Nous avons travaillé sur le quartier de la gare de Strasbourg et sur son identité.
Notre projet a pour but d’imaginer une nouvelle façon d’identifier l’espace urbain et de faire évoluer la représentation poly-sensorielle de la ville au moyen d’un outil sonore participatif. En effet, les habitants et les usagers du quartier sont, dans notre projet, acteurs de la création de l’identité de ce lieu grâce à l’utilisation du dispositif sonore.
1) Captation des sons du quartier
Dans un premier temps, nous avons du explorer le quartier afin de comprendre ce lieu et se qui le compose à l’aide de captures de sons, de photos et de croquis. Nous avons pu récolter un maximum de sons très variés allant du bruit de valise, au sons d’un feu piéton, en passant par des voix d’enfants et d’habitants.
Exemples de capture de sons du quartier de la Gare :
Photos du quartier de la gare :
Nous avons ensuite réfléchis à une façon de classer nos différentes captures de sons. Ce classement doit représenter la vision du quartier que l’on veut donner. Nous nous sommes notamment posé les questions qu’est-ce qui ressort de nos enregistrements et qu’est-ce que l’on veut communiquer ?
Pour classer les sons nous avons respecté la méthodologie suivante :
- Récupérer les sons du quartier et les numéroter
- Commencer par noter sur des bouts de papier (ou des post-its) tous les termes qui permettent de qualifier les sons.
- Écouter les sons récupérés, compléter si nécessaire nos entrées de classification.
- Proposer une typologie qui permet de classer tous les sons récupérés. Certains sons peuvent figurer plusieurs fois. Aucun son ne peut-être orphelin ou figurer dans une catégorie « divers ».
- Classer les sons dans des dossiers
- Élaborer un document qui explicite et justifie (visuellement) notre taxinomie (ou taxonomie).
Voici notre typologie de classement finale :
- Agaçant
- Calme
- Calme
- Ennui
- Intriguant
- Joie
- Malaise
- Passion
- Peur
- Surprise
- Tristesse
Ce classement représente les différentes émotions que l’on a pu avoir en écoutant les sons. Bien évidement, cette classification reste subjective et ne concerne que notre ressentis personnel.
2) Création du dispositif
En se basant sur des référence en matière d’installation sonore, nous avons réfléchis à quoi pourrai ressembler la notre. Nous avons tout d’abord pensé à un système d’objet pouvant s’empiler et déclencher des sons à chaque fois que l’on empile ces formes. L’idée fut abandonnée car l’installation n’aurait pas été pratique avec tous les fils qui auraient été branchés aux différents objets.
L’idée d’un instrument de musique nous a très vite plu. Nous voulions que l’usager s’amuse en utilisant notre objet.
Le dispositif doit fonctionner à l’aide d’une carte Arduino. Une carte Arduino est une petite carte électronique équipée d’un micro-contrôleur. Le micro-contrôleur permet, à partir d’événements détectés par des capteurs, de programmer et commander des actionneurs. La carte Arduino est donc une interface programmable possédant 12 bornes. Nous pouvons donc attribuer 12 actions sur cette cartes, en l’occurrence 12 sons.
L’idée est que notre instrument possède 12 touches avec 12 sons du quartier que nous aurons sélectionné. L’utilisateur pourrait donc créer sa mélodie du quartier en pressant les différentes formes. Au début de notre réflexion, nous avons pensé à faire un instrument sur 4 pieds, dont les côtés seraient transparents pour laisser l’usager voir comment le dispositif fonctionne à l’intérieur avec les fils conducteurs et la cartes Arduino. Le plateau du dessus serait percé afin de permettre le branchement des touches par le dessous. Les sons seraient actionnable comme des interrupteurs. Lorsqu’on touche une forme, le son s’active et lorsqu’on la retouche le son s’éteint. Les sons seraient superposables et pourraient tous être interrompus à l’aide d’une touche reset. Il n’y aurai donc plus que 11 sons et la touche reset.
