Il serait difficile de retranscrire tout ce que nous avons pu vivre pendant cette journée. Cela pourrait se résumer par beaucoup de belles rencontres, d’espoir et de joie.
Dans cet article, il sera question de vous présenter le lieu, vous faire partager ce qui nous a le plus marqué dans chacune des interventions de la journée, vous montrer a quelle point notre formation tend a se faire connaître et gagne du terrain, vous faire part de nos rencontres et vous donner un compte rendu des outils testés sur le terrain.
Le Point H^ut – Saint Pierre des Corps
Le Point Haut est un signal, une tour de 22 mètres couronnée d’une tôle rouge ondulée de forme ronde surplombant l’espace ferroviaire de Saint Pierre des Corps. C’est aussi un entrepôt de 2500 m2 et deux bâtiments des années 60 qui servaient de stockage alimentaire dans une Zone Industrielle considérée comme peu qualitative.
Le Point Haut est la métamorphose de ce lieu par l’équipe de «Construire», l’agence de Patrick Bouchain et Loïc Julienne.
Le Point Haut héberge la Compagnie Off et le pOlau-pôle des arts urbains
Le Point Haut est un véritable lieu de création urbaine. C’est un lieu où l’on peut faire du bruit et des expérimentations artistiques hors les murs. Un lieu de brassage, de rencontres et de tissage de liens.
Le Point Haut c’est tout ça à la fois
LE CHANTIER COMME ACTE CULTUREL
Les mots de Maud LeFloch – Urbaniste, scénariste – Directrice du pOlau, pôle des arts urbains
L’urbanisme est la plupart du temps considéré comme étant à part des mouvements artistiques et culturels. Or la perméabilité entre art et espace publique est très forte. Maud nous fait remarquer que les artistes, autant que les urbanistes, font la ville, le territoire.
Elle nous présente de nouveaux termes tels que “Urbanisme culturel”, “Ville-forêt”, “Permanence architecturale”. Tous sont des espaces de fabrique du Tiers.
Les mots de Patrick Bouchain – Constructeur, scénographe – Directeur de l’agence Construire
Le Point Haut est un projet qui vient de loin. Ce n’est pas une question de privilège, c’est une amitié, une rencontre, une complicité.
Il faut qu’on soit réunit pour réussir. Patrick Bouchain insiste sur l’obligation de se réunir dans un monde disloqué.
La permanence artistique c’est une expérimentation et l’expérimentation demande un temps long. La permanence artistique a besoin d’un lieu qui lui donne le temps d’expérimenter mais aussi de pouvoir montrer son travail.
TOUT EST TRAVAIL. Le travail est au centre de l’action, il est imprévisible. L’oeuvre est le travail, le travail est l’oeuvre.
L’art est social. L’ARCHITECTURE EST L’ART DU SERVICE, DE L’USAGE
L’absurdité des programmes architecturaux : “Ce qui est fait pour ne pas être habitable est plus habitable qu’un lieu conçut pour être habité”. Il est donc urgent d’ INVENTER NOTRE TRAVAIL en RÉINVENTANT LA COMMANDE.
“Cette journée est un mouvement, le début de quelque chose”
“Le dessin à la main pour dessiner avec la main qui construit”
L’architecture est un objet artisanal d’assemblage
Les mots de Loïc Julienne – Architecte – Co-directeur de l’agence Construire
Tous le monde peut se dire appartenant à Construire car Construire n’est pas uniquement une agence, Construire est un mouvement.
Ce mouvement nous appartient.
Il est nécessaire de transformer ce que nous avons appris pour s’adapter a chaque situation
Il faut se ré-approprier la programmation et effacer la séparation entre architecte et maître d’ouvrage.
Il faut se ré-approprier le temps du chantier. Si on délègue trop, le projet échappe. Habiter le chantier.
Le fait de vouloir tout segmenter vient d’une volonté politique et économique. Il faut travailler ensemble, reprendre la chaîne pour plus de cohérence. Il est vital de retrouver ce lien entre architectes et utilisateurs.
