Régions Centre et Loire-Atlantique, pour dynamiser cet héritage exceptionnel, les châteaux de la Loire accueillent presque exclusivement des familles ou des personnes du troisième âge. Alice propose de redynamiser ces régions et ce patrimoine en attirant une nouvelle cible : les jeunes de 18 à 30 ans, curieux, mais parfois sans moyens financiers.
La jeune designer d’espace a consacré son projet de diplôme à la création d’une auberge pour les jeunes implantée sur une péniche naviguant entre Angers et Orléans. L’itinérance de cette péniche offre aux jeunes à la fois un hébergement et un transport pour découvrir les châteaux de la Loire. Mais pas seulement, car au-delà de l’idée d’une expérience singulière sur la péniche, le projet s’implante dans une véritable volonté de rapprocher les jeunes de leurs héritages. Alice propose donc, en complément de l’auberge-péniche, des parcours à pieds ou à vélo, des sorties et un « pass jeune découverte», le tout adapté aux jeunes d’aujourd’hui.
Amandine Éthèves
L’île de la Réunion, Terre natale de l’étudiante en design d’espace Amandine ETHEVE est le cœur de son projet de diplôme. Par-delà les continents, Amandine nous emmène pour un voyage sur son grain de beauté perdu dans l’océan. Cette île intense est un petit département français situé dans l’océan Indien. Elle se caractérise principalement par son cadre verdoyant, ces reliefs spectaculaires, mais aussi le métissage des populations, de l’architecture, des saveurs, des rites et des cultures, et même des religions… L’âme de La Réunion, ce sont ses habitants qui s’emploient à vivre sans détériorer la richesse de leurs racines.
Le projet d’Amandine s’inscrit dans le sud sauvage où le patrimoine matériel et immatériel, mais aussi les pratiques locales du site de la piscine du Baril (St-Philippe), qui est la seule piscine d’eau de mer de l’île, court à sa perte et risque de sombrer dans l’oubli. Méconnu, ce patrimoine riche est oublié et réduit à l’état de ruines.
Si vous suivez les sentiers aménagés, ils vont inciteront à partir à l’aventure et à la découverte d’autres sites historiques environnants, mais surtout d’aller à la rencontre du projet d’Amandine, Lodsèl (eau salée en créole réunionnais), qui propose de redynamiser les pratiques locales liées à ce site : pique-nique, cuisine au feu de bois, baignade, redécouverte de nombreux vestiges environnants oubliés. Elle propose dans cet espace naturel et verdoyant vibrant au rythme des embruns de l’océan Indien un autre monde.
Dans un univers mêlant le bleu des flots au noir basaltique de la roche et au vert des forêts enchanteresses, Lodsél est tout d’abord une réhabilitation de la piscine d’eau de mer et du site du Baril qui s’inscrit dans la même démarche de conservation du patrimoine environnemental et archéologique existant dans le Sud, révélant également le patrimoine culturel et intellectuel.
Amandine a tenu à s’adresser principalement aux Réunionnais afin de leur permettre d’aller à la rencontre de leur passé et du milieu dans lequel ils vivent. Leur rendre un lieu qui leur appartient, un lieu à leur image dans le respect du patrimoine environnemental et culturel.
À la fois contemporains et traditionnels, les nombreux bassins, les architectures parcourues par l’eau, les coins de pique-nique et de feu de bois revitalisent le paysage du lieu révélant sa mémoire par les usages contemporains qui le traversent.
Lucile Geaiffrai-Derroisné
« L’attachement aux lavoirs tient à leur fonction sociale : ils sont lieux d’échanges, d’informations sur l’intime, de sociabilité ».
Lucile Geaiffrai-Derroisné aborde la question de la conservation du patrimoine historique et des nouveaux usages à travers un ancien lavoir dissimulé sur les bords de L’Ille. Dernier spécimen en Ille-et-Vilaine et construction rare, le lavoir situé dans le centre historique de Rennes est chargé d’histoire. L’édifice menaçant de s’affaisser, la ville n’apportant aucune solution, les habitants du quartier souhaitent sauver ce morceau identitaire de leur lieu de vie tout autant que Lucile qui a eu un véritable coup de cœur pour cet endroit si particulier.