Il a fallut ensuite réfléchir à comment passer de l’utilisation de notre instrument à une identité visuelle, le tout réalisé par la participation de l’usager. Nous voulions que l’identité visuelle soit générée par des tampons. Nous avons donc choisi d’affilier un tampon à chaque touche de l’instrument. L’utilisateur viendrai donc choisir les sons pour sa mélodie et utiliserait les tampons affiliés aux sons pour créer un visuel.
Nous avons enfin fait une sélection des 11 sons que nous préférions pour notre instrument et réfléchis aux formes des tampons. Pour cela nous avons écouter la sélection et créé des formes qui, pour nous, représentait celle-ci.
Voici les 11 formes choisies pour les tampons :
Pour que le système d’interrupteurs de sons marche, il a fallu créer un programme sur Open Processing afin que les sons puissent être actionner indépendamment et tourner en boucle. Nous avonc donc aussi affilier le mode Keyboard sur la carte Arduino pour qu’elle puisse lire le code.
3) Maquette prototype et test
Après avoir réfléchis à notre dispositif, nous avons réalisé une maquette prototype en papier et carton pour pouvoir tester l’installation avec la barre conductive et voir qu’elles seraient les améliorations à mettre en place. Le test fut réalisé avec la participation des élèves de terminale de notre lycée.
Lors du test, plusieurs touches de l’instrument ne fonctionnaient pas et nous nous somme rendu compte que les lettres du code n’étaient pas les même sur le code Open Processing et sur le code de la carte Arduino.
De plus, nous avons remarqué que les sons n’était pas assez simple et épuré car nous avions mélanger trop de sortes de sons ensemble comme un bruit de sonnette de vélo avec d’autres percussions, ce qui rendait l’écoute difficile le but étant que les utilisateurs arrivent tout de même à reconnaître les sons. Nous avons donc du revoir notre sélection sonore. Cependant, les utilisateurs ont trouvé le dispositif amusant et étaient intrigué par celui-ci lorsque quelqu’un l’utilisait.
4) Réalisation du dispositif
Dans un premier temps, nous avons réfléchis à l’aspect des touches de notre instrument. Devaient-elles être en plastique, en bois, en verre ? Nous ne voulions pas que toutes les touches se ressembles, qu’elles aient chacune leur propre aspect. Si toutes les touches étaient les mêmes, l’utilisateur ne pourrait pas se souvenir de quelles touches il a utilisé. De plus, nous préférions que les touches ait l’aspect du son qu’elle représente et de la forme du tampon qui leurs ait affilié. C’est pourquoi nous avons choisi d’utiliser la céramique affin de produire les touches de l’instrument. Avec cette matière, il était plus facile pour nous de créer des formes diverses et arrondies, ce qui aurait été extrêmement fastidieux avec du bois par exemple. En plus de cela, la céramique nous permettait de creuser les trous nécessaires aux branchement des fils et de la carte Arduino.
Après une première fabrication de pièces en céramique, nous avons trouver que les touches n’avais une cohérence assez forte entre elles. Nous avons donc refait d’autres touches composées cette fois-ci d’une base cylindrique et commune à toutes les touches mais avec différents couvercles qui représentent la forme de chaque tampon.
Mais une fois de plus les pièces ne nous plaisaient pas car le côté industriel prenait trop le dessus et les autres formes plus organiques, étaient beaucoup plus expressives et singulières. Cependant une nouvelle idée nous ai venu à ce moment là. Nous voulions tester le fait de thermoformer les couvercles des pièces que nous venions de réaliser pour créer des touches en plastique.
Après résultats, d’une part, la céramique fut coincée dans le plastique et l’aspect de ce plastique blanc ne nous convenait pas. C’est pourquoi nous avons recommencer a créer de nouvelles pièces en céramique en reprenant notre première idée mais en réduisant la taille de chaque touche car elles ne tenaient pas sur le plateau la première fois. Nous avons aussi rajouté deux petit trous sur chacune des touches afin de faire passer un fil de fer qui permettra l’activation du son lorsqu’on le touche.