– LE CHANTIER COMME ACTE CULTUREL –
Le Point Haut – Saint Pierre des Corps – Ariane Cohin , Léo Hudson
Ariane Cohin – architecte en permanence sur le chantier du Point Haut
Les outils de la permanence architecturale
Le chantier du Point Haut est un chantier en site occupé
Différents outils sont créés pour faciliter le dialogue entre les occupants du lieu
- Un lot est attribue a la Compagnie OFF : confection des gardes corps et l’aménagement du COFEE
- Une programmation culturelle créant notamment l’évènement autour du chantier
- Le positionnement des entreprises face au manifeste de l’agence Construire comme une signature de contrat qui serait la preuve que tous les acteurs partage une philosophie de projet commune et sont conscient de ce dans quoi il s’engage.
- La permanence architecturale d’Ariane et Leo ( 8 et 7 mois)
- Le COFEE est : le bureau ou ont lieu toutes les réunions; un lieu de vie : les acteurs du projet s’y retrouvent pour manger, festoyer, … ; la succursale de l’agence d’architecture les concertations, les départs des visites de chantier
- Dans un chantier en site occupé, la mise en oeuvre du phasage est un élément a prendre très au sérieux. Il s’agit de faciliter et d’équilibrer les travaux et la pratique du lieu. Le phasage permet de gérer les nuisances sonores pour un meilleur confort de vie sur le chantier.
- Ariane et Leo anime un blog qui leur permet de communiquer sur le projet et la vie quotidienne du chantier.
- Assurer la continuité de la participation puisque les choix sont a prendre tout au long du chantier.
- Une interface publique, le chantier est ouvert est propose des visites aux classes primaires, collèges et aux écoles d’architecture
Léo Hudson, architecte en permanence sur le chantier du Point Haut
Créer l’évènement autour du chantier
Léo reprend le travail commencé par Ariane et poursuit avec une nouvelle dimension : penser le programme culturel et les conférences qui ont lieu au Point Haut sur la thématique du chantier.
- Lors d’une conférence sur l’inondation, l’équipe fait appel a un artiste culinaire qui a prépare pour l’occasion un déjeuner inondable.
- Pour la soirée, “Écoutez, vous allez dégustez !” des musiciens s’accaparent les machines de chantier pour en faire leur instruments de musique. Les musiciens sont déguisé en ouvriers et les ouvriers se trouvent être les chefs d’orchestres.
- Nicolas Simarik s’intéresse a la cuisine de chantier et se pose la question de comment cuisiner dans des engins de chantier : la bétonnière devient soupière, un agneau est suspendu a une grue, la benne se transforme en piste de danse.
- A l’occasion d’un workshop entre la FAI-AR et le Collectif ETC, le Point Haut deborde sur l’espace publique et vient dialoguer avec la ville.
Le Plus Petit Cirque du Monde – Bagneux – Arthur Barbara
Le Plus Petit Cirque du Monde c’est une école de cirque sociale ouverte sur le quartier.
Le projet est de proposer un vrai lieu pour ce cirque qui au départ occupait une salle du gymnase 1heure par semaine.
Une baraque de chantier et la perméabilité entre art et chantier sont des constantes des projets menés par l’agence construire.
Ce qui nous a marqué :
- Il est important de connaître les acteurs du chantier, comme si l’on s’intégrait dans une famille
- Le rôle du médiateur est de donner un coup de pouce a la rencontre car la rencontre pousse a la culture. Il faut créer de la rencontre, le frottement entre les différentes cultures. La rencontre est d’autant plus riche si les cultures n’ont jamais eu l’occasion de se croiser.
- Il faut encrer le projets dans la mémoire des enfants : c’est comme ça que l’on s’approprie la ville.
- Le premier numéro de spectacle du PPCM fut pour les ouvriers.
- Donner une malléabilité au chantier est possible grâce a un groupe soude, ce que la permanence architecturale permet. Trouver ensemble des solutions.
Pour aller voir le projet : http://construire-architectes.over-blog.com/-%C3%A9tude-le-plus-petit-cirque-du-monde-%C3%A0-bagneux
Les Questions
-
La permanence architecturale dans les lieu de culture, très bien, mais pourquoi pas dans un crématorium, un cimetière, … ?