L’étudiante en Design d’espace s’interroge ainsi sur l’avenir à donner à ce lieu, et les moyens pour redonner vie à cet espace oublié, tombant en ruine. Autrefois surnommé « le parlement des femmes », le lieu était en effet exclusivement féminin, l’étudiante imagine ainsi un lieu dédié aux femmes d’aujourd’hui en proposant de nouveaux usages politique et socioculturel à ce Lavoir. En offrant la possibilité aux femmes de se rencontrer, d’échanger, de s’entraider, le lavoir est devenu le centre névralgique de sociabilité pour les femmes de toute une région.
Marie Lamy
Originaire d’Annecy, Marie Lamy se devait de consacrer son projet de diplôme à sa région qui lui tient à coeur. Annecy est une ville de Haute-Savoie connue pour son lac et ses paysages fabuleux. Annécienne depuis toujours elle a pu constater qu’Annecy était connue pour être une ville nautique, surnommée la Venise des Alpes. Les dernières et futures préoccupations de la ville sont d’investir pour aménager les bords de son lac et y proposer toujours plus d’activités liées à l’eau. Mais Annecy n’est pas seulement une ville nautique elle est aussi une ville de Montagne. Rares sont les Annéciens et touristes qui connaissent Annecy pour ces Montagnes.
L’étudiante en design d’espace a donc proposé un projet in situ qui permettra à la mairie de revaloriser la montagne ainsi que ses paysages oubliés. Après une longue et minutieuse étude du terrain, elle décide de réinvestir plusieurs chemins de randonnée qui proposaient les meilleurs points de vue, reliant la ville à la montagne. Ces parcours sont ponctués de microarchitectures permettant aux usagers de focaliser leurs regards et donc d’observer, d’admirer et de comprendre autrement le paysage qui les entourent. Certains d’entre nous ont déjà rêvé de dormir en plein nature loin de l’agitation de la ville, maintenant c’est possible. Des microarchitectures dissimulées et totalement autonomes en énergie permettent de passer une ou plusieurs nuits en totale immersion dans la nature et offrent la possibilité de découvrir la montagne aussi bien de jour comme de nuit.
Marie, propose une balade architecturale s’inspirant des routes des Fjords, dans le respect de l’environnement et dans la mise en scène des paysages grâce à l’architecture.
Article Nicolas Mérigout – L’éclaircie
L’éclaircie, projet de Nicolas Mérigout, explore l’univers de la villégiature autour de la maladie d’Alzheimer. Cet étudiant voue son projet de diplôme à cette maladie lorsqu’il réalise l’effondrement autant physique que psychologique lors de l’annonce du diagnostic présomptif. À la suite de cette observation, il conçoit un lieu d’accueil adapté à cette pathologie. Parenthèse dans un quotidien difficile, ce lieu s’adresse aux couples à domicile dont l’un des conjoints est atteint.
Inspiré par un couple d’Allemands témoignant de leur « dernier voyage », Nicolas Mérigout propose cette structure au cadre familial où la posture aidant/aidé est volontairement écartée. L’étudiant parle de son projet comme une véritable respiration. Il insiste sur la rencontre, l’échange et le partage autour de la maladie dans cet espace. En collaboration avec France Alzheimer, l’étudiant insiste sur l’accessibilité pour tous. À L’éclaircie, de nombreuses activités adaptées sont proposées pour que chacun se sente acteur de son séjour. Ainsi, Nicolas Mérigout parvient à glisser une autre manière de vivre la maladie d’Alzheimer.
Jennyfer Monchablon
Partant du constat que Strasbourg est une ville dynamique, mais que le regard des habitants se perd dans cette surcharge de bâtiments, dans ce paysage urbain ; Jennyfer Monchablon interroge la manière dont elle peut (re)construire le regard des habitants, leur faire voir la ville autrement.
Pour ce faire, elle met en place, par le biais d’événements, des installations éphémères venant se mêler à l’espace urbain. Par cette intervention, elle détourne le regard des habitants de leur trajet habituel, les interpelle et attise leur curiosité.
C’est en interrogeant la notion de paysage urbain et de point de vue qu’elle décide d’axer le regard des usagers sur le patrimoine historique et culturel propre à Strasbourg. Patrimoine éclectique qui rythme les rues et les différents quartiers constituant la ville.
Lorsque le Strasbourgeois entre dans cette installation, un nouveau point de vue s’offre à lui, son regard est conditionné, mettant en avant le patrimoine historique et culturel propre à la ville.
Le projet s’inscrit dans un but didactique afin d’éduquer le regard de l’usager sur ce qui l’entoure, sur ce paysage urbain, tout en lui faisant découvrir sa propre ville.
