Le projet de la Patience box répond à une demande spécifique : scénariser l’usage d’un réseau local d’échanges de fichiers, inspiré de la Pirate Box, pour y trouver une utilité sociale
Elle est le résultat d’une recherche organisée et développée mêlant enquête de terrain, >brainstorming,prototypage, questionnement fonctionnel et esthétique, ainsi qu’un test in situ interrogeant ses usages et éclairant ses limites.
L’IDÉE DE LA PATIENCE BOX
La Première étape de notre projet a été de choisir la proposition la plus pertinente parmi les 16 scénarios ( au lycée, au sein de notre lieu de stage, dans un espace publique extérieur ou intérieur..). Pour cela nous nous sommes réunis pour débattre, argumenter, questionner et éliminer les idées les moins appropriées.
Une fois les 4 meilleurs projets retenus, nous nous sommes questionnés sur le potentiel de chacun : nous les avons approfondi, avons identifié leurs limites et imaginé leurs améliorations.
Celui retenu a été la Patience Box. L’idée initiale était de rendre l’attente aux urgences, connue comme interminable, ennuyant et inopinée, moins longue : grâce à des divertissements (podcasts, musiques et livres) les passants peuvent s’occuper et se changer les idées.
OBSERVATION DU TERRAIN
Ce scénario choisi, nous avons jugé utile de nous rendre aux urgences afin d’observer le site et de mieux assimiler ses enjeux.
Nous nous sommes donc dirigés vers l’hôpital civil. Notre trajet fût assez long car le site est grand et les urgences mal indiquées lorsqu’on ne sait pas qu’elles sont au nouvel hôpital civil.
Arrivés au lieu, nous n’y sommes pas restés longtemps car nous y étions mal à l’aise, jugeant notre présence illégitime. Nous avons tout de même pu entrevoir la disposition de la salle d’attente et ressentis son atmosphère anxiogène et pesante.
Par la suite, en interrogeant l’accueil au sujet des urgences et n’ayant pu avoir de retour informatif à cause du secret médical, nous avons compris qu’un test in situ dans un délai de 5 semaines n’était pas possible et qu’il fallait trouver une alternative.
AFFINEMENT DU PROJET
Nous avons affiné le scénario de la patiente box à l’aide du questionnement des 3QOCP (Qui, Quand, Quoi, Ou, Comment, Pourquoi). Le cours de savoir-faire suivi en parallèle du projet nous a permis d’introduire le tricot, activité aux vertus thérapeutiques, apaisantes et chronophages, à notre idée.
Qui ? Les urgences sont un lieu commun mêlant divers profils (enfants, adultes, personnes âgées, etc.) dans des états psychiques différents (stress, impatience, sérénité, confusion, panique, etc.) et des situations variantes (accompagnant, blessé grave, etc.). La patiente box peut être utilisée par tous et vise en particulier les accompagnants.
Quand ? La durée est elle aussi très variable, entre des attentes courtes et d’autres très longues.
Quoi ? La Patience box propose du contenu multimédia pour rendre l’attente plus supportable et apaisante avec une initiation au tricot.
Où ? Elle sera installée dans la salle d’attente des urgences. En l’occurrence, nous avons ciblé celle du nouvel hôpital civil de Strasbourg car nous nous y sommes rendus.
Comment ? L’usager peut visionner des tutos initiant au tricot, des articles en rapport, tout en écoutant de la musique libre de droit et des podcasts que nous avons créés.
Pourquoi ? Elle vise à fournir un contenu bienveillant au patient pour lui permettre une expérience plus agréable et apaisante aux urgences.
LA COMMUNICATION
La Patiente Box s’adresse à des personnes certainement mal à l’aise d’être mélangées à des inconnues, parfois souffrantes ou agacées par la situation.
La communication doit les informer et tenter de les ouvrir au projet.
C’est pourquoi nous avions pensé à la conception d’une boîte cubique et imposante, installée au centre de la table de la salle d’attente. Celle-ci doit contenir les aiguilles et pelotes de laine nécessaires. L’extérieur est en bois médium, pour lui permettre rigidité et solidité. L’extérieur est en laine tricotée afin d’évoquer le tricot et de provoquer douceur, chaleur et apaisant. Elle dispose d’un système d’accroche : chaque patient ayant fini son tricot peut participer à l’œuvre commune d’une large couverture en patchwork.
Nous avons créé notre typographie et notre logo en partant de formes géométriques simples. Ces modules ont été réutilisés pour perforer la boîte, dévoiler sa doublure en laine et créer des supports aux aiguilles.
Les informations nécessaires au projet si lient à la scénographie de la salle d’attente : elles sont collées au mur par impression vinyle et reliées à la boîte par du ruban adhésif, rappelant un fil de laine.
Nous voulions de base calquer notre charte graphique sur celle du nouvel hôpital civil mais nous y avons apporté quelques modifications, ne disposant que de pelotes en rouge vermillon.
LE CONTENU DE LA PATIENCE BOX
Le réseau de la box propose des tutos d’initiation au tricot, des articles à ce sujet ainsi qu’une banque de musiques et podcast libres de droit à but relaxant. L’idée étant de ne pas imposer une façon linéaire d’utiliser la Patience box mais que l’usager puisse choisir ce qu’il veut consulter.
LE TEST IN SITU
Le test in situ de notre projet ne fut pas exactement in situ puisqu’il a été réalisé au lycée. Reproduisant la scénographie d’une salle d’attente, nous l’avons testé partiellement, en expérimentant l’usage de la patiente box sur deux jours.
Ceci fut particulièrement instructif quant aux limites potentielles du sujet.
Il en est ressorti que notre communication manquait de visibilité. Par conséquent, nous pouvons la renforcer en augmentant la taille de texte des indications ou en fournissant des flyers d’instructions supplémentaires.
De plus, la connexion au réseau fut sujette à des soucis techniques. Notre projet n’aurait pu marché indépendamment, sans personne pour expliquer comment accéder à la page de la patiente box. L’insertion d’un QR code contournerait éventuellement cette complication.
En conclusion, la patiente box prend sens car elle fournit un contenu thérapeutique, centré sur le tricot, via le modèle d’une pirate box, à des personnes souffrant soit physiquement, soit psychiquement. Il s’agit donc d’un projet hypothétique pour améliorer le service des urgences. Son processus de conceptualisation nous a permis de créer un prototype d’installation qui reste à améliorer.