Oui ! À condition d’être sur le terrain et d’avoir toujours une présence artistique.
-
On dirait que tout est possible grâce a l’agence Construire …
En effet, l’agence impose un lot “on ne sait pas encore ce que cela sera!” pour faire face au aléas du projet. Ce lot peut prendre en charge le 1% culturel, 1% social, 1% scientifique, … jusqu’au 100% pour que tous les lots aient du sens !
– HABITER LE CHANTIER –
Ensemble – Boulogne sur Mer – Sophie Ricard
Résumé :……
Ce qui nous a marqué :
- Avant quoi que ce soit, il faut habiter. Les travaux ont commence un an après l’arrivée de Sophie et de son compagnon dans la rue, le temps de faire l’état des lieux techniques et humains
- Maison de chantier : maison de la rue
- Les enfants du quartier, pendant le temps des vacances, ont participe a l’assainissement du jardin de Sophie et ensemble ont crees un potager. C’est par le biais des enfants que Sophie a pu “rentrer dans les maisons des parents”.
- Il faut vivre ensemble avant de construire, les questions d’architectures viennent après et découlent naturellement.
- Sophie a mis en place des ateliers de DIY pour apprendre aux habitants du quartier a créer leur propre produit d’entretien
- Le chantier se faisant en site occupé, cela pose la question du stockage : les locataires vont devenir les gardiens des matériaux qui vont servir a rénover leur maison.
- Le chantier est le moyen de réinsérer les habitants du quartier dans le milieu du travail. Toutes les entreprises du chantier se sont engagées a prendre un habitant de la rue en insertion sur le chantier
- Un roman photo a été créé pour chaque famille, un document plus facile d’approche. Chaque famille a sa fiche maison sur laquelle sont repris les manières d’habiter propre a chaque famille.
- Le chantier fut l’occasion de former les jeunes de la rue a la pause de papier-peint et de faïences.
- Les habitants ont créé un jardin commun en compagnie de l’architecte Kinya Maruyama. Une fois l’hiver venu, les habitants ont démonté le mobilier pour pouvoir se chauffer. Normal ! Les habitants n’utilisent pas le jardin en hiver mais ils ont besoin de bois pour se chauffer.
Pour aller voir le projet : http://construire-architectes.over-blog.com/ensemble-%C3%A0-boulogne-sur-mer
http://strabic.fr/Patrick-Bouchain-ma-voisine-cette-architecte-1 , http://strabic.fr/Patrick-Bouchain-ma-voisine-cette-architecte-2
Ensemble – Tourcoing – Marie Blanckaert
Résumé :…
Ce qui nous a marqué :
- l’agence construire a démuré l’Atelier Electrique. La maîtrise d’oeuvre et la maîtrise d’ouvrage s’installent dans un même local
- La question du revers de l’ilot est redéfinie par les habitants de Stephenson
- C’est toujours une histoire d’équipe. Soit il y a synergie, soit il n’y a rien.
Pour aller voir le projet : http://construire-architectes.over-blog.com/ensemble-%C3%A0-tourcoing
Les Questions
Habiter c’est instaurer une relation de confiance en effaçant les barrières entre experts et usagers puisque nous sommes tous habitants.
– HABITER LE PROJET –
Université Foraine – Rennes – Sophie Ricard
Résumé :….
Ce qui nous a marqué :
- Les différentes étapes du projets
- Commençons par le commencement, installons – nous ! Campement Dromesko
- Rencontrer les forces vives lors de rencontres publiques. L’objectif étant de se réunir pour faire autrement.
- Constituer un réseau d’acteurs
- S’approprier les lieux
- Mettre a l’épreuve le bâtiment par l’usage. Il s’agit la encore d’une histoire de confiance. La ville laisse faire et de ce fait prend des risques en permettant a l’équipe d’expérimenter a même les lieux
- Mettre aux normes, rehabiliter
- Une architecture qui n‘est pas construite pour ça est capable de se mouvoir et accueillir d’autres types d’usages.
