L’évolution d’une réflexion
Mai 2015 : Mon cabinet de curiosité
Juin 2015 : Le film est avant tout un moyen pour se divertir, s’évader, ne plus penser à son quotidien ? Non ! Elise et Manon voient le film comme un support d’apprentissage, un moyen pour se former un esprit critique, un moyen pour penser un sujet. Leur médium sera donc le film indépendant, celui qui fait réfléchir et qui est victime de nombreux préjugés. Leur but est de faire tomber ces barrières, de faire découvrir ce cinéma autrement et ainsi le rendre accessible à un plus large public. Ces deux designers créent des outils de médiation non standardisés pour diffuser cette culture. Elles expérimentent l’usage et la création de dispositifs qui immergent le spectateur dans le film. Elise et Manon prolongent l’expérience du film au delà de la projection, au sein des salles de cinéma, petites et grandes, mais pas seulement. Elles s’attachent aussi à l’espace public et au « chez soi », dans lesquels le film a largement pénétré. L’avant, l’après et la projection même sont ponctués par des ateliers auxquels le spectateur peut participer seul ou en groupe. Dans tous les cas, elles rendent le spectateur actif face au film et les idées qu’il aborde.
Octobre-Novembre 2015 : Le film autrement pique à vif votre curiosité en vous proposant différents dispositifs pour un cadre nouveau du cinéma. Vous faire réagir, vous donner envie d’ouvrir votre regard sur la culture cinématographique. L’avant, le pendant et l’après de la projection sont questionnés dans l’optique de vous accompagner au long de ce scénario. Ces multiples dispositifs mêlent expérimentation sensible, rencontre et transmission. Ce duo de designers vous propose de découvrir leurs outils selon différentes typologies. Le cinéma comme vecteur de partage ? « C’est quand qu’ça commence ? » vous fait découvrir en équipe tous les indices qui vous mèneront jusqu’à votre siège rouge. Le cinéma comme découverte aveugle ? « cinéma sensible » vous fait choisir un film selon de nouveaux types de représentation. Le cinéma comme provocation curieuse ? « Les moulins mécaniques » vous chatouillent au sein même de votre quartier. Ses sons, ses écrits et ses textures suscitent l’envie de découvrir d’autres films par le biais de spectateurs qui ne voient pas comme vous. Ces actions et bien d’autres sont données à voir et sont disponibles dans vos salles. Mais vous pouvez également les retrouver sur la plateforme lefilmautrement.fr. Proposer, agir, se déplacer, se renseigner, cette plateforme a été créée pour vous. Vivez une nouvelle expérience du cinéma !
Novembre-Décembre 2015 : Je me souviens avoir vu ce film il y a quelques années. Je devais avoir 14 ans. Quand j’y repense, c’était pour moi un titre qui signifiait ennui et moralisation : Va, vis et deviens. 3 verbes. Mais 3 verbes qui ont changé ma vision du cinéma. Et beaucoup d’autres films ont suivi jusqu’à ce jour. On ne s’en rend pas compte mais le film peut être un outil puissant qui peut nous faire grandir, avancer et nous ouvrir sur le monde. J’ai souvent tellement de questions à poser, des moments à assimiler, des impressions à exprimer. Cette relation entre le film et le spectateur est existante mais est très peu exploitée. En effet, le film peut être un support d’apprentissage pour se forger un esprit critique mais peut surtout être un médium de transmission de savoirs et d’expériences sensibles. Loin du génocide culturel d’Hollywood (cf Alejandro Gonzalez Inarritu ), le lien entre le public et le film indépendant est au cœur de ma réflexion. Peut on trouver un moyen permettant d’ouvrir la culture à une population qui n’a pas reçu les clefs nécessaires à son accès ? Peut on repenser la « communication » entre le film et le spectateur et parler de médiation culturelle là où personne ne pensait en avoir besoin : le cinéma ? Apprendre, vivre, ressentir, se construire : le cinéma indépendant est un terrain de tous les possibles et qui ne peut qu’espérer trouver un public …
Hurtado Elise