Ainsi la ville se laisse (re)découvrir, se laisse traverser autrement et la notion de point de vue permet de faire prendre conscience et de faire voir le patrimoine qui nous entoure.
Design produit
Aurélia Berauer
Nous avons tous au moins une plante chez nous. Même si elle varie dans le temps et l’espace l’homme et la plante ont toujours eu une relation plus ou moins étroite. L’urbanisation actuelle engendre de nouveaux liens. Le projet de diplôme d’Aurélia Berauer donne à voir les ressources des plantes dans l’habitat et révèle de nouvelles interactions et de nouvelles complicités entre l’homme et le monde végétal. Le contexte de l’habitat lui a semblé particulièrement intéressant et propice pour générer des liens et des usages quotidiens. Elle allie, dans son projet, des utilisations de la plante issue des siècles précédents, tels que les plantes médicinales ou les plantes comestibles, aux utilisations plus utopiques, où la plante est tantôt liée au numérique tantôt à l’énergie humaine ou encore devient source d’énergie.
Son projet se concrétise par une gamme de produits se développant dans la maison. La salle de bain, par exemple, accueille un mini-kit de survie adaptable aux besoins avec le gingembre pour la digestion, le sureau pour la grippe, le thym pour les infections respiratoires ou le plantain pour différents types de plaies. La cuisine est agrémentée d’un dispositif pour faire découvrir ou redécouvrir des saveurs oubliées : la bourrache, l’absinthe, le fenouil et la mélisse… Ainsi la maison se munit de plantes actives qui nous servent au quotidien, permettant même d’ouvrir nos volets en touchant le ficus du salon !
Timothee Concaret
Les seules personnes qui peuvent faire évoluer le vélo en libre-service, ce sont les utilisateurs. En observant scrupuleusement les différentes manières qu’ont les individus d’utiliser un Vél’hop (vélo en libre-service à Strasbourg), l’étudiant constate que ce dernier ne répond pas à la plupart de leurs attentes, mais que ce sont les utilisateurs eux-mêmes qui font preuve d’imagination pour l’adapter à leurs besoins. En effet, qu’en est-il si Benjamin, qui habite à une vingtaine de minutes du supermarché le plus proche, doit ramener chez lui ses courses pour la semaine ? Ou Marie, mère de deux charmants enfants, qui doit se rendre tous les jours à l’école ?
Pour accompagner la suppression de l’automobile dans le centre-ville de Strasbourg, il est primordial d’encourager l’utilisation des transports en commun et de la petite reine. Mais cela ne s’avère pas toujours évident, surtout lorsqu’il s’agit de transporter, régulièrement ou ponctuellement, des objets encombrants, impossibles à prendre avec soi dans le bus ou à pied.
Et s’il était possible d’avoir un vélo accessible 24h/24, 7j/7 et modulable à volonté ?
Le projet consiste en une base commune, semblable au Vél’hop, sur laquelle l’utilisateur peut ajouter des éléments, disponibles aux bornes de stationnement. On peut alors emprunter un porte-bagage le temps d’un trajet ou une remorque le temps d’un autre. En résumé, un vélo, pour tout type d’utilisation, accessible partout, tout le temps et par tout le monde.
Mathilde
Survivre à un cancer du sein est une épreuve. Certes, il y a tout d’abord la peur de perdre la vie, puis les différents stades douloureux du traitement. Mais une fois cette période terminée, lorsque le personnel médical dit que l’on est guéri et que notre vie n’est plus en danger, arrive une étape tout aussi compliquée: celle du retour à la vie normale. C’est à cette période souvent mal accompagnée que s’intéresse Mathilde. Par le biais de parures, son projet propose de reprendre conscience de son corps et de sa féminité. Celui-ci se présente sous la forme d’une gamme d’ornements corporels «Résilience». Elle compte notamment un bijou que l’on doit choquer et déformer pour exprimer sa frustration tout de suite une fois le diagnostic de guérison posé, qui est conçu dans un matériau à mémoire de forme et qui reprendra son aspect originel en un laps de temps donné, correspondant à la durée habituelle de la période de résilience. Ou encore des motifs de tatouages ornementaux apposés sur le crâne des anciennes malades qui le souhaitent, avec la joie de les voir disparaître au fur et à mesure de la repousse des cheveux, d’autres dispositifs qui permettent de retrouver une harmonie corporelle dans le cadre d’une mastectomie, ou encore des parures qui évoquent le passage du temps.
