Tel Ulysse, héros de la mythologie grecque, chanté par Homère dans son Odyssée, nous nous lançons dans une aventure d’explorations et de voyages en mer « urbanonumérique »…
Nous sommes designers, chargés, parmi ses citoyens, de réinventer la ville du présent et du futur, celle de ses habitants en mutation…
Si nous assistons à une dématérialisation de l’espace public et de l’urbanité, * comment concevoir et designer cette nouvelle Odycité et sa poli(s)tique ?
Si la forme de la ville ne semble pas encore influencée par les technologies numériques *, il n’en va pas de même des pratiques sociales et individuelles des citadins *, comme le rappelle le think tank américain Brookings dans un rapport récent sur le développement des technologies numériques *:
« Il suffit ainsi d’observer les gens dans la rue pour se rendre compte de l’intensité avec laquelle les nouvelles technologies ont bouleversé nos vies : les smartphones et les appareils électroniques portatifs ont ainsi augmenté nos capacités à des niveaux qui apparaissaient comme surhumains il y a quelques décennies…
On ne compte plus les objets connectés sous forme de bracelets, de vêtements ou encore de trackeurs à mettre dans sa poche, bourrés de capteurs en tout genre qui permettent de mesurer les calories brûlées, le poids, la tension artérielle, le nombre de pas, la température corporelle, l’état de stress, les phases de sommeil et le rythme cardiaque… »
Nous tenterons ainsi d’observer si le modèle de la ville s’en trouvera changée, quittant le vieux modèle de la forteresse, de l’espace des nombreux, du territoire de la foule, vers les nuages ou autres choses ?
dm
1.
Une méthode pour l’utopie ?
Un mode d’emploi pour un agenda nouveau* ?
C’est pour quand ? 2 ans ? 10 ans ? 20 ans ? 50 ans ? Plus ?
On commence ça maintenant ?
Qu’en est-il de la ville nuage* ?
Et si nous n’étions pas le peuple des nuages*?
Et si nous avions chutés des nuées, tombés de ces Olympes ?
Et si nous étions des bisounours déchus* ?
Ne serions-nous pas tombés tout près du trésor des leprechauns* ?
Et de ses pièces de métaux précieux, du cuivre plutôt que l’or, en aurions-nous fait du cable électrique* ?
2.
Débranchés, sommes-nous déconnectés ?
À quand les concerts MTV unconnected* ?
Quand les bancs auront des puces* ?
Vous voulez vous asseoir sur ce banc et là, voir son histoire, entrer en contact avec ceux qui un jour s’y sont aussi assis, écouter la conversation autour d’un autre banc à un autre endroit, déposer un message localisé pour l’ami qui doit passer demain … ?
Vous pensez à élargir vos usages ?
Vous pensez qu’on vous raconte des histoires ?
Vous voulez le récit, ou la critique ?
3.
On vous raconte Ulysse qui reviendrait de demain ?
Dirait-il qu’il serait heureux comme personne d’avoir fait le voyage* ** ?
Il vous donnerait des infos ?
De quels types ?
Donnerait-il la fable ?
Une de celles qui pourrait proposer une étique ?
Des critères de conception* ?
Des appuis pour re-designer la datacité ?
Le commun=données=public=politiques* ?
On la joue pour la tester ?
Bon, ça pourrait commencer ici.
Ou plutôt c’est déjà commencé et on contribue ici par des micros-odyssées urbaines embarquant la città della data, pulpeuse impalpable, dans ses acteurs qui la titillent de leurs micro-données livrées, même sans le savoir, pour nous et pour la multitude en rémission d’aujourd’hui pour célébrer la venue d’hier et de demain.
Et pour lire plus clair, il faut visiter les projets !
nc
Une enquête dirigée par Nicolas Couturier, Danielle Martin et Carmen Princelle.
Septembre-octobre 2014 – In Situ Lab