Expérimentation biomatériaux
Notre objectif premier était de découvrir les différentes possibilités offertes par notre matière première : le choux. Pour cela, nous avons exploré différentes directions. Dans un premier temps, nous avons effectué des tests simples en observant les qualités graphiques du chou à l’aide de scans ou de dessins en mettant en œuvre des matériaux et des techniques traditionnelles.
Ensuite, nous sommes passés à l’étape supérieure en apportant des modifications directement sur la matière sans la dénaturer. Nous avons utilisé des techniques telles que la découpe, le déchirement, le collage, et le tressage pour mettre en avant les points forts et les faiblesses du chou, que nous pourrions réutiliser ultérieurement. Cette étape nécessitait une adaptation des procédés de fabrication pour travailler avec cette matière spécifique. Nous avons également utilisé les couleurs des choux en expérimentant une teinture sur du textile. Celle-ci est difficile à maitriser, mais nous avons constaté que les couleurs obtenues étaient riches, ce que nous avons exploité plus tard. Cela nous a permis à toutes de toucher directement la matière et nous familiariser à elle, afin de mieux comprendre vers quelle direction nous pourrions aller.
Dans une troisième étape, nous avons cherché à associer ou à incorporer des éléments extérieurs au chou, tels que du cellophane ou de la maïzena, afin de modifier sa texture et son rendu visuel. Cette approche nous a permis d’explorer de nouvelles possibilités et relever les analyses suivantes :
Suite à ces expérimentations, nous avons pu observer les résultats. Il s’est avéré que le chou est un légume très fibreux, offrant des qualités graphiques et esthétiques grâce à ses veines et leur composition. Cependant, en raison de son aspérité, il n’est pas très manipulable. De plus, sa décomposition est rapide et odorante, ce qui limite sa durée de conservation. Néanmoins, sa couleur attrayante, qu’elle soit verte ou violette selon sa variété, était un point fort que nous avons souhaité exploiter et mettre en avant dans une série de papier végétal.
En effet, au cours de plusieurs tests, une expérience s’est démarquée : la confection de papier végétal. Nous avons alors entrepris une série d’expérimentations en modifiant la taille des morceaux de chou, en ajustant le dosage et l’équilibre entre le papier et le chou, en testant différents séchages, avec et sans support de presse. Notre travail de recherche s’est donc concentré sur la réalisation d’échantillonnages de différents papiers, mettant en œuvre des matériaux et des techniques, tout en développant une pratique expérimentale collective.
En parallèle, nous avons également mené des expérimentations sur les bioplastiques, afin d’explorer deux pistes d’exploration. Notre méthodologie s’est basée sur l’analyse des résultats obtenus dans chaque expérience, en faisant preuve d’esprit critique pour évaluer les avantages et les inconvénients de chaque approche.
Nous avons rencontré plusieurs difficultés lors de notre projet, notamment dans l’adaptation des procédés de fabrication pour travailler avec une matière spécifique comme le chou. De plus, la décomposition rapide et odorante du chou a posé des contraintes en termes de durabilité et de conservation. Ce qui a été intéressant tout au long du projet était de travailler avec une matière que nous n’avions jamais manipuler. Cela nous a permis d’expérimenter une matière à laquelle nous ne sommes pas familières pour créer et explorer. Dû au temps important qu’ont prises nos explorations, il a été difficile de développer une série conséquente. Une production de vingt papiers aurait permis de présenter un camaïeu plus riche.
Cette démarche nous a permis de nous faire sortir de notre zone de confort et d’étendre le champ des possibles en termes de choix de matériaux et de leur exploitation pour faire projet. Par ailleurs, nous retenons que l’exploration de nouveaux matériaux doit être méthodique, organisée et nécessite d’y accorder un temps conséquent.
Ludivine KORNER, Laurine LETUTOUR, Mariam KHLIFI et Margot LEMEUR
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