Son choix de passer par la parure s’est fait grâce à ses aspirations personnelles, mais aussi pour la valeur votive et la préciosité féminine de ce type d’objets. C’est en définitive un projet d’accompagnement et de soutien à la cause très actuelle du cancer du sein, porteur d’un bon lot d’espoir.
Alexia Hertrich
À l’heure où notre quotidien connaît un perpétuel mouvement, les usages évoluent et génèrent de nouvelles gestuelles. C’est autour de cette notion d’ergonomie mouvante qu’Alexia Hertrich, jeune designer produit, a choisi de travailler, dans le cadre de son projet de diplôme. Notre mobilier et nos objets ne suivent pas forcément les changements d’usages et d’habitudes générés par les nouveaux modes de vie et de consommation. Les usagers modifient leur comportement et leur façon de se tenir , dans un milieu qui n’est pas réellement optimisé. Après une série d’investigations auprès d’usagers, Alexia a mis au point un inventaire non exhaustif de nouvelles pratiques émergentes. De ces constats découlent sur une série d’expérimentations plastiques et graphiques autour de la relation qui relie corps et objet. Elle s’est focalisée sur la sphère privée puisque c’est là que nous passons en moyenne seize heures par jour. Le confort est ainsi primordial, tant d’un point de vue physique que mental : le plaisir de réaliser une action est décuplé lorsque ladite action est accomplie dans des conditions optimales. Le projet vise ainsi à accompagner l’usager dans son quotidien en proposant une nouvelle approche de l’ergonomie, à travers des objets ou compléments d’objets sensibles et intuitifs.
Fanny Lecart / Remettons-nous à table
« 67% des 18-30 ans négligent le moment du repas ».
« De plus en plus de repas sont consommés dans leurs emballages »
Cette statistique et ce constat autant qu’une certaine nostalgie pour le repas traditionnel motivent le travail de Fanny Lecart. Cette étudiante en design de produits a voulu insuffler une nouvelle dynamique au moment du repas. Passionnée par l’histoire et la fabrication des arts de la table, c’est tout naturellement qu’elle présente, après une année de recherches, deux collections : « Quoti » qui pousse la famille à prendre le temps de se remettre à table pour le repas quotidien et « Sensée » qui invite à la dégustation dominicale par l’expérience sensorielle et gustative.
Le projet « Remettons-nous à table » et ses deux collections d’objets revalorisent le moment du repas par le biais d’une nouvelle expérience et impliquent un engagement vers le mieux vivre et le mieux manger.
Fanny Lecart questionne ici la difficulté d’aujourd’hui à conserver un temps de repas qui puisse correspondre à un véritable temps de partage et d’échange.
Lucie Leforestier
« J’aime la nourriture autant que les voyages ». Ces deux passions conjuguées permettent encore plus de découvertes. Revisiter les pratiques culinaires mondiales a permis à Lucie Leforestier de réenchanter nos repas. Le design de ses objets fait d’elle une ambassadrice de nouvelles expériences, habitudes et saveurs même si elle reste encore partagée entre les différents pays qu’elle a visités, ceux qu’elle rêve de connaître (elle a étudié en Suède, fait un stage aux Pays-Bas et ne compte pas s’arrêter là) et la France. Alors que ce brassage des pratiques alimentaires aurait pu conduire à une uniformisation négative, elle mène ici à une diversification. C’est d’ailleurs cette problématique développée en parallèle de ce projet qui sous-tend la rédaction de son mémoire. Pour concevoir cette collection, Lucie est allée puiser aux confins des cuisines et des salles à manger, des gestuelles et outils de préparation aux quatre coins du monde. Le résultat est presque précieux et abat les barrières.
Lionel Widloecher
Lionel Widloecher aborde le thème de la protection des Free Runner.
Ce sport peu connu et répandu, parfois même à la limite de la légalité pose beaucoup de questions de sécurité. Le plus souvent pratiqué en milieu urbain, le risque de chocs, brûlures, fractures reste une réalité de tous les instants. Le jeune designer produit s’est intéressé à ce sport, car il n’existe pas de protections ou d’accessoires développés spécifiquement pour ces pratiquants.
En collaborant avec des pratiquants du Storich Free Run et le fablab AV Lab, il a pu développer des méthodes et techniques de création et de détournement d’objets existants pour les adapter à la pratique du free run. Grâce à cette approche Do It Yourself, le designer hacker a pu proposer un manuel et des méthodes aux free runner pour qu’ils puissent eux-mêmes fabriquer leurs outils de protection.