- C’est la multiplicité d’usages qui fait projet
Pour aller voir le projet : http://universiteforaine.over-blog.com/
Université Foraine – Clermont Ferrand – Suzie Passaquin, Esther Guillemard
Résumé :
Ce qui nous a marqué :
- Il faut profiter des flous juridiques causes par les changements de municipalité pour activer des leviers et mettre les choses en places
- Le mobilié créé par les habitants est respecte et accepte sur le territoire
Pour aller voir le projet : http://www.universiteforaine.fr/journal/
Université Foraine – Avignon – Agathe Chiron, Hélène Bucher
Résumé :
Ce qui nous a marqué :
- Au début les sujets de discussions sont difficiles à aborder. L’équipe propose de s’apprivoiser en épluchant des patates.
- Au départ du projet, il s’agit plutôt d’un travail de petite couture avec énormément de répétition du même discours. Puis la mayonnaise prend. C’est le retour de la vague qu’il faut ensuite réussir a gérer.
- L’équipe a pu éprouver la mixité pendant le projet : l’intervention des artiste n’a rien donné. Par contre la présence de jardinier et un atelier d’auto – réparation de vélo ont crée l’émulation car les participants étaient sur un pied d’égalité.
Pour aller voir le projet : http://tripostal.over-blog.com/
Le Projet Darwin – Bordeaux – Chloé Bodart
http://www.darwin-ecosysteme.fr/
Université Foraine – Bataville – Margaux Milhade
Bataville est née de la volonté de Thomas Bata,un entrepreneur tchèque. Il fonde une usine de production de chaussures en 1932 entre Nancy et Strasbourg (le centre de l’est de la France !). Cette usine fait partie d’un projet plus grand. Avec elle, surgit de terre une cite ouvrière, une salle des fêtes, une piscine et une ferme pour accueillir et faire vivre les ouvriers venus s’installer pour l’occasion.
Mais l’usine Bata a arreté ces machines en 2003 et depuis, selon les villageois qui y habitent , “Bata, c’est mort”.
Margaux Milhade de l’agence Construire y a posé “ses bagages pour un an afin d’explorer, expérimenter, rencontrer, croiser, vivre et pas a pas révéler les possibles”
Du coup je lui ai proposée de la rejoindre dans ce projet !
http://bataville.over-blog.com/
Edith Hallauer a mis sur papier le Manifeste de la permanence architecturale
Nous avons été agréablement surpris par la présence de nombreux designers et du DSAA Alternatives Urbaines de Vitry sur Seine dans l’assemblée. La conférence s’est transformée en une immense table ronde où architectes, designers, philosophes et autres se retrouvent a partager une même vision, une même philosophie de projet, un même mouvement ! Nous avons ressentit une véritable alchimie entre les différents acteurs, nous nous sommes sentit à notre place et rassuré de constater que nous n’étions pas les seuls à nous investir changer la société. Le rôle des designers et bien compris et nous sommes sollicités à rejoindre le mouvement car nous y avons tout à fait notre place.
Maïlys Le Crom – Amélie Allioux – Solveig Debrock – Charlotte Lartigue
Des potentiels copains
Marie Blanckaert
L’équipe du DSAA Alternatives Urbaines de Vitry sur Seine
Myriam, architecte, stagiaire chez BLAU, l’agence de Marie Blanckaert
Arthur Barbara – Margaux Milhade – Olivier Robin
Le jeu de cartes - Projets Exquis
J’ai conçu un jeu de cartes, créateur de scénario de projets ayant pour but la réappropriation de l’espace public par ceux qui le pratique.
Ce jeu comprend des cartes Lieux, Usagers, Actions, Partenaires, Matériaux, Mode constructif, Temporalité, Mobilité, Financement, …
Scénario # 1 Lieu : Place du village – Usagers : Chômeur – Partenaires : Instituteur
Marie Blanckaert
Scénario # 2 Lieu : Forêt – Usagers : Prisonnier – Partenaires : Élus
Maïlys Le Crom – Amélie Allioux – Solveig Debrock – Charlotte Lartigue
Recadrage des règles du jeu
En testant les cartes, j’ai pu pofiner les règles du jeu.
extension, plateau de jeu, dès, incidents fâcheux, temps de jeu, constantes, variables, hasard