Nous avons réalisé un porte-parole pour les portes ouvertes du Shadok, un tiers-lieu qui permet de découvrir le numérique. Un porteur de parole est un dispositif de rue qui permet de recueillir l’avis des personnes qu’on ne questionne pas habituellement. Le but est de questionner, interroger les passants et de les faire débattre. Ces passants peuvent être des familles, des adolescents ou des personnes âgées. L’importance de ce dispositif est de montrer aux personnes, l’intérêt que peut avoir leur opinion et de les amener à réfléchir ensemble sur des questions de société.
Notre porteur de parole abordait la question des cookies numériques et leurs impacts sur la collecte des données. En effet, on remarque qu’à chaque fois que l’on va sur un site web, la même question s’affiche toujours : “Acceptez-vous les cookies ?”. Mais qu’est-ce que ça veut dire exactement ? Quelles sont ces politiques de protection des données personnelles que personne ne lit ? Et surtout, qu’en pensent les gens ? Comment réagissent-ils face à ses cookies ? C’est ce que nous cherchons à savoir.
Conception du projet et récolte des données :
Pour questionner les passants, nous nous sommes rendus sur le parvis de la médiathèque André Malraux à Strasbourg. Nous avons décidé de ne pas construire de structure, mais d’utiliser ce qu’il y avait à notre disposition comme les arbres. Nous avons construit notre espace autour de trois arbres. Le premier espace était une zone conviviale de discussion et d’écriture. C’est dans cet espace que nous avons questionné et échangé avec les personnes sur leur utilisation et leur avis sur les cookies. La question principale était “Acceptez-vous les cookies ?”. Les personnes avaient la possibilité de compléter des papiers qui rentraient dans différentes catégories : s’ils acceptaient toujours les cookies, jamais ou parfois et pourquoi.
“J’accepte les cookies systématiquement parce que …je m’en fiche, je veux directement accéder au site, je suis pressé.” 16 ans
“Je bloque les cookies parce que … je n’apprécie pas qu’on enregistre mes données. Flemme d’avoir des pubs identiques à mes recherches.” 17 ans
“Ça m’est égal, je …trouve que c’est souvent plus simple de les accepter, mais parfois pas pour des sites plus douteux.”
Nous avons aussi échangé avec les personnes sur la question de l’implication des cookies dans l’addiction au numérique. Car les cookies permettent de montrer un contenu ciblé sur les préférences de l’utilisateur.
Le second espace était une zone de lecture et de débats. Nous avons tendu des cordes entre les arbres pour accrocher les différentes réponses des gens. Les passants pouvaient alors s’arrêter, lire les réponses et débattre ou donner leurs avis.
Notre approche :
Afin d’attirer les passants, nous avons distribué des cookies. Pour accompagner les cookies, nous avons aussi donné des conditions générales afin de faire un jeu entre le sens propre et le sens figuré (et numérique) du mot cookie. . Cette approche nous permettait de regarder si les gens lisaient ou non les conditions.
Les réponses et l’affiche ont été accrochées au Shadok, pour être vues pendant les portes ouvertes.