Dans un second temps nous avons fabriqué les tampons. Pour cela nous avons tout d’abord tester plusieurs types de tampons avec des plaques de lino et des lingettes démaquillantes. De plus nous ne savions pas si nous devions utiliser des encreurs achetés dans le commerce ou si nous devions les fabriquer nous même à partir de différentes encres de couleurs.
Après les différents test nous avonc conclu qu’il était préférable de prendre le lino pour fabriquer les tampons ainsi que les encreurs du commerce. En effet les lingettes démaquillante étaient sèches beaucoup trop vite et ne permettaient pas un beau rendu.
Nous avons ensuite pensé à la disposition des touches et des tampons sur le plateau de l’instrument. Nous avons choisi de disposer les touches en arc de cercle. Les tampon seraient disposés eux aussi en arc de cercle et chacun serait placé devant la forme qui lui correspond. Nous avons donc eu l’idée d’utiliser les bois du plateau pour fabriquer nos tampons. En creusant dans le plateau des cercles, nous pouvons récupérer la contre forme et l’utiliser. Les trous dans le plateau viendraient donc accueillir les tampons qui seraient maintenus par un bout de tissu coller sous le plateau de l’instrument.
Nous avons ensuite créer les documents vectoriels des formes de nos tampons pour pouvoir les graver dans le lino à l’aide de la X-carve. Nous sommes venu ensuite coller le lino sur les disques en bois récupérés sur le plateau
Nous avons enfin fixer les pieds sur le plateau du dessous pour pouvoir avoir le caisson qui compose notre instrument final. Nous avons bien entendu ensuite tester tout le dispositif pour voir s’il fonctionnait. Puis nous avons créer le protocole d’utilisation de l’instrument pour permettre aux utilisateurs de savoir comment cela fonctionne.
5) Test in situ
Nous avons eu la chance de pouvoir tester notre instruments de musique dans plusieurs lieu du quartier de la gare. Dans un premier temps, nous avons tester le dispositif à Copalim, une épicerie associative où les usager (des adhérents et bénévoles) viennent faire leur course. Ensuite nous avons pu le réalisé dans un bar de quartier nommé le Troc’café.
Photos test in situ Copalim :
Photo test in situ Troc’Café :
Lors de ces deux tests, nous avons pu remarquer que certain sons de l’instrument faisait rire certain utilisateurs notamment le son « feu rouge piéton ». D’autre on dit » On ne veut plus l’entendre » en parlant de ce son la. De plus, la plupart des gens écoutaient les sons un par un, sans les superposés. La touche reset ne servait donc pas à grand chose. Concernant les tampons, vu qu’il y avait trois formes à choisir, les usagers se limitaient souvent à ne faire que trois tampons en dessin. Ils utilisaient aussi une seule fois une couleur pour un tampon. Il y avait aussi peu de superpositions des tampons sur les feuilles.
Toutefois, les personnes ont très vite compris comment l’instrument fonctionnait et on apprécier l’utiliser.
6) Traitement des données récoltées
Nous avons commencer par numériser toutes les réalisations des usagers. On a ensuite pu créer des motifs des tampons.
Nous avons aussi expérimenter le mouvement du titre « Quartier Gare »
Après le compte des tampons sélectionnés par les usagers, nous avons retenus les trois qui avaient été le plus utilisé. Les trois formes seraient donc les sons qui représentent le plus le quartier de la Gare selon les usagers. Avec ces formes, nous avons pu créer des identités en utilisant les photos du quartier et en jouant sur la couleur des tampons et leur intensité.
A l’aide des tampons nous avons pu créer une typographie en utilisant trois couleurs différentes, en jouant sur les superpositions et les transparence.
Nous avons enfin pu réaliser une vidéo composé d’une succession des réalisations des usagers. Les images défilent en rythme avec les sons du quartier.
https://drive.google.com/open?id=1HqK4br97-Vlu1wLb1S5beu_48KZgSp4E